Bonjour et bienvenue à cette revue de presse ! C’est une reprise, car il n’y en avait pas eu depuis le 17 mai dernier ! (j’étais parti en vacances…) Vous allez désormais retrouver chaque semaine une sélection d’articles susceptibles de vous intéresser. Au programme, des sujets variés et des histoires qui interpellent et donnent à réfléchir. Tout d’abord, nous nous intéressons à une infographie réalisée par Olivier Bonnin et Jérémy Martin pour Le Média Social. Elle indique une corrélation frappante entre les scores du Rassemblement national (RN) dans chaque département et la proportion d’allocataires du revenu de solidarité active (RSA) dans la population en âge de travailler. Ensuite, nous vous proposons une enquête menée par Maïté Torres pour MadeInPerpignan sur la situation inquiétante au sein de l’Unapei des Pyrénées-Orientales. Pour finir sur une note positive, nous vous racontons l’histoire d’une ancienne assistante sociale très généreuse. De multiples liens vous invitent à découvrir d’autres sujets. Michelle Flandre et moi espérons que ce retour de la revue de presse vous conviendra. Installez-vous confortablement et… Bonne lecture !
Le RSA et le vote RN
Une infographie réalisée par Olivier Bonnin et Jérémy Martin sur le Média Social a de quoi nous interroger. Elle nous montre une similarité frappante entre deux cartes : celle des scores des candidats du Rassemblement national (RN) dans chaque département et celle de la proportion d’allocataires du revenu de solidarité active (RSA) dans la population en âge de travailler. Cette corrélation, bien que non systématique, révèle une tendance forte : les régions marquées par la précarité et l’exclusion sociale sont également celles où l’extrême droite séduit de nombreux électeurs. Des Hauts-de-France à la Méditerranée, en passant par les périphéries du Bassin parisien, le constat est sans appel. Toutefois, rien ne permet de dire si les allocataires du RSA votent pour le RN
Cette corrélation n’est cependant pas universelle. En effet, l’Outre-mer et le cœur de l’Ile-de-France, malgré leurs fortes proportions d’allocataires du RSA, restent moins sensibles aux discours xénophobes. De même, une analyse plus fine du vote RN, circonscription par circonscription, montre que le parti peine à convaincre dans les métropoles, même en présence de quartiers populaires.
Ces observations suggèrent que le vote RN serait davantage le fruit d’une double exclusion. Elle serait à la fois géographique et sociale. Les électeurs du RN seraient ainsi marqués par un sentiment d’abandon tant sur le plan territorial que socio-économique. Cette hypothèse, à trois ans de la prochaine élection présidentielle, mérite d’être considérée avec attention par les travailleurs sociaux. Comprendre les mécanismes sous-jacents à ce vote pourrait en effet permettre de mieux répondre aux besoins et aux attentes de ces populations. (Découvrir l’infographie du Média Social)
Enquête : À Perpignan, ces salariés du médico-social livrent leur souffrance au travail
Ce travail d’investigation, menée par Maïté Torres pour fait état d’une situation inquiétante au sein de l’Unapei des Pyrénées-Orientales. Les témoignages de nombreux salariés et ex-employés décrivent un climat de travail toxique, marqué par des humiliations, des menaces et un management autoritaire. Les employés rapportent un manque de dialogue social, des décisions arbitraires et un turnover élevé des cadres, ce qui affecte gravement la qualité de l’accompagnement des personnes handicapées.
Les critiques se concentrent principalement sur la directrice générale nommée en 2022. Elle est accusée de pratiques managériales brutales et de créer un environnement de travail oppressant. Malgré les mesures prises par l’association, telles que la mise en place de groupes d’analyse des pratiques, les problèmes persistent. Les salariés ont sollicité à plusieurs reprises l’Agence Régionale de Santé et le Conseil départemental pour un audit global sur les risques psychosociaux, mais ces demandes ont été ignorées ou rejetées.
Cette crise interne survient dans un contexte plus large de dégradation des conditions de travail dans le secteur médico-social. La bureaucratisation croissante et les tensions sur le marché de l’emploi exacerbent les difficultés des travailleurs sociaux. L’Unapei 66 devra répondre à une évaluation de la situation par la Haute Autorité de Santé à l’automne prochain. Cela déterminera le renouvellement de son agrément. De leur côté les salariés continuent de réclamer des améliorations significatives de leurs conditions de travail. (lire l’article de MadeInPerpignan)
Une ancienne assistante sociale achète deux appartements et les offre à la Sauvegarde de l’enfance
Voici une belle histoire de générosité qui mérite d’être racontée en ces temps troubles. C’est celle d’une ancienne assistante sociale qui a travaillé pendant plus de 30 ans au service de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Après avoir pris sa retraite, elle a décidé d’investir dans l’immobilier, non pas pour son propre profit, mais pour soutenir les familles en difficulté. Elle a ainsi acquis deux appartements qu’elle a ensuite offerts à La Sauvegarde de l’Enfance.
Ces logements serviront de lieux de vie temporaires pour les familles accompagnées par l’association. Ils pourront y séjourner le temps de surmonter leurs difficultés et de se réinsérer dans la société. « C’est un vrai plus pour nous. Ces appartements vont nous permettre d’accueillir des familles dans de bonnes conditions », a déclaré la directrice de La Sauvegarde, soulignant l’importance de ce don.
Cette démarche solidaire illustre un engagement sans faille en faveur des personnes en situation de précarité. C’est un exemple de générosité qui vise à soutenir les plus vulnérables. Il montre également que l’engagement social ne s’arrête pas à la fin d’une carrière professionnelle, mais peut se poursuivre sous d’autres formes. (Lire l’article dans la Presse de Vesoul)
Lire aussi
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- Au Royaume-Uni, le nouveau premier ministre travailliste Keir Starmer forme un gouvernement marqué par la diversité sociale | Le Monde : « Angela Rayner, 44 ans, la vice-première ministre, a connu une enfance compliquée, prenant soin de sa mère, qui traversait de graves épisodes dépressifs. Elle a quitté l’école à 16 ans, enceinte et sans diplôme. Cette femme charismatique, située à la gauche du Labour, a d’abord été assistante sociale pour le conseil municipal de sa ville, dans la banlieue de Manchester. Elle a ensuit gravit tous les échelons syndicaux, puis d’être élue à la Chambre des communes. Mme Rayner est également chargée du logement et l’une des rares ministres à ce poste ayant vraiment vécu dans un logement social. »
- Après l’aide sociale à l’enfance, la rue ? | Arte : cette vidéo de 3 minutes nous montre l’action de l’association Repairs 44. Elle a mis en place l’hébergement solidaire pour éviter la rue des jeunes majeurs issus de l’ASE.
- Racisme, antisémitisme et xénophobie : le bilan de la Commission des droits de l’Homme pour 2023 | Vie Publique
- En Outre-mer, les victimes de harcèlement scolaire n’ont personne au bout du fil | Slate.fr
- Addictions et drogues : les chiffres 2023 et les politiques publiques en matière de toxicomanie | Vie Publique
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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser
Photo : krakenimages.com sur Freepik
Une réponse
Etant moi-même sorti du RSA et glissant peu à peu vers un retour la phrase «mieux répondre aux besoins et aux attentes de ces populations» m’a fait rigoler. Les dispositifs sociaux ne sont d’aucun secours pour sortir du RSA qui est maintenu volontairement très loin sous le seuil de pauvreté. A la fin on dit « ces gens ne veulent pas bosser » et les voilà condamnés ad vitam. Fermez le ban et marrez vous.