Bonjour et bienvenue à cette revue de presse qui vous plonge dans les coulisses du Sénat avec le témoignage de Marie-Claude Lermytte, ancienne assistante sociale devenue sénatrice. Découvrez comment elle navigue dans cet univers exigeant tout en portant les couleurs de la question sociale. Ensuite, explorez l’impact de la redistribution en France, si critiquée par les néo-libéraux alors qu’elle réduit significativement le nombre de personnes vivant dans la pauvreté. Enfin, plongez dans les enjeux éthiques autour de ChatGPT-4.0, une IA qui pourrait bien influencer nos interactions sociales à l’avenir. Sans oublier les multiples liens susceptibles de vous intéresser. Bonne lecture !
Paroles de nouveaux sénateurs : « C’était le plongeon dans le grand bain », se remémore Marie-Claude Lermytte
Après avoir exercé le métier d’assistante sociale pendant trente-trois ans, Marie-Claude Lermytte a été élue sénatrice en septembre dernier. Elle représente au Palais du Luxembourg le département du Nord, et plus précisément la Flandre. Forte de son engagement dans la vie locale, elle a partagé avec Public Sénat ses premières impressions de cette nouvelle fonction. Elle a évoqué les moments marquants de son début de mandat ainsi que les thèmes qu’elle souhaite ardemment défendre au Sénat. Pas de surprise : la question sociale fait partie de ses grandes priorités.
Elle décrit son passage au Sénat comme un véritable « plongeon dans le grand bain ». Cette métaphore illustre à la fois l’excitation de ses nouvelles missions et les enjeux auxquels elle doit faire face. Marie-Claude Lermytte a su s’adapter rapidement à ce nouvel environnement, où le rythme et les exigences sont particulièrement soutenus. Elle a exprimé son étonnement face à la rapidité avec laquelle les dossiers sont traités, ce qui contraste avec le tempo plus mesuré de son précédent métier. Pour autant, c’est une assistante sociale peu ordinaire, captée par l’engagement politique : élue maire en 2014, elle a aussi été vice-présidente de sa communauté de communes en charge de la petite enfance, élue à la région depuis 2000.
Sa formation l’a conduit à choisir des sujets de travail en lien avec son ancienne profession. Marie-Claude Lermytte siège à la commission des affaires sociales. Elle fait partie du groupe d’étude sur le cancer, le handicap… Elle s’est aussi engagée sur le texte sur les assistants familiaux et la possible double activité. « J’ai beaucoup appris lors de cet examen : via le prisme de ma profession, j’ai vu les enjeux quotidiens, parfois des détails, qui ne relevaient pas du domaine de la loi. Cela a été une petite leçon pour moi, il fallait que je prenne le sujet de plus haut. » dit-elle. Elle a dénoncé publiquement au sein du Sénat le manque de moyens pour la protection de l’enfance. C’est une alliée des professionnel(le)s. Il ne faut pas hésiter à l’interpeler si nécessité. (lire l’article de Public Sénat)
Sans redistribution, la France compterait 4 millions 400 mille personnes pauvres supplémentaires
Un article signé Solène Cazenave, publié dans Les Échos, nous montre l’impact significatif du système de redistribution dans notre pays. Une étude de la Drees présente les effets des mécanismes de redistribution, incluant la fiscalité directe et les prestations sociales non contributives comme le RSA et les allocations familiales. Ils ont permis de réduire d’un tiers le nombre de personnes vivant dans la pauvreté. Sans ces mesures, la France compterait 13,5 millions de pauvres, contre 9,1 millions avec la redistribution. Cela se traduit par une diminution du taux de pauvreté de près de 7 points, passant de 21,4 % à 14,5 %. C’est très important
La définition de la pauvreté utilisée dans l’étude se base sur un niveau de vie inférieur à 60 % du niveau médian, soit 1.158 euros par mois pour une personne seule. La redistribution joue un rôle important dans la réduction des inégalités. Elle diminue le rapport entre les niveaux de vie des 20 % les plus riches et les 20 % les plus pauvres de 8,2 à 4,5. Les familles monoparentales bénéficient particulièrement de ces mesures, avec une réduction de 20,5 points du taux de pauvreté grâce à la redistribution.
Cependant, malgré ces effets positifs, les catégories les plus aidées, comme les familles monoparentales, les chômeurs et les jeunes, restent parmi les plus pauvres. En 2021, les prestations sociales non contributives représentaient en moyenne 38 % du revenu disponible des personnes pauvres. Cela montre qu’elles sont entièrement dépendantes à ces aides. À l’inverse, l’impact de la redistribution est moins prononcé chez les retraités, qui sont généralement moins touchés par la pauvreté. (lire l’article complet des Échos)
ChatGPT 4.0 peut créer une dépendance émotionnelle chez vous
Un articlepublié par le site « Les Numériques » nous parle des risques psychologique associés à l’utilisation de ChatGPT-4o, le dernier modèle d’intelligence artificielle développé par OpenAI. Un des principaux risques identifiés est la possibilité de développer une forme de « dépendance émotionnelle » envers l’IA. l’anthropomorphisation est un phénomène qui se manifeste lorsque les utilisateurs attribuent des comportements et des caractéristiques humaines à des entités non-humaines. Cela se produit lorsque les utilisateurs commencent à attribuer des caractéristiques humaines à l’IA, créant ainsi des liens et l’expression d’affects. Les opérateurs d’OpenAI ont observé que certains utilisateurs expriment des sentiments de « connexion partagée » avec le modèle lors des tests préliminaires.
L’entreprise met en garde contre les implications potentiellement problématiques de cet attachement. Cela pourrait réduire le besoin d’interactions humaines et affecter les relations interpersonnelles. OpenAI souligne également que ChatGPT est programmé pour être « déférent », en permettant qu’on lui coupe la parole ou qu’on se désintéresse à ce qu’il dit. cela pourrait influencer les relations sociales traditionnelles si de telles attitudes étaient normalisées.
En outre, OpenAI reconnaît d’autres risques, tels que la possibilité que le modèle génère des réponses imitant la voix de l’utilisateur. Cette pratique pourrait être exploitée à des fins malveillantes. Bien que des mesures aient été mises en place pour atténuer ces risques, OpenAI n’a pas encore de solution spécifique pour contrer ces problèmes. L’entreprise prévoit d’étudier plus en profondeur ce phénomène et ses implications sociales et psychologiques, soulignant la nécessité d’une réflexion éthique sur le développement rapide de l’IA. (lire l’article « Les Numériques »)
Bonus
C’est du jamais-vu : cinq jours après sa naissance, un bébé et sa mère dorment dans la rue
C’est une situation qualifiée de « jamais-vu » par les travailleurs sociaux et les professionnels de santé. Elle nous montre une nouvelle fois les lacunes du système de protection sociale et les difficultés auxquelles sont confrontées les familles vulnérables.
L’article souligne l’urgence de trouver des solutions pour aider ces familles en détresse. Les travailleurs sociaux et les professionnels de santé tirent régulièrement la sonnette d’alarme, appelant à une action immédiate pour garantir des conditions de vie dignes pour les mères et leurs nouveau-nés. Cette situation dramatique met en évidence la nécessité de renforcer les dispositifs d’aide et de soutien pour les familles en situation de précarité. Et il ne faut pas croire que c’est seulement à Lyon que l’on trouve ce type de problème. Dans de nombreuses villes, des femmes enceintes ou des mêres avec des nourissons sont à la rue sans solutions pérennes.
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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser
Photo : Capture d’écran Séance publique du 29 mai 2024 intervention de Marie-Claude Lermytte sur le dossier législatif « Concilier une activité professionnelle avec la fonction d’assistant familial