Revue de presse | La disparition de l’ODAS / « Nous ne sommes pas à la hauteur » / La mortalité infantile à la hausse

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Bonjour et bienvenue à cette revue de presse avec des thèmes qui méritent toute votre attention. L’Odas, cette association spécialisée dans l’analyse et l’accompagnement des actions sociales des collectivités publiques, a fermé ses portes. Cette disparition marque la fin de 35 années de travaux précieux, une perte significative pour la solidarité et la cohésion sociale. Nous parlerons aussi des professionnels de la protection de l’enfance en Val-de-Marne. Ils ont fait grève mardi dernier pour exprimer leur frustration face à des conditions de travail de plus en plus difficiles. Leur manque de moyens est évident. Un autre sujet devrait nous préoccuper. C’est celui, peu abordé, de la mortalité infantile dans notre pays. Elle  est en hausse, une tendance inquiétante qui coïncide avec la fermeture de nombreuses petites maternités. Enfin, que dire de la précarité énergétique qui s’étend ? Elle touche de plus en plus de foyers qui peinent à payer leurs factures d’électricité. N’oublions pas non plus les multiples liens susceptibles de vous intéresser… Bonne lecture.

 


L’Observatoire de la Décentralisation et de l’Action Sociale (ODAS) met la clé sous la porte

logo odasC’est fini. L’Odas qui analysait et accompagnait depuis 1990, l’action des collectivités publiques et des institutions locales en matière de solidarité, a été placé en liquidation judiciaire le 6 mars dernier.

L’ex-Délégué général de l’Odas, Didier Lesueur, explique sur LinkedIn que l‘association a vu sa mission compliquée par la gestion à court terme de l’action publique. Depuis sa création, l’association travaillait en collaboration avec divers acteurs pour orienter les décisions publiques. Cependant, l’instabilité gouvernementale a progressivement affaibli le soutien politique et financier de l’État, rendant la tâche de l’Odas de plus en plus ardue. Cette situation a culminé avec la mise en redressement judiciaire de l’Odas le 19 décembre 2024, suivie de sa liquidation judiciaire ordonnée par le Tribunal de justice de Paris en début de ce mois. Cette fin marque la disparition de 35 années de travaux précieux, une situation paradoxale alors que les responsables politiques ne cessent d’évoquer la nécessité de l’évaluation.

L’Odas se distinguait par sa neutralité, qui était la clé de la crédibilité de ses travaux. L’organisation a toujours mis en avant que la solidarité par les droits, bien que développée de manière sans précédent, ne pouvait être la seule réponse aux problèmes sociaux. Il était également nécessaire de développer une solidarité d’implication, fondement des solidarités de proximité. En d’autres termes, la citoyenneté et la fraternité sont essentielles pour l’attention à l’autre, dans une démarche commune où chacun apporte quelque chose, indispensable à la vie en société. Ce projet politique s’appuie sur les territoires, leurs activités, leurs élus et leurs habitants, donnant tout son sens à la décentralisation et à son renforcement pour assurer la cohésion de la société.

J’ai une pensée pour Jean-Louis Sanchez, le président fondateur de l’ODAS qui a beaucoup donné toutes ces années. Il ne peut qu’être légitimement bouleversé. Certes, cette forte personnalité pouvait avoir des positions controversées. Pour autant, il a permis de mettre sur le tapis de nombreux sujets sociaux. Son travail de revalorisation du concept de fraternité est remarquable. (lire le post LinkedIn de Didier Lesueur)

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« Nous ne sommes pas à la hauteur des missions qui nous sont confiées », les professionnels de la protection de l’enfance en grève

Les professionnels de la protection de l’enfance en Val-de-Marne ont décidé de se mettre en grève pour exprimer leur colère face à la situation actuelle. Les conditions dans lesquelles ils travaillent ne leur permettent plus de remplir correctement leurs missions. Le manque de moyens et de personnel est un problème majeur qui affecte directement la qualité des services  aux enfants en danger. « Nous ne sommes pas à la hauteur des missions qui nous sont confiées », déclare un des grévistes, soulignant l’importance de leur rôle dans la société. Le journaliste Jean Forneris a interrogé des éducateurs spécialisés qui participent à ce mouvement.

Guillaume Munos syndicaliste de la FSU explique cela en détail. « On a 715 enfants de 0 à 21 ans sans référent professionnel pour assurer leur accompagnement. 480 mesures d’aide éducative à domicile pour des jeunes qui sont chez eux, pour lequel un éducateur devrait intervenir. Et en plus de tout ça, on a 1.500 informations préoccupantes en attente où on n’a pas de regard, pas d’évaluations ». Des chiffres assez accablants.

Les grévistes dénoncent la surcharge de travail et le manque de reconnaissance de leur profession.  Les dossiers sont de plus en plus nombreux et complexes, ce qui rend leur tâche encore plus ardue. Cette situation crée un cercle vicieux où les travailleurs sont constamment sous pression, ce qui peut avoir des répercussions sur leur santé mentale et physique. De son côté le département promet des recrutements. (lire l’article de France 3 Paris, Ile-de-France)

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La situation est alarmante : le taux de mortalité infantile en hausse dans l’Hexagone à l’heure des fermetures des petites maternités.

La situation de la mortalité infantile en France ne peut que nous interroger. Selon un récent article de France 3 Occitanie signé Sardain Claire , le taux de mortalité infantile est en hausse dans l’Hexagone, une tendance préoccupante qui coïncide avec la fermeture de nombreuses petites maternités à travers le pays. Cette situation soulève des questions importantes sur l’accès aux soins de santé pour les nouveau-nés et leurs mères, ainsi que sur les conséquences de la centralisation des services de santé.

Les petites maternités, souvent situées dans des zones rurales ou semi-urbaines, jouent un rôle essentiel dans la prise en charge des accouchements et des soins néonatals. Leur fermeture, motivée par des raisons économiques et de rationalisation des ressources. Cela a des répercussions directes sur la santé des nouveau-nés. Par exemple, dans le Lot, plusieurs maternités ont fermé leurs portes ces dernières années, obligeant les futures mères à se déplacer vers des centres plus éloignés pour accoucher. Cette distance supplémentaire peut être un facteur de stress et de complications, augmentant ainsi le risque de mortalité infantile.

Les conséquences de ces fermetures ne se limitent pas aux aspects médicaux. Elles ont également des répercussions sociales et économiques. Les familles vivant dans des zones rurales doivent fréquemment faire face à des coûts supplémentaires pour se rendre dans des centres de santé plus éloignés. De plus, la fermeture des petites maternités peut entraîner une diminution des services de santé de proximité, affectant ainsi la qualité de vie des communautés rurales. (Lire l’article de France 3 Occitanie)

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Factures d’électricité : de plus en plus de Français n’arrivent plus à payer, la précarité énergétique s’étend

Les factures d’électricité deviennent un fardeau insoutenable pour un nombre croissant de Français, comme le révèle un article de France 3 Centre-Val de Loire. La précarité énergétique, un phénomène qui touche déjà des millions de ménages, s’est aggravée ces derniers mois en raison de la hausse des tarifs de l’énergie. Selon les chiffres cités par le journaliste Thomas Hermans, environ 20 % des Français peinent désormais à régler leurs factures d’électricité, une situation qui reflète une détérioration alarmante du pouvoir d’achat. Cette réalité pousse certains foyers à réduire drastiquement leur consommation, parfois au détriment de leur confort ou même de leur santé.

Ce reportage bien détaillé donne la parole à Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités, basé à Tours. Les associations caritatives et les acteurs sociaux sont en première ligne pour soutenir ces ménages en difficulté. Cependant, leurs moyens restent limités face à l’ampleur du problème. Le Fonds de solidarité pour le logement (FSL), par exemple, est souvent sollicité pour aider les foyers les plus vulnérables, mais il ne peut répondre à toutes les demandes. Les critères sont de plus en plus stricts.

Ce contexte s’inscrit dans un cadre plus large où les politiques publiques ne permettent pas d’endiguer cette précarité croissante. Bien que certaines aides existent, comme le chèque énergie ou les dispositifs d’accompagnement pour la rénovation thermique des logements, elles restent très insuffisantes pour enrayer la spirale dans laquelle s’enfoncent de nombreux foyers. Par ailleurs, l’augmentation des prix de l’électricité est souvent perçue comme inévitable, ce qui alimente un sentiment d’impuissance chez les consommateurs. (lire l’article de France 3 Centre-Val de Loire)

 


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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser. Michelle assure une veille sociale indispensable !

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