Bonjour et bienvenue à cette revue de presse qui tente de vous proposer un tour d’horizon vivant et engagé de l’actualité sociale et associative. Au programme : la colère des familles d’enfants en situation de handicap face à la décision de la CNAF qui restreint le cumul de certaines allocations essentielles. Il est aussi question dans ce tour d’horizon des difficultés croissantes des associations confrontées à la baisse des subventions. Que dire du « bug » du rectorat de Bretagne qui a raté l’oral des étudiants en filière sociale ? Tout cela n’est pas très sérieux. Enfin 2 mots aux étudiants menacés par la fermeture de leur école historique l’ETSUP. Quatre repreneurs sont en lice. Sans oublier les multiples liens susceptibles de vous intéresser… Bonne lecture !
« Ce sont nos enfants qui en payent les conséquences » : la CNAF interdit le cumul de certaines allocations aux parents d’enfants handicapés
La journaliste Cassandre Leray pour Libération, s’intéresse à la récente décision de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) d’interdire le cumul de certaines aides financières pour les parents d’enfants en situation de handicap. Cette réforme, qui vise à « harmoniser » les dispositifs d’aide, a suscité une vive inquiétude chez de nombreuses familles concernées. La suppression de la possibilité de cumuler l’Allocation journalière de présence parentale (AJPP) avec l’Allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) risque de fragiliser davantage des foyers déjà confrontés à de lourdes charges matérielles, psychologiques et organisationnelles.
L’article donne la parole à de parents qui dénoncent une mesure prise sans concertation. Elle est ressentie comme une injustice et un recul social. Plusieurs associations de défense des droits des personnes handicapées alertent sur les conséquences directes pour les enfants. Car au final ce sont eux qui pourraient pâtir d’un moindre accompagnement, d’une réduction des soins ou d’un appauvrissement du cadre familial. Cassandre Leray détaille également le contexte budgétaire dans lequel s’inscrit cette décision. De son côté, la CNAF invoque la nécessité de clarifier les règles et de lutter contre les doublons d’aides, tout en affirmant vouloir préserver l’équité entre allocataires.
Au-delà de la simple question technique du cumul des allocations, l’article soulève des enjeux plus larges. Il y a d’abord la reconnaissance de l’engagement parental auprès d’enfants en situation de handicap. Cela questionne la capacité des politiques publiques à garantir l’inclusion et l’égalité des chances et la place de la solidarité nationale face à la précarisation croissante de certaines familles. Les réactions des parents et des associations montrent une attente forte d’un dialogue renouvelé avec les institutions, afin de bâtir des dispositifs d’aide plus adaptés à la réalité du terrain et respectueux des besoins spécifiques de chaque enfant. La Caf aurait dû à minima ouvrir des discussions avec les associations de parents handicapés. (Lire l’article de Libération – abonné(e)s )
Lire aussi
Baisses de subventions : “Si ça continue, cela va être dramatique” dans les associations, la situation se dégrade et menace les plus vulnérables
Dans son article, le journaliste Romain Bizeul analyse la situation préoccupante des associations du Loiret, confrontées à une baisse significative de leurs subventions en 2025. Le Planning Familial et le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (Cidff) alertent des répercussions à venir sur les publics fragiles. Le Conseil départemental, sous pression budgétaire, a décidé de réduire de 5 % les aides accordées aux associations culturelles, de jeunesse et sportives, ainsi qu’aux structures d’insertion et aux chambres consulaires. Cette mesure a été justifiée par la dégradation rapide des finances publiques et l’obligation de maintenir un budget à l’équilibre. Bien évidemment, elle impacte directement des acteurs essentiels du tissu social local, qui alertent sur leur capacité à poursuivre leurs missions auprès des publics fragiles.
L’article donne la parole à des responsables associatifs, comme Monique Lemoine du Planning familial du Loiret. Tous expriment leur inquiétude face à la suppression de postes et à la difficulté de maintenir la qualité des services proposés. Les associations, qui assurent des missions variées allant de l’accès aux soins à la lutte contre les violences ou l’accompagnement social, voient leur fréquentation augmenter alors que leurs moyens diminuent. Face à cette situation, elles tentent de mobiliser le soutien citoyen et d’explorer de nouvelles sources de financement. Elles soulignent toutefois leur impossibilité de compenser entièrement la perte des subventions publiques.
Au-delà de l’exemple du Loiret, l’article met en perspective une tendance nationale à la contraction des budgets associatifs. Elle menace l’équilibre du secteur et la prise en charge des personnes les plus vulnérables. Les arbitrages budgétaires opérés par les collectivités révèlent les tensions entre impératifs financiers et maintien des solidarités locales, et interrogent sur la capacité des pouvoirs publics à garantir un filet de sécurité sociale suffisant dans un contexte de besoins croissants. On n’est pas sorti de l’auberge. (lire l’article de France 3)
« Convoqués le mauvais jour, le rectorat de Bretagne rate l’oral des étudiants en filière sociale »
L’administration a fait fort ! Et mis la panique à de nombreux étudiant(e)s ! Dans son article, le journaliste Benoit Thibaut revient sur un incident survenu à Rennes, où des étudiants en filière sociale ont été convoqués à l’oral du diplôme d’État le mauvais jour par le rectorat de Bretagne. Cette erreur administrative a provoqué une vive émotion parmi les étudiants concernés, qui se sont retrouvés dans l’incertitude quant à la validation de leur parcours. L’article détaille le déroulement des faits, les réactions des étudiants et des formateurs, notamment d’Askoria, ainsi que les premières réponses apportées par l’administration.
Benoit Thibaut souligne l’impact psychologique et organisationnel de cette situation sur des étudiants déjà soumis à une forte pression. Nombre d’entre eux subissent la précarité de leur statut après avoir connu la difficulté d’accès aux stages. Un membre du jury convoqué pour faire passer les épreuves témoigne. « Vu les défaillances dans l’organisation, si cela avait été nos écoles qui avaient organisé un tel fiasco, le rectorat aurait pu invalider l’examen. Mais là ce sont eux qui le font… »
Au-delà de l’anecdote, l’article interroge la capacité des institutions à garantir l’égalité de traitement et la fiabilité des parcours de formation. Sur place, ce sont les surveillants et membres du jury qui, les premiers, ont compris l’ampleur du raté : certains étudiants convoqués le lundi passaient en fait le mardi ou le mercredi. « Les surveillants avaient les bonnes dates. Nous, non », témoigne un étudiant qui finalement passe son épreuve mercredi dernier. Résultat : des nuits d’hôtel improvisées, des allers-retours de plusieurs heures, et une pression supplémentaire sur des étudiants déjà sous tension. On pense à eux alors que le Rectorat fait profil bas. Il n’a pas souhaité répondre aux questions des journalistes. (lire l’article de France 3)
Vite dit :
Crise à l’Etsup : quatre candidats intéressés par la reprise de l’école | Le Média Social (abonnés)
(extrait) Sur ces quatre propositions, trois émanent d’établissements de formation en travail social. « L’administrateur judiciaire a demandé aux repreneurs de se concerter si bien que cela pourrait déboucher sur un consortium entre les trois écoles », explique le président Jacquet. Lequel ajoute : « Nous sommes en train de vivre sous la contrainte ce que nous aurions dû vivre avant : la coopération renforcée entre les écoles. »
Reste le quatrième candidat : une société coopérative ouvrière de production (Scop) constituée par des salariés de l’Etsup. De son côté, la Région Île-de-France (Valérie Pécresse) a adressé un courrier aux étudiants publié sur LinkedIn. (lire l’article signé Noël Bouttier sur le Média Social)
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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser. Michelle assure une veille sociale indispensable !
Note aux lecteurs : Étant en vacances ce mois de juin, je ne peux continuer à vous proposer des revues de presse. J’ai rédigé « à l’avance » une série d’articles qui paraitront chaque jour d’ici mon retour prévu fin juin. Merci de votre compréhension.
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