Le mal-être des assistantes familiales / L’acte 3 du social et médico social / Livre : histoire d’un abandon

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Protection de l’enfance : le mal-être grandissant des assistantes familiales

Voilà un sujet qui est d’actualité depuis de nombreux mois et qui interroge l’avenir des placements éducatifs au sein des familles. « Effectifs en baisse, pénurie de candidates… Les assistantes familiales, en très grande majorité des femmes qui accueillent chez elles des enfants placés, sont devenues un sujet de préoccupation majeur pour les conseils départementaux » écrit Solange de Fréminville dans la Gazette Santé Social.

Elle a interrogé Annick Moine, présidente de la Fédération nationale des assistantes familiaux (FNAF). Pour elle, les conditions de travail se sont dégradées sur de nombreux territoires dans un climat de tensions avec les services de l’aide sociale à l’enfance. «Depuis la crise sanitaire, j’ai beaucoup plus d’appels de professionnels en souffrance, mais c’était latent avant » dit-elle. La Présidente de la FNAF met non seulement en cause l’hétérogénéité des salaires, qui suscite l’incompréhension, et des indemnités d’entretien jugées insuffisantes, mais plus encore « l’absence de travail en équipe » et le sentiment d’être « la case du bas » que déplorent les assistantes familiales, « alors que c’est nous qui avons les enfants 24 h/24 h et que les éducateurs sont absents, débordés… ».

Manque d’informations, pas d’implication dans le projet pour l’enfant, pas de participation aux réunions de synthèse, très peu de congés ou de moments de répit, pas de reconnaissance… La coupe est pleine et malaise est profond. Les assistantes familiales sont en première ligne auprès des enfants dont la santé mentale se dégrade, provoquant de multiples incidents. « Cela les met en difficultés », indique Annick Moine. (lire l’article de la Gazette des Communes)

 


Acte 3 du social et médico social : 31 mai et 1er juin

Plusieurs collectifs, et syndicats ont lancé un appel à manifester le 31 mai et le 1er juin prochain car visiblement le compte n’y est pas. Bien au-delà les annonces de l’ancien gouvernement sur le versement de primes Ségur, le flou est encore là et les employeurs ne garantissent pas des augmentations de salaire pourtant nécessaire dans les professions du travail social et du médico-social. Des manifestations sont organisées dans toutes la France avec plusieurs axes de revendications issues des rencontres

  • Face à la flambée des prix, il nous faut une réelle augmentation de salaire et non une prime, dont certains seraient encore exclus et dont le financement n’est pas toujours assurée par les ARS et les Conseils Départementaux.
  • Face à la dégradation des conditions de travail, il nous faut l’amélioration des conventions collectives et du statut de fonctionnaire et non leur démantèlement.
  • Face à la perte de sens de nos métiers, il nous faut des moyens humains et financier pour répondre aux besoins de la population, et non devenir des gestionnaires de la misère.

 

Cet appel est issu des 8èmes rencontres nationales du travail social en lutte. Une carte interactive vous permet de vous préparer pour participer à ces manifestations. N’hésitez pas à cliquer sur les liens pour en savoir un peu plus…

Contacts :

 


Abandonné à la naissance, Christian Haag, devenu éducateur, se raconte dans un livre référence

Il est souvent dit que pour être travailleur social, il faut pouvoir avoir fait le ménage dans sa tête face aux traumatismes vécus dans l’enfance. C’est sans aucun doute ce parcours difficile qu’a pu faire Christian Haag, qui est aujourd’hui éducateur spécialisé. Traumatisé par son abandon à la naissance, son enfance a été difficile. Devenu adulte, il a témoigné dans un livre paru il y a 2 ans déjà : « Le Murmure des démons », un témoignage qui vise à faire comprendre ses tentatives autant désespérées que maladroites pour attirer l’attention. L’auteur est mis en avant cette semaine dans le Républicain Lorrain.

Son livre « traite de la problématique des enfants abandonniques, des enfants traumatisés par une forme d’abandon qui conditionne par la suite des troubles du comportement et de la relation à l’autre, signale le travailleur social devenu spécialiste de la protection de l’enfance. Il décrit l’enfant qu’il a été, « dans l’espoir de pouvoir amener un nouvel éclairage sur ce mal profond que les gens, professionnels ou non, ont souvent du mal à comprendre, tant il est complexe et parfois insidieux. »

Mon ami Jacques Trémintin en avait fait une rapide recension dans Lien Social : « Il n’est pas si fréquent qu’un ancien enfant placé réussisse, avec autant de talent, à faire entrer le lecteur dans la peau de celui qui a été si longtemps poursuivi par les traumatismes du syndrome abandonnique écrit-il. Il faut lire le récit de Christian Haag, pour mieux comprendre les réactions de ces enfants qui, avides d’affection, n’en rejettent pas moins celles et ceux qui leur en proposent. Son livre est écrit d’une maîtresse plume et aujourd’hui, l’auteur utilise son savoir d’expérience pour éclairer et accompagner la carence affective des enfants placés dont il partage le quotidien. (lire l’article du Républicain Lorrain) (lire la critique du livre dans Lien Social) (acheter le livre – 10€)

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message :

  • Pour les ami(e)s, anciens de l’ANAS notamment et pour celles et ceux qui l’ont connu : je viens d’apprendre la disparition d’Erwann Tanguy qui fut par le passé président de l’association nationale des assistants de service social. Un article de Ouest-France rappelle son engagement pour la culture bretonne (il était Diacre à Chateaulin mais aussi chanteur, très impliqué dans la diffusion de la culture bretonne). Il n’est pas fait état de son parcours professionnel d’assistant social. Pour autant, l’article rappelle qu’il avait comme mission « l’écoute et l’accompagnement des gens en difficulté ». (Ouest France)

 

Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser.

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