Il existe des valeurs sûres en matière de références théoriques pour les métiers du travail social : Cristina de Robertis pour les assistants de service social, Philippe Gaberan pour les éducateurs spécialisés ou encore Daniel Verba pour les éducateurs de jeunes enfants. Mais, il n’y avait jusque-là rien sur le cheminement au jour le jour des stages de formation. Voilà qui est fait.
Aucun de ces métiers du secteur socio-éducatif ne se ressemble. Pourtant, pour obtenir le diplôme d’Etat, ils ont en commun une même étape : une longue période de stage sur tout le parcours de formation. C’est là une originalité hexagonale par rapport aux autres pays où l’obtention de la qualification professionnelle est prise en charge par l’université, avec une moindre implication des formateurs de terrain.
Parler de l’importance de la proportion de la formation en situation par rapport à l’enseignement théorique n’est pas un vain mot. Il suffit, pour s’en convaincre, de rappeler la proportion respective du nombre d’heures dédiées à l’une et à l’autre : 1740 contre 1820 heures pour les assistants de service social ; 2100 contre 1450 heures pour les éducateurs spécialisés ; 2100 contre 1500 pour les éducateurs de jeunes enfants ; 560 pour 540 pour les conseillères en économie sociale et familiale.
Pouvoir exercer un métier du social nécessite d’acquérir de nombreuses compétences en termes de savoirs règlementaire, psychologique, sociologique, juridique, médical, méthodologique, communicationnelle, etc. Pour ce qui concerne le savoir-faire et le savoir-être, rien ne remplacera jamais l’apprentissage en contact direct avec les publics, supervisé par des professionnels aguerris. C’est la fonction des stages.
Bien des livres de qualité existent sur les différentes facettes du travail social. Étonnamment, il manquait un guide pour soutenir cette période cruciale. Deux formatrices d’école ont mis à profit leur expérience dans l’accompagnement en stage pour élaborer un carnet qui lui est consacré.
L’objet est beau et bien présenté. Les couleurs, l’articulation des chapitres et le contenu en font un outil agréable et utile. Il est destiné à suivre l’étudiant(e) tout au long de son cursus. C’est à lui (elle) de le remplir étape après étape. Il suffit de suivre le guide !
Mais il n’y a pas là que des informations à remplir. Tout au long des pages, apparaissent des conseils, des suggestions et des éclairages favorisant le repérage, l’observation et la réflexion. Depuis la prise de repères initiale jusqu’à l’évaluation finale, tout est fait pour favoriser l’appropriation du processus de formation.
Combien d’étudiant(e)s en ont rêvé ? Virginie Rouchouse et Sarah Ferrand l’ont réalisé. Bravo à elles ! Quel centre de formation passera le pas d’offrir ce carnet comme cadeau de bienvenue aux nouveaux entrants ? Belle idée à soumettre aux équipes de formateurs.
- Mon carnet de stages en travail social | Vuibert Virginie Rouchouse et Sarah Ferrand, 2024, 128 p.
Cet article fait partie de la rubrique « Livre ouvert »
Il est signé Jacques Trémintin
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