« Nous avons l’impression qu’on nous prend pour des jambons ! » Retour sur la journée d’action des travailleurs sociaux

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Le mouvement de grève national avec les manifestations des travailleurs sociaux hier a suscité de nombreux articles de presse qui posent la question du mal être et de la colère des travailleurs sociaux face aux bas salaires, aux stress, à la perte de sens. Voici une rapide retour sur ce qui a été écrit dans les journaux.

Les travailleurs sociaux font grève pour partager leur désarroi

dans un article de fond publié par le Monde explique les raisons de la colère et de la crise qui secoue le secteur. « Les travailleurs sociaux n’en peuvent plus et veulent le faire savoir. » Elle rappelle aussi qu’en novembre, des mouvements régionaux avaient déjà rassemblé des foules inhabituelles, tant de salariés que d’employeurs, d’élus et de familles. Elle donne en exemple les 5 000 manifestants à Nantes ou encore 2 500 à Strasbourg.

La journaliste a interrogé plusieurs travailleurs sociaux en activité telle Raphaëlle (qui souhaite garder l’anonymat). Elle travaille à l’insertion vers l’emploi des bénéficiaires du RSA : « Après dix ans de carrière, je gagne 2 000 euros, primes incluses, et, dans mon département où la vie est chère, je paie un loyer de 900 euros et dépense 300 euros de frais de transports professionnels…

Joran Legal président de l’ANAS illustre sa propre situation : « Jusqu’à l’an passé et une récente promotion, je percevais 75 euros de prime d’activité réservée aux plus faibles salaires… Finalement, notre condition se rapproche de celle des personnes précaires que nous aidons, résume-t-il. Mais au-delà du salaire, nous exprimons notre ras-le-bol du manque de reconnaissance de notre utilité sociale et de tout ce que nous avons réalisé pendant le confinement, nous aussi en première ligne, mais sans être applaudis ! »

Il y a beaucoup de témoignages fort éclairants dans cet article tel celui d’Alexandre Lebarbey éducateur en activité et élu CGT (membre du HCTS), mais aussi du côté des employeurs avec Stéphane Racz, directeur général de Nexem et Jérôme Voiturier, directeur général de l’Uniopss.  L’une des conclusions de l’article est limpide : « De nombreux travailleurs sociaux ne veulent plus être le relais de cette maltraitance institutionnelle qui vide leur travail de son sens. Ils préfèrent s’en aller ». (lire l’article du Monde)

 


Mobilisation des travailleurs sociaux, « les oubliés du Ségur »

Amélie Bonté, sur France Bleu parle d’un mouvement de grève national assez historique pour la profession. « Il y a eu des rassemblements au Havre, Rouen, Evreux pour réclamer les 183€ du Ségur de la santé ». (pas que !)

Emilie est AMP  aide médico-psychologique au Havre depuis 2004 à la Ligue Havraise :  » j’ai un salaire en travaillant deux dimanches par mois à 1 650€ nets » dit-elle. Notre salaire n’est pas à la hauteur du travail qu’on nous demande. » Ce manque de reconnaissance, ça commence à bien faire pour Latifa : « On est sous-payés et nos locaux sont pourris »

D’autres témoignages sonores sont diffusés dans cet article de France Bleu qui précise aussi que dans le cortège, des infirmiers de la psychiatrie venus soutenir le mouvement. Ils espèrent, à terme, une grande mobilisation générale des secteurs de la santé : médical, paramédical, médico-social. (lire l’article de France Bleu)

 


Decazeville (Aveyron) : le ras-le-bol et la colère des travailleurs sociaux en grève ce mardi matin

Le Journal La Dépêche a interrogé Sandrine Bladié, Assistante sociale qui représente la CGT. Son résumé de la situation est une synthèse quasi parfaite de ce qui mobilise l’ensemble des professionnels. Dommage que son interview soit limité dans la durée.

Pour autant Bernard-Hugues Saint-Paul journaliste de La Dépêche publie in extenso dans les colonnes de son journal le discours de Sandrine Bladié. Prenez le temps de cliquer sur le lien pour en prendre connaissance. Si une partie de l’intervention concerne le Département de l’Aveyron, il se rattache bien au mouvement national  et explique précisément ce qu’il en est. (lire la Dépêche)

 


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Un peu partout en France

sans oublier

 

Photo : Laurent Thévenet manifestation parisienne (cortège estimé entre 5 à 8000 participants) Merci Laurent !

Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser

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