Le cercle vicieux de la précarité étudiante / Top Départ pour l’accompagnement RSA / Forum Visages : Réussir sa vie

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À l’Université, le cercle vicieux de la précarité étudiante

C’est un article très instructif qui nous est apporté par Fanny Bugeja et Leila Frouillou Maîtresses de conférences en sociologie à l’Université Paris Nanterre. Elles commentent leurs travaux de recherche sur le site The Conversation. Cet article a été écrit avec l’appui de la mission Précarité et santé des étudiant·e·s de l’université. Leur enquête « Conditions de vie étudiantes » réalisée au printemps 2022 révèle la précarité croissante des étudiants. Selon les résultats, 22 % d’entre eux interrogés déclarent avoir eu des difficultés financières au point de ne pas pouvoir subvenir à leurs besoins, tandis que 12 % ont des factures impayées ou des retards de paiement. Plus d’un étudiant sur deux travaille en parallèle de ses études, et 61 % de ces travailleurs déclarent que cette activité est indispensable pour vivre.

Les difficultés financières des étudiants ont également des répercussions sur leur alimentation et leur santé. En effet, 13 % des étudiants déclarent ne pas avoir mangé à leur faim pour des raisons financières, et 10 % ont eu recours à une aide alimentaire. Plus d’une personne sur 10 a renoncé à consulter un médecin ou un autre professionnel de santé pour des raisons financières, et 21 % et 41 % perçoivent leur état de santé physique et psychologique comme « très mauvais » ou « mauvais ».

L’enquête révèle que les aides aux étudiants réduisent les inégalités sociales, mais restent insuffisantes en termes de montants et de moyens déployés pour lutter contre la précarité. De nombreux étudiants, notamment étrangers, ignorent l’existence de ces aides et les démarches à suivre pour les obtenir. En outre, les bénéficiaires des aides peuvent être stigmatisés, ce qui peut affecter leur perception de leur propre précarité. (lire l’article de The Conversation)

 


Top départ pour l’expérimentation France Travail (à Saint Nazaire)

Cet article de Catherine Abou El Khair pour Localtis apporte quelques précisions sur l’expérimentation d’accompagnement des allocataires du RSA en Loire Atlantique.  Comme cela se passe à Saint Nazaire et que j’ai eu par le passé à accompagner l’Unité Emploi qui est concernée par ce projet, je ne peux m’empêcher d’apporter quelques commentaires que vous trouverez en italique…

Pour cette expérimentation, l’État devrait contribuer à hauteur d’un million d’euros entre 2023 et 2024. Cela doit financer une dizaine de postes supplémentaires de travailleurs sociaux ou de chargés d’accompagnement vers l’emploi. L’expérimentation, en partenariat avec Pôle emploi, vise à orienter l’accompagnement des allocataires du RSA soit vers l’emploi, soit vers le social, soit vers une approche intermédiaire.

Le cahier des charges de cette expérimentation France Travail n’est pas encore précis et la gouvernance locale reste à définir. Le département a cependant fixé des limites, notamment en ce qui concerne les sanctions en cas de non-respect de l’obligation d’activités hebdomadaires de 15 à 20 heures.

Le Fonds social européen + (FSE+) permettra d’améliorer les politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion en Loire-Atlantique, en particulier en ce qui concerne les bidonvilles en périphérie de Nantes. Ce financement permettra de mettre en place un accompagnement social global renforcé, de créer des « terrains d’insertion » (?) plus dignes et de travailler sur la scolarisation des enfants avant de se concentrer sur l’emploi.

Ce « nouvel accompagnement » pour les allocataires du revenu de solidarité active (RSA) est loin d’être nouveau. Les unités emploi, créées en 2009, avaient pour mission d’accompagner l’accès à l’emploi des chercheurs d’emploi allocataires du revenu de solidarité active (RSA). Elles regroupaient plus de 80 professionnels·les de l’accompagnement à l’emploi financé par le FSE à hauteur de 50% du budget total de la structure. L’expérimentation FSE avait durée 3 ans et le Département avait pris le relai pour la suite.  Pôle emploi était étroitement associé et nous rencontrions régulièrement les directeurs des agences pour coordonner nos actions que l’on appelait « accompagnements renforcés ». Les orientations des allocataires étaient, elles aussi, conduites conjointement avec des conseillers pôle emploi et des assistantes sociales de secteur. Puis pôle emploi s’était progressivement retiré de l’action d’orientation, arguant avoir d’autres priorités. 

Notons aussi que ce nouveau top départ est marqué par plusieurs incertitudes :  L’État devrait contribuer à hauteur d’un million d’euros : cette information est au conditionnel alors que ce financement est essentiel pour l’action. Il est aussi tout autant surprenant d’apprendre que « le cahier des charges de cette expérimentation France Travail n’est pas encore précis et la gouvernance locale reste à définir ». Pour une action qui débute le mois prochain, cela peut interroger. Mais soyons rassuré, les unités emplois font déjà le job et eurs résultats sont fort honorables. Pour tout dire leur travail est remarquable et c’est un vrai service aux allocataires qui  est ainsi proposé.  (lire l’article de Localtis)

 


Crise sociale : «C’est une contestation pour que le monde d’avant perdure»

Christophe Guilluy, géographe et auteur de «Les dépossédés» chez Flammarion, répond sur Europe 1 aux questions de Sonia Mabrouk. Il s’exprime sur la crise politique et la crise sociale que traverse la France et de la contestation contre la réforme des retraites. Son point de vue est intéressant. Écoutez…

 


« Réussir sa vie », thème du 40ᵉ Forum Visage du 27 au 31 mars

Le Forum Visage est un festival de films documentaires d’intervention sociale qui se tient chaque année à Nantes et sa région. À la fin des années 1970, un outil surprenant et magique surgit : la « vidéo légère ». Très vite, des travailleur·euses sociaux, des soignant·es, des enseignant·es voient en elle un moyen privilégié d’expression et de communication. C’est une chance inédite de faire connaître leur action et, surtout, de dévoiler, dénoncer, « subvertir cet ordre inégalitaire, oublieux des plus pauvres, des démuni·es, des handicapé·es ».

Visages est enfant de cette histoire. À 40 ans, et avec l’expérience d’un grand nombre de forums, de débats, ce festival se pose la question de la réussite. Elle ne se limite pas à ces modèles traditionnels. Elle peut se manifester de mille façons différentes, sans besoin de codes-barres ou de signes extérieurs de richesse. La 40e édition du magazine « Visages » a choisi de « questionner la réussite » en explorant ses diverses facettes. Les documentaires sélectionnés pour cette édition montrent des individus et des collectifs qui, malgré les obstacles, ont réussi à construire un présent et à imaginer un avenir désirable. Leur réussite réside dans leur refus de la fatalité et du renoncement, et dans leur capacité à surmonter les contraintes politiques, sociales, familiales et culturelles qui pèsent sur eux. (visiter le site du Forum Visages) (télécharger le programme)

 


Bonus

Cette phrase d’André, travailleur social.

Elle a été recueillie par le Dauphiné Libéré lors de la manifestation nationale contre la réforme des retraites. « J’espère que les manifestations vont continuer et que les gens vont rester mobilisés malgré le message qu’on essaye de nous faire passer qu’il n’y a plus d’espoir. Des prédécesseurs se sont mobilisés auparavant, donc c’est notre devoir pour les prochains, pour qu’ils n’aient pas moins de droits sociaux. »

 


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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser

 

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