Bonjour et bienvenue à cette revue de presse ! Découvrez les chiffres inquiétants qui viennent d’être publiés au sujet des violences conjugales en 2023. Vous retiendrez notamment une hausse de 10% des victimes enregistrées. Nous explorerons également les inquiétudes suscitées par le projet de loi de finances 2025, qui n’est visiblement pas à la hauteur des réalités de la pauvretédans notre pays. La Fédération des acteurs de la solidarité se démène et tape à la porte des ministères pour que les choses changes. Enfin, nous nous pencherons sur les enjeux actuels de la formation au travail social avec Manuel Pélissié actuel président de la Commission Professionnelle Consultative (CPC) « cohésion sociale et santé ». Il nous confirme un projet de réforme de la formation pour 2026. Bonne lecture !
Violences conjugales : 271.000 victimes enregistrées en 2023, un chiffre en hausse de 10% sur un an
Ces chiffres viennent d’être publiés et ils ne sont pas bons ! Selon les données publiées par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), 271.000 victimes de violences conjugales ont été enregistrées en 2023, soit une hausse de 10% par rapport à l’année précédente. Cette augmentation s’inscrit dans une tendance observée depuis plusieurs années, avec un doublement du nombre de victimes enregistrées depuis 2016.
La nature des violences conjugales est diverse, mais les violences physiques dominent largement le tableau. Elles représentent 64% des cas, suivies par les violences verbales ou psychologiques (31%) et les violences sexuelles (4%). Certains départements sont particulièrement concernés, notamment le Pas-de-Calais, la Réunion, le Nord, la Somme et la Seine-Saint-Denis, qui affichent les taux les plus élevés de victimes enregistrées pour 1.000 habitantes âgées de 15 à 64 ans.
Cette hausse des chiffres s’explique en partie par ce que le SSMSI qualifie de « contexte de libération de la parole ». Les conditions d’accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie se sont améliorées, encourageant davantage de personnes à signaler les violences subies. De plus, de nouvelles initiatives ont été mises en place pour faciliter le dépôt de plainte. Par exemple, depuis octobre 2023, les hôpitaux franciliens offrent la possibilité aux victimes de déposer plainte sur place, sans avoir à se rendre au commissariat. Une infirmière interrogée par France Info souligne l’importance de cette mesure : « L’idée, c’est que les urgences soient vues comme un lieu qui peut apporter des solutions ». (lire l’article de France Info)
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Pauvreté, précarité, le budget de l’État n’est pas à la hauteur des réalités
Le projet de loi de finances 2025 soulève de vives inquiétudes quant à la prise en charge des personnes les plus vulnérables dans notre pays. La Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) dresse un constat très inquiétant entre la réalité du terrain et les mesures budgétaires prévues. Ainsi, alors que 3000 femmes et 2100 enfants dorment à la rue chaque soir, le budget 2025 prévoit une réduction de 75 millions d’euros pour l’hébergement d’urgence. Cette décision risque d’aggraver une situation déjà critique pour ces populations fragiles.
Dans le domaine du travail social, le secteur fait face à une pénurie de main-d’œuvre avec 35.000 postes non pourvus. Pourtant, le budget 2025 ne prévoit aucun financement pour la prime Ségur, laissant les associations supporter seules cette charge. Cette absence de soutien financier pourrait accentuer les difficultés de recrutement et de rétention du personnel dans un secteur déjà en tension.
Par ailleurs, la situation des femmes victimes de violences reste préoccupante. 90% d’entre elles partageant leur logement avec l’auteur des violences. Malgré cette réalité, aucune place d’hébergement supplémentaire n’est prévue dans le budget 2025.
Concernant l’asile et l’immigration, le projet de loi de finances ne fait pas mieux. Il prévoit la suppression de plus de 6000 places d’hébergement pour les demandeurs d’asile, alors qu’un tiers d’entre eux sont déjà à la rue.
Enfin, dans le domaine de l’insertion par l’activité économique, c’est la cata. Ce secteur concerne 15.000 personnes chaque année, le budget 2025 annonce une réduction de plusieurs millions d’euros. Bref, vous l’avez compris, les coupes budgétaires dans des secteurs clés de la solidarité soulèvent des interrogations quant à la capacité de l’État à répondre efficacement aux besoins des populations les plus précaires. (Télécharger le document PDF de la FAS)
Manuel Pélissié : « Le socle commun des formations risque d’être étendu »
Manuel Pélissié, directeur général de l’IRTS Parmentier et président de la CPC « cohésion sociale et santé », s’exprime dans le Média Social sur les enjeux actuels de la formation au travail social. Dans cet entretien signé Olivier Bonnin, il aborde plusieurs aspects importants de la situation actuelle de notre secteur et de ses perspectives.
Il évoque tout d’abord une action menée au sein du centre de formation qu’il dirige. C’est un partenariat récemment établi entre l’IRTS d’Île-de-France et l’association Aurore. Ce type de partenariat existe ailleurs dans d’autres centres de formation avec d’autres configurations. L’idée consiste à promouvoir l’attractivité des métiers du social en créant un lien étroit entre les étudiants et les employeurs potentiels. L’objectif est non seulement de faciliter l’accès aux stages, mais aussi de permettre une reconnaissance mutuelle entre les étudiants et l’association, afin d’identifier précocement les besoins du terrain et d’y répondre de manière adéquate.
Concernant la formation elle-même, Manuel Pélissié souligne l’importance de l’apprentissage dans le secteur social et médico-social. Il met en avant les avantages de l’alternance, qui permet aux étudiants de se confronter immédiatement au terrain tout en gagnant leur vie. Cependant, il exprime son inquiétude face aux récentes mesures gouvernementales qui risquent de fragiliser ce dispositif, notamment la diminution des niveaux de prise en charge pour les employeurs.
En tant que président de la commission professionnelle consultative « cohésion sociale et santé », il confirme qu’une nouvelle réarchitecture des diplômes est en cours d’élaboration. C’est un projet qui prévoit une mise en œuvre d’ici 2026 ou 2027. Cette réforme vise à étendre le socle commun des formations, non seulement aux diplômes de niveau 6, (ASS, Éducateurs, CESF…) mais potentiellement à tous les niveaux. L’idée est d’uniformiser les blocs de compétences et de créer des modules communs pour offrir plus de mobilité et d’adaptabilité dans les parcours professionnels. Cette proposition n’a pas du tout eu l’aval des syndicats qui s’y opposent. (Je reviendrai prochainement sur ce sujet, car j’ai été auditionné par le bureau des professions sociales de la DGCS et leur ai transmis un avis technique ) (Lire l’article du Média Social)
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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser
Une réponse
Je vous remercie pour cet article, qui met en lumière des sujets aussi importants que les violences conjugales et les formations. La hausse de 10% des violences conjugales est alarmante, et cela me rappelle à quel point il est crucial d’agir collectivement pour soutenir les victimes et prévenir ces situations. J’apprécie également votre mise en avant de la solidarité comme alternative au chaos, un message porteur d’espoir dans un contexte souvent difficile. En ce qui concerne les formations, je me demande comment elles évolueront pour répondre aux défis actuels, notamment en matière de sensibilisation et d’accompagnement. myzebrabook.com Continuez à partager des informations aussi pertinentes, elles nous poussent à réfléchir et à agir.