Revue de presse | Le livre blanc du travail social aux oubliettes ? / A.S.S. : Le BUT menace le Diplôme d’État / Un triste record

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Bonjour et bienvenue à cette revue de presse ! Aujourd’hui, nous abordons des sujets qui posent des questions délicates. Par exemple, pourquoi le Livre Blanc du Travail Social, publié il y a dix mois, n’a toujours pas donné lieu à des actions concrètes, malgré les nombreuses préconisations qu’il contient ? Autre sujet qui fâche, pourquoi vouloir modifier le Code de l’Action Sociale et des Familles pour permettre un accès direct à la profession d’assistant social avec un simple diplôme universitaire ? Dans le champ sociétal, cette autre question toute simple : pourquoi tant de morts dans la rue dans notre pays ? Enfin, je profite de cette revue de presse pour vous donner un rendez-vous à l’IRTS de Talence près de Bordeaux le 5 décembre prochain. Ne manquez pas non plus les multiples liens sur des infos susceptibles de vous intéresser… Installez-vous confortablement et… Bonne lecture !

 


Livre blanc du travail social : 10 mois après, toujours rien de concret

Il y a de quoi être agacé, voire en colère ! Une nouvelle fois, un rapport semble avoir été mis au placard. Cette fois-ci c’est le Livre Blanc du Travail Social. Voilà dix mois que ce document, fruit d’une réflexion approfondie menée par le Haut Conseil du travail social, a été remis aux autorités. Et qu’avons-nous vu depuis ? Rien. Absolument rien de concret si ce n’est l’ébauche en cours du Futur Institut National du Travail Social. C’est à se demander si nos dirigeants ont pris la peine de lire les multiples préconisations du rapport. Le syndicat UNSA a bien raison de tirer la sonnette d’alarme dans un article qui rappelle la situation actuelle du secteur.

Le travail social est en pleine crise, et ce n’est pas une nouveauté. Les travailleurs sociaux expriment leur détresse depuis des années. Perte d’attractivité, formations inadaptées, manque de reconnaissance… La liste des problèmes est longue comme le bras. Et que fait le gouvernement ? Il se contente de mesurettes qui ne règlent rien sur le fond. L’extension tardive du Ségur au secteur privé non lucratif ? Une aumône qui ne comble pas le gouffre salarial. La création d’un Institut national du travail social ? Une vitrine certes utile, mais qui ne changera rien au quotidien des professionnels sur le terrain.

Pendant ce temps, la situation s’aggrave. Dans la protection de l’enfance, c’est la catastrophe. La situation est plus qu’alarmante dans le champ de la protection de l’enfance. Un rapport récemment adopté par le CESE sur ce sujet rappelle le manque de moyens, la pénurie de personnels qualifiés et les faibles taux d’encadrement comme autant d’entraves à un accompagnement de qualité. Les mesures de placement, décidées pour protéger les enfants en danger, sont de plus en plus souvent inexécutées, faute de places disponibles. Cette situation intenable met en péril les enfants que notre système s’engage pourtant à protéger. Il est grand temps que des mesures soient prises. Les solutions sont là, noir sur blanc, dans ce fameux Livre blanc. Qu’attend-on pour les mettre en œuvre ? La cohésion sociale de notre pays est en jeu. Mais apparemment, cela n’intéresse guère nos dirigeants. Il faut que ça bouge, et vite ! Mais franchement, nombreux sont celles et ceux qui n’y croient plus. (lire l’article de l’UNSA)

 


« Forte préoccupation » face à un accès direct au métier d’assistant social avec un BUT

L’Union nationale des acteurs de formation et de recherche en intervention sociale (Unaforis) exprime ses inquiétudes au sujet d’un projet de réforme permettant aux titulaires d’un Bachelor Universitaire de Technologie (BUT) « assistance sociale » d’accéder directement à la profession d’assistant de service social, sans nécessité d’obtenir le Diplôme d’État d’Assistant de Service Social (DEASS). L’ANAS avait déjà alerté le ministère à ce sujet. Dans un courrier adressé à la Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (DGesip) et à la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), l’Unaforis fait part de sa « forte préoccupation » face à cette perspective. En effet, la DGesip envisage de modifier le Code de l’action sociale et des familles pour permettre cet accès direct à la profession avec la licence professionnelle BUT.

Bien que l’Unaforis se dise favorable à un rapprochement avec l’université, elle soulève plusieurs points problématiques. Parmi ceux-ci figurent les différences de coûts entre les établissements de formation en travail social et les IUT, le manque de lisibilité entre les deux parcours, l’approche jugée trop académique de la licence professionnelle, et la potentielle mise en concurrence des formations sur certains territoires. L’Unaforis insiste sur l’importance de la dimension professionnalisante des formations au sein des établissements de formation en travail social, notamment à travers l’alternance intégrative et les liens étroits avec les champs professionnels. (lire l’article du Média Social) (Télécharger le courrier de l’UNAFORIS sur le site du Média Social)

 


« Un triste record » : au moins 735 personnes sans domicile fixe sont mortes en 2023

Le collectif Les Morts de la rue a publié son 12ᵉ rapport annuel, sur la situation tragique des personnes sans domicile fixe, celles qui meurent dans la rue. En 2023, au moins 735 personnes sans abri sont décédées, un chiffre record qui dépasse les 638 décès enregistrés en 2022. Cette augmentation pourrait refléter une détérioration des conditions de vie pour cette population vulnérable, mais aussi une amélioration des méthodes de recensement.

Le rapport met en avant la dure réalité de la vie dans la rue. Il présente une « mortalité massive et précoce » parmi les sans-abri. L’âge moyen de décès est de seulement 48,8 ans, soit plus de 30 ans de moins que la moyenne nationale. Les hommes sont les plus touchés, représentant près de 90% des victimes. La moitié des personnes décédées sont de nationalité française. Les lieux de décès les plus fréquents sont la rue et l’espace public (32% des cas), suivis des établissements de soins (30%). L’hiver s’avère être la saison la plus meurtrière, avec 31% des décès.

Le collectif souligne que ces décès sont souvent « occultés, parfois oubliés », alors que le nombre estimé de personnes sans domicile fixe a doublé en une décennie, atteignant 330.000 individus. Le rapport vise à rendre visibles ces tragédies, tout en reconnaissant qu’il ne présente qu’une vision partielle de la réalité. Selon une étude de 2015 citée par le collectif, le nombre réel de décès pourrait être six fois plus élevé que celui recensé. (lire l’article de France Infos)

 


Vite dit, vite écrit :

L’ANAS et l’Institut Régional du Travail Social (IRTS) de Nouvelle-Aquitaine organisent une demi-journée d’étude à ne pas manquer le 5 décembre prochain, intitulée « Assistant de service social : Genèse et Devenir d’une profession emblématique ». Cet événement, auquel j’ai l’honneur de participer se tiendra dans le grand amphithéâtre de l’IRTS à Talence près de Bordeaux. Parmi les intervenants, outre votre serviteur, on retrouvera Cristina De Robertis, que l’on ne présente plus, Henri Pascal, sociologue et historien du Travail social, et Mouna Abdesselem, cheffe du bureau des professions sociales à la Direction Générale de la Cohésion Sociale (DGCS). Cestte participation vous promet des échanges riches et variés sur les enjeux actuels de la profession.

C’est en quelque sorte une occasion rare  de réfléchir sur l’évolution et les perspectives de la profession d’assistant(e) de service social. Le programme de la journée est structuré autour de plusieurs temps forts. Après les allocutions d’ouverture, Henri Pascal présentera une histoire croisée de la profession et de l’ANAS. Suivront deux tables rondes : la première, animée par Cristina De Robertis, explorera les aspirations pour le service social de demain, tandis que la seconde, menée par Christine Delalande-Dauzie, se penchera sur les enjeux de la formation des assistants de service social. Ces discussions que l’on ne peut que souhaiter de stimulantes, verront la participation d’étudiants et de professionnels.

50 ans IRTS NACette manifestation s’annonce comme un moment de réflexion utile, que vous soyez étudiants, professionnels ou formateurs. Elle offre une opportunité unique de réfléchir collectivement sur l’avenir de la profession d’assistant de service social et sur son rôle dans notre société. Pour s’inscrire à l’événement, vous êtes invité(e)s à scanner le QR code présent sur le flyer ou à cliquer sur le lien qui suit.

 


Ces liens qui nous rassemblent…

Du côté de la protection de l’enfance :

 

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Photo :  filistimlyanin sur DepositPhotos

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