Bonjour et bienvenue à cette revue de presse. Dans cette édition, j’ai rassemblé pour vous les actualités les plus pertinentes et les plus intéressantes de ces derniers jours. De la politique à l’économie, en passant par les questions sociales, prenez le temps d’une tasse de café ou de thé, installez-vous confortablement et plongez-vous dans ces résumés pour rester informé(e).
Autorité! Autorité! Autorité!
L’ancien juge des enfants, Jean-Pierre Rosenczveig dans son blog sur le site du Monde, aborde la question de l’autorité parentale et de la responsabilité des parents dans les récentes révoltes issues des banlieues. Il ne manque pas d’épingler la position du président de la République qui, avec ce slogan « L’ordre ! L’ordre ! L’ordre ! » simplifie à outrance la situation en attribuant les émeutes et violences urbaines à un manque d’autorité dans les familles. Il souligne que cette vision néglige le fait que deux tiers des personnes interpellées lors de ces événements étaient majeures. De plus, il critique l’association faite entre les enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance et les émeutiers, une association qui, selon lui, stigmatise ces enfants et le dispositif public.
L’ancien magistrat souligne également que le président Macron n’a pas fait de l’enfance une priorité politique lors de son premier mandat. Il regrette le fait que le droit de la famille n’ait pas été révisé pour prendre en compte les nouvelles pratiques matrimoniales et les avancées des sciences de la vie. Il propose que le droit de l’enfant à voir sa double filiation soit établi d’entrée de jeu et que celui qui vit habituellement avec l’enfant ait le droit et le devoir d’exercer les actes usuels de la vie. Pour lui, ces changements permettraient de réduire le nombre d’enfants vivant dans un foyer monoparental et de donner plus de responsabilités aux adultes qui vivent avec l’enfant.
Il constate que les services sociaux de proximité sont entrés en crise ou font face à des difficulté difficilement sumontables, laissant les parents seuls face à leurs problèmes. Il souligne que les jeunes qui ont participé aux émeutes sont souvent dans une situation de toute-puissance, sans adulte de référence pour les guider. Il conclut en affirmant que le problème n’est pas tant un manque d’autorité que l’absence de liens dans la famille et dans la cité. En tous cas, on ne pourra pas se contenter d’Autorité ! Autorité ! Autorité ! conclut-il. (lire l’article du blog de Jean-Pierre Rosenczveig).
Avant la présentation du « Pacte des solidarités », Alerte écrit à la nouvelle ministre Aurore Bergé
Un article du Média Social rapporte que le collectif Alerte, qui regroupe 34 organisations de solidarité, a adressé un courrier à la nouvelle ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé. Le président du collectif, Noam Leandri, exprime son inquiétude face aux économies annoncées dans le cadre du budget 2024, notamment la baisse des contrats aidés, la réduction du soutien au logement des classes moyennes et la fin du bouclier tarifaire.
Face à cette situation, le collectif a appelé à des mesures urgentes et fortes pour éviter une augmentation de la pauvreté et améliorer la situation des ménages modestes. Parmi ces mesures, on retrouve la revalorisation des minima sociaux et la relance de l’offre de logements abordables. Il est aussi demandé le retrait des sanctions automatiques pour les bénéficiaires du RSA, et la mise en œuvre rapide de la régularisation par le travail des étrangers.
Le collectif n’oublie pas de réclamer la création de 200.000 emplois aidés, la pérennisation du fonds alimentaire durable, le triplement du chèque énergie et des aides accrues pour la rénovation des logements. Enfin, il appelle à des mesures structurelles pour l’égalité dans l’éducation et la santé, considérées comme des leviers essentiels de lutte contre la pauvreté. Il a également souligné la nécessité d’actions éducatives rapides pour les adolescents en réponse aux violences urbaines récentes.
Alerte espère que le nouveau rôle de la ministre permettra de répondre immédiatement à l’urgence sociale. Il faudrait pour cela de mettre en œuvre des mesures structurelles dans le cadre d’un « Pacte des solidarités ». Le collectif souhaite que ce pacte soit doté d’au moins 10 milliards d’euros pour éradiquer la grande pauvreté, conformément à l’engagement du président de la République prise en septembre 2018. (lire la lettre ouverte du collectif Alerte publiée par le Média Social)
Sommes-nous face à un échec de la politique de la ville ?
La politique de la ville en France a-t-elle échoué ? C’est une question complexe qui mérite une analyse approfondie. Dans un article récent publié sur Slate.fr, Simon Ronai et Telos explore cette question en détail.
Les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) sont au nombre de 1.514, répartis sur 859 communes du territoire national. Ils abritent 5,4 millions d’habitants, soit 8% de la population française. Ces quartiers sont souvent associés à la pauvreté, la délinquance, la violence sociale et l’insécurité. Depuis vingt ans, une politique volontariste de démolition/reconstruction a été mise en place pour transformer ces quartiers.
Cependant, malgré les efforts et des investissements massifs, les résultats sont mitigés. Les quartiers ont certes été transformés sur le plan de l’urbanisme, mais les problèmes sociaux et économiques persistent. Les habitants de ces quartiers continuent de faire face à la pauvreté, au chômage et à la précarité. De plus, la mixité sociale, un des objectifs principaux de la politique de la ville, n’a pas été atteinte.
La jeunesse des quartiers est particulièrement touchée par ces problèmes. Le taux de chômage des moins de 30 ans dans les QPV s’élevait en 2020 à 30,4%, selon les données de l’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV). De plus, les jeunes hommes sans qualification sont souvent oisifs et occupent l’espace public, tandis que les jeunes filles se sont mieux adaptées à une économie de service.
L’article rappelle ce que les travailleurs sociaux de ces quartiers savent déjà : les problèmes rencontrés dépassent largement le cadre de l’urbanisme. Ils sont liés à des questions plus larges qui traversent toute la société, comme la précarité économique, l’échec du système éducatif, la baisse de confiance envers les élus, ou encore la discrimination et la stigmatisation des populations immigrées. En conclusion, l’échec de la politique de la ville n’est pas seulement un échec de l’urbanisme, mais aussi un échec de la politique sociale et économique. Il est donc nécessaire de repenser ces politiques dans une perspective plus large et plus intégrée. (lire l’article de Slate.fr)
Lire aussi pour approfondir ce sujet (et en imposer à votre entourage !)
Lire aussi
- Qu’a l’intention de faire le gouvernement face au manque non négligeable de personnel dans les crèches ? | La Gazette des Communes
- Réforme du RSA : La métropole de Lyon mise sur la « lutte contre le non-recours » | 20 Minutes
- La part des personnes en situation de privation a atteint 14% en 2022 | Banque des Territoires
- Aide médicale d’Etat : la droite veut empêcher les personnes étrangères de se faire soigner | Basta !
- Le gouvernement veut diminuer le budget de l’hébergement d’urgence | La Croix
- Le décret n° 2023-643 du 20 juillet 2023 relatif à l’octroi en 2023 d’une aide exceptionnelle au bénéfice des gestionnaires de résidences sociales, foyers de jeunes travailleurs non encore transformés en résidences sociales et foyers de travailleurs migrants non encore transformés en résidences sociales
Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Un grand merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser.
Une réponse
Excellente synthèse de ce qu’il conviendrait de mettre au travail au lieu d’asséner une série d’injonctions sans fondement.