Protection de l’enfance : c’est « l’enlisement » / RSA sous conditions dès la rentrée / Se former aide à trouver du travail

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«C’est l’enlisement» : la protection de l’enfance d’Île-de-France alerte sur le manque d’éducateurs

Voilà un article instructif sur la situation de la protection de l’enfance en région parisienne publié par Le Parisien. Réservé à ses abonnés, vous pouvez éventuellement en prendre connaissance via Facebook où il est partagé par la commission mobilisation Île de France. Pas moins de 5 rédactrices ont contribué à sa rédaction. ()

Dans la longue liste des professions à bout de souffle, écrivent-elles, les éducateurs spécialisés manquent cruellement en région parisienne. Une pénurie qui pèse sur la prise en charge des enfants et adolescents en danger, et renforce l’épuisement des travailleurs sociaux. « En Seine-Saint-Denis, l’enjeu est de poids, avec 5 600 enfants placés, et 9.200 mineurs et jeunes majeurs suivis. Le département fait aussi face à
l’afflux des mineurs isolés étrangers, drainés par l’aéroport de Roissy. En mai, 15 % des postes au sein de l’Aide Sociale à l’Enfance du département étaient vacants, sans compter les congés maladie ou maternité. Début juillet, quatre éducateurs sur huit étaient en poste à Drancy, huit sur quinze à Aubervilliers, où une soixantaine d’enfants au moins seraient sans référent ».

Les journalistes donnent la parole aux professionnels en poste et ce qu’ils disent est assez inquiétant. « Je ne veux pas devenir maltraitante » dira l’une. Les éducatrices décrivent une surcharge de travail, un épuisement et un turn-over néfaste pour les jeunes suivis. «C’est comme un coup de couteau dans une blessure à peine cicatrisée pour ceux qui n’ont vécu que des ruptures traumatiques. Le BA-ba de la relation éducative, c’est la continuité », note une psychologue.

« Des jeunes font des tentatives de suicide, se prostituent… Un an après, ils vont encore plus mal ». La situation alarme Ester Macle, juge des enfants à Bobigny : « Si j’ordonne une mesure d’assistance éducative en milieu ouvert, le jeune verra un éducateur dans un an. » Dans le Val-d’Oise, «des services ne savent pas s’ils vont pouvoir ouvrir ». On retiendra aussi ce témoignage d’une éducatrice qui a jeté l’éponge : « C’était devenu trop dur » dit-elle. Elle s’en explique longuement dans les colonnes du journal (Lire l’article du Parisien) (aller sur Facebook)

 


RSA sous condition: le gouvernement compte lancer une expérimentation à l’automne

Emmanuel Macron l’avait promis dans son interview du 14 juillet, la «réforme du RSA» doit être sur les rails au plus vite, nous rappelle la journaliste Nina Jackowski dans Libération. Une première phase d’expérimentation du dispositif à l’automne concernerait « dizaine de territoires pilotes dans 5 à 10 départements » dans le Nord, les Alpes-Maritimes ou encore la Somme. L’objectif est ensuite « généraliser le dispositif début 2024. »

Contraindre les bénéficiaires du RSA à avoir une activité, est une rengaine historique à droite, écrit la journaliste. Cette mesure a été portée par Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez, ou encore Valérie Pécresse tout au long de sa campagne présidentielle. Le président a résumé cette philosophie le 14 juillet : si ceux qui perçoivent le RSA « veulent profiter de la solidarité nationale pour réfléchir à [leur] vie, j’ai du mal à l’entendre. Parce que cette solidarité nationale, c’est ceux qui bossent qui la paient. » Le ton est donné et cela peut faire des dégâts bien que ce type de discours est très populaire auprès du grand public.

Cette réflexion laisse supposer que les allocataires du RSA ne travaillent pas par choix de vie. Ce qui est faux hormis des exceptions qui ne font pas la règle. Pour la Cour des comptes, les contrats d’engagement réciproques (CER) qui existent actuellement sont des outils «sans véritable substance». Dans un rapport très critique en janvier, elle note que seule la moitié des allocataires en ont signé, avec une forte disparité entre les départements. Par ailleurs, elle relève que «sept ans après l’entrée au RSA d’une cohorte d’allocataires, seuls 34% en sont sortis et sont en emploi et parmi ceux-ci, seul un tiers est en emploi de façon stable».

L’objectif affiché de la réforme est donc de renforcer l’accompagnement des allocataires. (même s’il existe déjà). Après une phase de «diagnostic orientation unifiée», (qui je le rappelle était mis en place dans plusieurs départements sans qu’un bilan en soit fait)  les différents acteurs chargés de les aider pourront suivre l’évolution de leur parcours de réinsertion via un logiciel commun. (Entendez par là un outil de contrôle). Selon le journal les Échos, les départements, en charge du RSA, disposeront d’une marge de manœuvre sur le nombre d’heures d’activité demandées en fonction du profil des allocataires et des contextes locaux, ou encore sur l’échelle des sanctions en cas de manquements aux obligations.

Nous allons aller vers des traitements différenciés des allocataires selon les positions des exécutifs départementaux. Il vaudra sans doute mieux toucher RSA dans un département qui mène une politique d’insertion en associant les allocataires plutôt que dans un autre qui a fait de la sanction et du contrôle une politique à elle seule. Faut-il le rappeler, « une allocation de subsistance n’est pas censée être assujettie à un travail » précise une syndicaliste CGT interrogée dans cet article.  (lire l’article de Libération).

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Quelles sont les chances de retour à l’emploi après une formation ?

Elles ne sont pas négligeables, loin de là. Une récente étude de la Dares le confirme. 5 chercheurs sont parvenus à travailler à partir de données très conséquentes. Il leur a été possible de comparer la situation d’un million deux cent mille de demandeurs d’emploi entrant en première formation entre 2017 et 2019 avec des demandeurs d’emploi non formés qui ont des caractéristiques similaires. Et là, le résultat est sans équivoque. Contrairement aux idées reçues ou du moins développées par les adeptes du populisme, on trouve beaucoup plus facilement du travail quand on est demandeur d’emploi et que l’on vient de se former.

L’étude conclut à des écarts positifs dans les chances de retour à l’emploi pour les chômeurs entrés en formation pour la première fois, par comparaison avec des personnes non formées, dès 6 mois après le début de la formation. Cet effet est de 8 points de pourcentage supplémentaire 12 mois après l’entrée en formation, pour atteindre 60% de taux de retour à l’emploi pour les demandeurs d’emploi primo-formés. Cet effet positif de la formation, semble persistant sur une longue période (36 mois), en se stabilisant autour de 9 points de pourcentage. Les emplois occupés paraissent par ailleurs de meilleure qualité : lorsqu’on se concentre sur l’emploi durable (CDI ou emploi d’une durée d’au moins six mois).

Une réserve toutefois. Les chercheurs ne savent pas si le profil des demandeurs d’emploi qui entrent en formation est différent de ceux qui ne se forment pas. C’est peut être aussi le dynamisme des personnes qui se forment qui fait la différence. ((lire l’étude de la Dares réalisée par Mathieu Chabaud, Anne Bucher, Pauline Givord et Alexandra Louvet)

 


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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser.

Photo de Blake Cheek publiée sur Unsplash

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