Continuons notre tour d’horizon des modes d’interventions collectives avec le DSL, le désormais fameux développement local, objet de tous les espoirs pour une meilleure prise en compte des forces vives d’un territoire…
Cette approche a supplanté le travail social communautaire et remporte en France comme en Europe un plus large consensus, car d’une part le DSL rend mieux compte des enjeux pour la population, d’autre part il prend en compte le nécessaire partenariat institutionnel et politique.
C’est un processus collectif qui permet d’inventer/trouver certaines solutions aux problèmes économiques et sociaux et de les mettre en œuvre avec ceux qui en sont les acteurs et les bénéficiaires. Il est produit par la mise en œuvre du développement des personnes, le développement des solidarités et le développement participatif des organisations du territoire. Un projet de développement social local développe un échange des compétences et des interactions entre les personnes. Il enracine le lien social dans une communauté de projet.
La recomposition de l’action sociale s’actualise aujourd’hui autour des questions de la territorialisation. Ainsi, l’intervention de DSL a la particularité d’être une intervention sociale et locale, territoriale. Le local est vu comme le lieu d’expression de la démocratie participative par la prise en compte des habitants. Le territorial est au service de la mise en œuvre de « formules nouvelles de gestion du lien social »
Le DSL dont la finalité est de trouver au local les ressources pour la résolution des problèmes, par la gestion participative, qu’il soit urbain ou rural, est “ un concept bâti pour l’action ” répondant aux caractéristiques suivantes :
– ancrage territorial non sectoriel,
– élaboration d’un diagnostic partagé et participatif,
– processus avant d’être procédure,
– appui sur des forces endogènes, avec la population,
– création d’un espace de négociation mené avec des partenaires, pour aboutir à l’élaboration de réponses à des besoins sociaux tout en favorisant le maintien du lien social et l’insertion des populations.
Trois éléments sont « agencés » de manière dynamique, sans confusion de rôle : 1.Les Habitants/Citoyens 2. Les Élus/Décideurs.. 3. Les Professionnels/Techniciens
Enfin, on notera l’apparition du concept de développement social local durable qui s’inspire du concept de développement durable. Celui-ci est au départ un concept écologique, apparu dans la période de crise des années 1970 avec le rapport Meadow du Club de Rome, puis en 1992 repris par l’ONU et la conférence de Rio adoptant une déclaration sur l’environnement « durable ou soutenable ».
Il existe une critique très pertinente à mon sens du concept de développement social. Signée Bernard Pellegrini qui a rédigé ce texte en 2001, certains arguments tiennent la route et il n’est pas étonnant que ce texte un peu dérangeant ait eu peu d’écho…
photo : Eric Constantineau 25/52 : « Crise identitaire – Identity crisis » Prise le 23 juin 2011 Certains droits réservés