60 millions d’euros pour le fond pour l’aide alimentaire durable
La France est la 6e puissance économique mondiale, et pourtant, sept à huit millions de nos concitoyens souffrent encore aujourd’hui d’insécurité alimentaire, a rappelé lundi dernier Jean-Christophe Combe, le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Il présidait la première réunion du Comité de coordination de la lutte contre la précarité alimentaire en présence du ministre de l’Agriculture, tout autant concerné par ce sujet. En effet, plusieurs millions de nos concitoyens se privent et doivent restreindre leur consommation pour des raisons financières avec plus d’un tiers d’entre-elles qui souffrent même d’insécurité alimentaire dite sévère.
Le ministre a présenté les contours du Fonds pour une aide alimentaire durable (FEAD) qu’il souhaite déployer en 2023. Il a à cette occasion présenté les priorités du gouvernement en la matière en annonçant une dotation de 60 millions d’euros pour cette première année d’activité. Il a précisé que cela correspond au doublement des crédits consacrés à l’aide alimentaire dans le budget de l’État
Il s’agit, annonce le ministre de garantir l’accès à une alimentation durable et de qualité au plus grand nombre, tout en tentant de répondre à un triple défi :
- Un défi sanitaire tout d’abord, quand 17 % de la population française est en situation d’obésité et l’OMS alerte face à « l’épidémie » ;
- Un défi environnemental ensuite en enrichissant notre alimentation en produits frais, fruits, légumes et légumineuses et en produits sous labels de qualité ;
- Un défi social enfin : les ménages les plus modestes consomment 50 % de fruits et légumes en moins que la moyenne des français ; surtout, ils consacrent une part bien plus importante de leurs revenus à l’alimentation que ceux aux revenus les plus importants.
Il est prévu que ce fonds puisse au niveau local soutenir les approvisionnements directs des petits producteurs vers les associations et les projets alimentaires territoriaux. On ne peut qu’être d’accord avec cette démarche. D’autres points ont été présentés par le ministre dans son discours, notamment sur un pacte des solidarités en cours d’élaboration de manière interministérielle au sein du Gouvernement. Ce pacte prendra la suite de la Stratégie de lutte contre la pauvreté avec de multiples déclinaisons (lire le discours de Jean François Combe sur le site du ministère des Solidarités)
Battue par son conjoint, Charline a fui et survit en attendant des aides de la CAF
Cet article est révélateur de dysfonctionnements entre les différentes caisses départementales d’allocations familiales. L’article signé Mathias Souteyrat publié par le site Actu Saint Etienne est particulièrement édifiant. Il donne la parole à une femme victime de violences conjugales qui a fui en juillet l’Isère pour la Loire avec ses deux enfants. Le conjoint avait été placé en garde à vue, les enfants auditionnés. Une seule solution s’offrait à elle : partir. Pour aller où ? C’est le début d’une longue descente aux enfers.
En juillet, elle sollicite un transfert de son dossier de la Caisse d’allocations familiales (CAF) de l’Isère vers la Loire pour obtenir l’Aide personnalisée au logement (APL). Une nouvelle situation pour Charline. « Je n’ai jamais touché ces aides car mon ancien logement était au nom de mon conjoint », précise-t-elle. Oui, mais voilà, les assistantes sociales le savent bien, quand un allocataire change de département, lors du traitement de la demande d’aide au logement, la nouvelle CAF demande à l’ancienne un certificat de mutation. Et là c’est la galère avec des délais de traitement de plusieurs mois.
Août, septembre, octobre, puis novembre… toujours rien, indique le journaliste. Le transfert de son dossier reste en « cours de traitement ». Ce qui pour elle semblait être une simple formalité administrative, va devenir un parcours du combattant (encore) loin d’être terminé. Je vous laisse découvrir la suite de la galère de cette femme pour qui le RSA a aussi été refusé.
Surendettée, le moral de Charline est au plus bas, elle vit aujourd’hui avec la boule au ventre de ne plus pouvoir payer son loyer, pleure dans son lit les matins. Dans un sanglot, elle souffle : « Si j’avais su que je serais dans cette situation après être partie, je serais restée avec l’homme qui me battait ». C’est déprimant, et tout autant révoltant. Une situation qui relève d’une saisine du Défenseur des Droits (lire l’article d’Actu.fr)
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Photo : Présentation du Fonds pour l’aide alimentaire durable, Comité de coordination de la lutte contre la précarité alimentaire publiée sur le site du Ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées.