Bonjour et bienvenue à cette revue de presse. Dans l’édition de ce lundi 7 aout, j’ai rassemblé pour vous avec Michèle Flandre des actualités qui nous paraissent les plus positives de ces derniers jours avec celles qui valorisent la solidarité et le lien social. (Entourage, ATD Quart Monde et les « mères courage », que du bon !). Installez-vous confortablement et plongez-vous dans ces résumés pour rester informé(e). Et bonne reprise pour celles et ceux qui travaillent !
« Ça fait plaisir de rencontrer des gens » : une association de Montreuil rompt l’isolement des sans-abris
L’association Entourage, qui dispose d’une antenne à Montreuil (Seine-Saint-Denis), s’efforce de maintenir le lien social entre les sans-abris et les riverains en organisant diverses activités estivales comme la pétanque, le tennis de table et les pique-niques. Ces initiatives sont d’autant plus intéressantes pendant l’été, car c’est une période où de nombreuses structures d’aide ferment leurs portes. L’association a mis en place une application qui offre une « cartographie solidaire », permettant aux bénévoles et aux habitants de localiser et de participer à ces activités. Je vous avais parlé de cette appli en 2017 lors de son lancement.
Les activités organisées par Entourage visent principalement les personnes sans-abris ou celles qui ont déjà vécu dans la rue. Ces rencontres offrent une occasion de briser l’isolement et de faciliter les échanges. Sofiane, qui a vécu sans logement pendant plus d’un an, témoigne de l’impact positif de ces interactions, soulignant comment elles l’ont aidé à s’ouvrir aux autres. De même, Zinédine, qui vit seul à Nanterre tandis que sa famille est en Algérie, exprime sa gratitude pour les amitiés qu’il a pu nouer grâce à l’association.
L’association Entourage ne limite pas ses actions à Montreuil. Elle est également active dans d’autres villes françaises, notamment Lille, Lyon, Grenoble et Rennes, renforçant ainsi les liens sociaux et combattant l’isolement des personnes en situation de précarité à travers le pays. ( Lire et voir le reportage de BFMTV réalisé par Rémi Sanlis, Emmanuelle Lebon et Juliette Vignaud)
Des vacances pour tous, même pour les plus pauvres
Selon les statistiques, un enfant sur dix ne part pas en vacances pour des raisons financières. De plus, un nombre équivalent de parents se privent de vacances pour permettre à leurs enfants de partir. Face à cette situation, de nombreuses initiatives ont vu le jour : le gouvernement envisage la création d’un « pass colo », l’opposition réclame une « politique publique des vacances », et diverses associations organisent ou subventionnent des séjours pour les plus nécessiteux.
La non-prise de vacances est souvent perçue comme une forme d’exclusion, en particulier pour ceux qui vivent dans la précarité. Jacqueline Doneddu, responsable à ATD Quart Monde, souligne que ne pas prendre de vacances est une forme de violence et que cela renforce le sentiment d’exclusion. Les raisons financières ne sont pas les seules barrières ; il existe également des « freins culturels » qui empêchent certaines personnes de partir.
Des initiatives locales, comme celle menée par Mohamed Mechmache, permettent à des familles de quartiers défavorisés de partir en vacances. Grâce à son action, des familles de Clichy-sous-Bois ont pu séjourner en bord de Méditerranée, offrant à certains enfants leur premier voyage à la mer. Ces vacances, bien que temporaires, ont un impact durable sur les familles, les aidant à faire face aux défis quotidiens avec un nouvel élan et une énergie renouvelée. (Lire l’article de SudOuest.fr avec l’AFP)
Les mères des quartiers populaires, médiatrices du quotidien
Les mères des quartiers populaires sont souvent perçues comme des relais sécurisants, un rôle qui s’inscrit dans une longue histoire de relations entre l’État et ces quartiers. Mais elles sont souvent sujettes à des stéréotypes. Elles sont tantôt vues comme des victimes à sauver, parfois des complices à réprimer ou encore des intermédiaires à soutenir. La journaliste Alice Daquin, dans son article, nous montre une réalité sur le terrain bien différente. Ces mères jouent un rôle essentiel dans la médiation au sein des quartiers, cherchant à maintenir une distance entre les activités du trafic de drogue et les jeunes, tout en faisant face à la stigmatisation et aux interventions policières.
La recherche menée par l’auteure dans les quartiers Nord de Marseille révèle que ces mères, généralement d’origine maghrébine, jouent un rôle crucial dans la surveillance et la protection de leurs enfants. Elles s’efforcent d’éviter les points de vente de drogue et les interventions policières, tout en étant régulièrement sollicitées pour intervenir dans des altercations. Ces femmes sont souvent prises entre deux feux : d’un côté, la police les accuse de protéger les trafiquants, et de l’autre, elles sont menacées par les réseaux de trafic.
Loin d’être de simples spectatrices, ces « mères courage » sont activement impliquées dans la vie de leur quartier. Elles s’interposent dans des conflits et cherchent à apaiser les tensions. Elles sont à la fois des figures de lien et des médiatrices, naviguant dans un espace délicat pour protéger leurs familles. Leur rôle est complexe, loin des clichés. Leur travail est essentiel à la cohésion et à la sécurité des quartiers et elles sont trop peu reconnues. Cet article met en valeur leur travail quotidien, Bravo à Alice Daquin qui a choisi de traiter ce sujet ! (Lire l’article de Slate.fr)
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La sélection des articles a été réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre (merci à elle pour sa veille professionnelle)
Photo : capture d’écran de la vidéo de l’association entourage