Revue de presse : Le clonage managérial dans le social / Les « chiffres » de l’ASE à la hausse / La FAPIL fait son podcast

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Bonjour et bienvenue à cette revue de presse ! Aujourd’hui, nous vous proposons une plongée dans des sujets qui touchent à la gestion des établissements sociaux, à l’aide sociale à l’enfance et au quotidien des travailleurs sociaux. Vous découvrirez comment Angélique Revest, Cheffe de service dans une association explore les méandres de la « chalandisation » dans le secteur des ESMS. Nous aborderons également les chiffres clés de l’aide sociale à l’enfance communiqués par la DREES, et nous vous inviterons à écouter un podcast immersif sur le quotidien des travailleurs sociaux. Sans oublier les multiples liens susceptibles de vous interesser…  Bonne lecture !


Le clonage managérial : une dérive dans les ESMS

Angélique Revest, Cheffe de service à l’association Audacia Pôle Hébergement – Logement accompagné, décrit dans son article les méandres de la « chalandisation » dans le secteur des ESMS (Établissements et Services Médico-Sociaux). Elle compare cette tendance à l’univers de Star Wars, où les clones sont produits en série, pour illustrer l’uniformisation des comportements managériaux au détriment des véritables compétences et des valeurs intrinsèques du travail social. Elle constate une uniformisation des comportements managériaux, souvent réduits à des apparences superficielles telles qu’un langage formel, une tenue irréprochable et une maîtrise apparente des émotions. Cette tendance, qu’elle compare à l’attaque des clones dans Star Wars, est dépourvue de véritables compétences et de créativité. Elle cite Jean-Luc Gautherot, qui met en garde contre le piège de la posture managériale, souvent réduite à des critères subjectifs et informels.

Ce « clonage managérial » produit des figures qui, bien que parfaites en apparence, manquent souvent de la créativité d’un Han Solo ou de la sagesse d’un Yoda. Dans un environnement comme celui des ESMS, où l’innovation et l’empathie sont essentielles, ces clones se révèlent particulièrement inadéquats. Juger un manager uniquement sur son apparence et sa conformité à des normes superficielles, c’est courir le risque de recruter des Dark Vador de la gestion – des individus dont l’armure impeccable dissimule une absence de vision, de créativité et d’empathie.

Cette tendance au clonage managérial peut être analysée à la lumière de l’habitus de Pierre Bourdieu. L’habitus, cet ensemble de dispositions durables et transposables, formé par les conditions sociales et les expériences passées, guide les comportements et les perceptions. Dans nos organisations, cet habitus managérial se traduit par des attentes normatives, souvent dictées par des modèles de réussite superficiels et uniformisés. Cette homogénéisation des pratiques managériales s’inscrit dans une logique plus large d’un modèle entrepreneurial insidieux qui s’infiltre dans les ESMS.

Angélique Revest propose des solutions pour lutter contre ces dérives. Elle suggère d’augmenter l’autonomie des cadres pour adapter les pratiques de travail aux besoins spécifiques de leurs équipes et d’investir dans la formation continue, avec un accent particulier sur les compétences relationnelles et la gestion de la santé au travail. L’auteure souligne que cette quête de singularité n’est pas seulement un idéal à atteindre, mais une nécessité pour maintenir une gestion à la fois humaine et innovante. Préserver son authenticité demande une introspection constante et une volonté ferme de rester fidèle à ses valeurs, même lorsque la pression du conformisme se fait sentir. (Lire l’article sur LinkedIn)


Aide sociale à l’enfance : l’édition 2024 des chiffres de la DREES

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a publié le 24 juillet son étude détaillée sur l’aide sociale à l’enfance (ASE). Elle compile des données statistiques sur les mesures mises en place, les caractéristiques des bénéficiaires et les dépenses des départements. Elle s’appuie sur plusieurs sources, dont l’enquête annuelle de la DREES auprès des départements et une enquête menée en 2022 auprès des établissements et services de la protection de l’enfance (ES-PE). Voici un florilège de chiffres issus du rapport :

On y apprend qu’au 31 décembre 2022, 381.000 mesures d’ASE étaient en place pour les mineurs et jeunes majeurs de moins de 21 ans. Parmi celles-ci, 55 % étaient des mesures d’accueil en dehors du milieu de vie habituel, et 45 % des actions éducatives à domicile. La majorité de ces mesures sont mises en œuvre suite à une décision judiciaire (70% pour les actions éducatives et 78 % pour les mesures d’accueil). En 2022, 208 000 mineurs et jeunes majeurs étaient accueillis à l’ASE, marquant une augmentation continue ces dernières années.

Fin 2022, 31.000 jeunes majeurs bénéficiaient d’un accueil provisoire. C’est un chiffre en baisse de 3,7 % par rapport à l’année précédente. Cette diminution fait suite à une forte augmentation entre 2018 et 2021, due à des mesures spécifiques en réponse à la crise sanitaire et à la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté.

En 2022, 38 % des enfants confiés à l’ASE étaient accueillis chez des assistantes familiales. C’est une proportion en nette  baisse par rapport à 2006 (56 %). Les établissements habilités sont désormais la modalité d’accueil la plus fréquente (41 %). Cette répartition varie selon l’âge des enfants, les plus jeunes étant majoritairement accueillis chez des assistantes familiales, tandis que les adolescents sont plus souvent placés en établissement.

Fin 2021, 74.100 enfants et jeunes majeurs étaient accueillis par quelques 2.137 établissements de l’ASE. La capacité d’accueil étant de 79.900 places. C’est en hausse de 23 % depuis 2017. Le taux d’encadrement est de 79 emplois pour 100 places. Parmi les jeunes accueillis, 15 % avaient une reconnaissance de handicap.

Le taux de mesures d’ASE varie fortement selon les départements. Cette variation révèle diverses pratiques à travers le territoire. En 2022, les départements ont consacré 9,9 milliards d’euros à la protection de l’enfance, dont 80 % pour les mesures d’accueil. Les dépenses totales ont augmenté de 61 % en euros constants depuis 1998. La dépense annuelle par bénéficiaire pour l’accueil est de 38.200 euros, tandis qu’elle est de 3.400 euros pour les actions éducatives. (lire le dossier de la DREES)

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Un podcast pour s’immerger dans le quotidien des travailleurs sociaux

La Fédération des Associations pour la Promotion et l’Insertion par le Logement (Fapil) réunit 139 associations qui développent du logement d’insertion destiné aux personnes précaires. Parmi les multiples actions menées par la Fapil, l’accompagnement social occupe une place centrale. Cette pratique est au cœur des activités de ses adhérents,

Dans le but de sensibiliser le public et de mettre en lumière les métiers de l’accompagnement social, la Fapil a réalisé un podcast intéressant. Ce projet a été mené avec la collaboration d’une journaliste des Hauts-de-France, qui a suivi pendant plusieurs jours une travailleuse sociale spécialisée dans l’insertion par le logement. Le podcast, d’une durée totale de 35 minutes, est divisé en quatre parties distinctes, chacune explorant une facette essentielle du travail social :

  • Accueillir, informer, accompagner : les portes d’entrées de l’accès au logement
  • Ne pas s’isoler dans sa pratique : le rôle du collectif professionnel
  • L’aller vers : au cœur des pratiques sociales
  • Accompagner dans un cadre associatif

C’est une immersion authentique dans le quotidien des travailleurs sociaux. Au fil des visites à domicile, des temps collectifs d’information et des réunions internes à l’équipe sociale, les auditeurs découvrent les multiples facettes du métier. Le format documentaire, brut et transparent, permet de saisir les défis, les réussites et la réalité du terrain.

Pourquoi Écouter ce Podcast ? Pour plusieurs raisons. Il permet de mieux comprendre le rôle des travailleurs sociaux et de découvrir des pratiques professionnelles « inspirantes ». C’est aussi une façon de sensibiliser les auditeurs à la réalité du terrain : En suivant une professionnelle dans son quotidien, le podcast donne à voir et à comprendre de façon concrète les enjeux de l’accompagnement social.

(lire l’article de la FAPIL)


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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser

Photo : Evilspoon7  Dark Vador  Certains droits réservés

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