Bonjour et bienvenue à cette revue de presse ! Les abonnées du journal Le Monde ont eu droit cette semaine à un tour d’horizon des enjeux actuels de l’aide sociale à l’enfance. Vous le savez, la protection de l’enfance est en crise. Elle peine à protéger les 397.000 jeunes concernés. Entre pénurie de professionnels, manque de places d’accueil et ruptures dans les parcours des enfants, la situation appelle une mobilisation urgente. Cette revue de presse vous invite – une fois n’est pas coutume – à signer une pétition contre les nouvelles sanctions liées au RSA. C’est ATD Quart Monde qui l’a mise en ligne alors n’hésitez pas ! Nous verrons aussi les inquiétudes des élus locaux face à l’augmentation des besoins sociaux dans leurs communes. C’est ce qui ressort du dernier congrès de l’Union Nationale des CCAS. Sans oublier les multiples liens susceptibles de vous intéresser… Bonne lecture !
L’aide sociale à l’enfance en France, un système à bout de souffle
Le journal Le Monde a choisi de programmer une série de sept articles Intitulée « enfance en danger », car une feuille de route gouvernementale sur le sujet devrait être déclinée « en avril ». Cet article, le premier de la série, est signé Solène Cordier. Il donne à voir et à comprendre la crise actuelle et la dégradation qui en découle. La pénurie de professionnels qualifiés entraîne un espacement des visites des éducateurs auprès des familles vulnérables, laissant des enfants sans soutien suffisant. Les magistrats, face à un manque de places dans les établissements de protection, hésitent à ordonner des mesures de placement, ce qui aggrave la situation. Rappelons qu’aujourd’hui ce sont 397.000 mineurs et jeunes majeurs qui sont concernés.
Le texte évoque l’unanimité des appels à l’action. Ils émanent d’organismes tels que l’Unicef et le Conseil économique, social et environnemental (CESE), mais aussi les acteurs du secteur. Il est aussi fait état du travail de la commission d’enquête parlementaire « sur les manquements » dans ce domaine. La commission doit rendre ses recommandations prochainement.
Les causes de cette crise sont multiples : augmentation significative du nombre d’enfants pris en charge (+40 % entre 1998 et 2022), crises migratoires, et réduction des budgets qui entraînent des fermetures de places d’accueil. Parallèlement, les enfants subissent souvent des ruptures dans leur parcours et sont parfois victimes de violences au sein même des structures censées les protéger.
L’article souligne également une grave crise des vocations dans le secteur, avec un turnover élevé parmi les travailleurs sociaux et un recours accru à l’intérim. La question de la gouvernance est centrale, avec une responsabilité partagée entre l’État, les départements et les associations. Une feuille de route gouvernementale sur l’ASE est attendue en avril 2025, mais des acteurs du secteur appellent déjà à une mobilisation pour défendre les droits des jeunes protégés. Elle aura lieu le 15 mai prochain à l’appel des 400.000. (lire l’article du Monde (abonnés) )
Retrouvez les articles de la série « Enfance en danger » dans le Monde :
- L’aide sociale à l’enfance en France, un système à bout de souffle
- Comment les départements gèrent et financent l’aide sociale à l’enfance, un système qui craque
- Comment grandir quand on se confronte à un « mur d’obstacles »
- À Rennes, l’importance, la bienveillance et l’impuissance d’un juge des enfants
- La protection de l’enfance confrontée à une pénurie de professionnels
- Pourquoi le modèle des familles d’accueil est en souffrance
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Non aux sanctions sur le RSA !
Imagine-t-on sanctionner financièrement une personne qui ne dispose que de 636 euros par mois pour survivre ? demande ATD Quart Monde. L’association vous invite à signer une pétition en ligne. En effet, depuis le 1er janvier, la nouvelle réglementation impose aux allocataires RSA d’effectuer un minimum de 15 heures d’activité par semaine, sous peine de sanctions. Cette mesure, déjà critiquée pour son manque d’accompagnement et de clarté, pourrait être durcie par un décret en préparation. Ce dernier introduirait une « suspension remobilisation » en cas de non-respect des obligations attendues.
Pour les allocataires du RSA, la réalité est souvent celle d’une survie quotidienne. Avec seulement 636 euros par mois, beaucoup peinent à couvrir leurs besoins essentiels. En effet, comment vivre quand il reste 50 euros une fois que toutes les factures sont payées ? Les sanctions aggravent cette précarité et plongent davantage les personnes dans l’instabilité financière et sociale. Elles entraînent des ruptures dans l’accès aux soins, l’isolement et une exclusion renforcée, comme le souligne l’avis du Conseil National des Politiques de Lutte contre la Pauvreté et l’Exclusion Sociale (CNLE).
ATD Quart Monde rappelle que le RSA est censé garantir un minimum vital inscrit dans la Constitution française : « le droit de toutes et tous à des moyens convenables d’existence ». Pourtant, ce filet de sécurité est fréquemment réduit ou suspendu pour des raisons administratives ou des obligations mal comprises. L’association dénonce également le manque de moyens alloués à un accompagnement adapté des allocataires, rendant les sanctions encore plus inéquitables.
La pétition demande deux mesures principales : l’abandon du décret en préparation et la mise en place d’un accompagnement social digne et bienveillant. À travers cet appel, ATD Quart Monde invite chacun à défendre les droits des plus vulnérables et à refuser une politique qui punit la pauvreté au lieu de la combattre. (Signer la pétition)
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Congrès de l’Unccas – Face à l’ampleur des besoins et au désengagement de l’État, des élus volontaristes mais inquiets
Caroline Megglé , pour Localtis nous propose un compte rendu complet ou presque du 94e congrès de l’Union nationale des Centres communaux et intercommunaux d’action sociale (Unccas). Il s’est tenu à Chambéry du 26 au 28 mars dernier. Les élus locaux ont exprimé leurs préoccupations face à l’augmentation des besoins sociaux et au désengagement progressif de l’État. En première ligne pour répondre aux urgences sociales, ces élus se retrouvent souvent contraints de pallier les manques dans des domaines relevant normalement des compétences des services de l’Etat, tels que l’hébergement social ou la santé. Ils dénoncent une inadéquation croissante entre les attentes des citoyens et les moyens à leur disposition, exacerbée par le vieillissement de la population et le recul des services publics dans certains territoires.
Particulièrement intéressante dans cet article, une enquête du Cevipof nous indique combien le mandat social des élus locaux est particulièrement exigeant : en moyenne 26 heures par semaine y sont consacrées. Principalement porté par des femmes (80 %) âgées de 62 ans en moyenne. Leur rôle est considéré comme essentiel, mais là aussi, insuffisamment valorisé. Alors que 83 % des élus interrogés estiment que le bilan de leur CCAS est positif, beaucoup déplorent un manque criant de moyens humains et financiers pour répondre aux besoins croissants. (Lire l’article de la Banque des Territoires)
Lire aussi
- Enquête Cevipof x Unccas : les élus de l’action sociale entre défis, résilience et interrogations | UNCCAS
- Baromètre Ifop x Unccas 2025 : l’action sociale, un enjeu clé des municipales 2026 | IFOP – UNCCAS
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et encore…
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- Moniteur éducateur : quelles évolutions pour le diplôme ? | ASH
- La cour des comptes étrille les politiques de santé contre l’addiction des jeunes | RCI
Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser.