Protection sociale au Pays de Galles : "le Brexit pose des risques pour la dotation en personnel des services sociaux"

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Dans un entretien donné au journal britannique The Gardian, Neil Ayling, président de l’Association des directeurs des services sociaux, est intervenu au sujet de l’impact du référendum sur l’UE. Pour lui,  « le Brexit est incroyablement risquée tant pour la santé que pour les services sociaux ».  Extraits..

Quels sont les principaux enjeux de la santé et des services sociaux au pays de Galles ?

Avoir suffisamment de personnel pour travailler dans les services de soins fait l’objet d’une véritable pression. Beaucoup de gens quittent nos professions pour aller travailler dans la vente  et dans l’industrie légère. Ils sont mieux payés, les heures conviennent souvent mieux et le travail est moins stressant. Si un grand supermarché ouvre dans une zone rurale, les organismes de soins à domicile viendront  nous voir simplement parce que tout leur personnel les ont quitté.

Mon comté – Flintshire – est une zone mixte urbaine et rurale.  Le taux de chômage y est assez faible, c’est une chance mais cela signifie aussi qu’il y a beaucoup de concurrence et de possibilités d’emploi Même si nous sommes loin des centres urbains, nous avons aussi beaucoup de bons services de soins de petites et moyennes entreprises dans notre secteur. Ils sont gérés par des professionnels venus  dans leurs années 60.  Or la prochaine génération ne veut pas assumer et venir travailler ici. Nous devons faire quelque chose de fondamentalement nouveau pour ressourcer notre secteur.

En quoi l’approche de la prise en charge sociale diffère entre l’ Angleterre et au Pays de Galles?

Je pense que dans une certaine mesure, il y a une plus grande reconnaissance des  autorités locales sur l’importance de la protection sociale, donc je dirais que le moral est meilleur au Pays de Galles. De plus certaines des réductions de financement n’ont  pas été aussi grave qu’en Angleterre. Mais je  pense que nous sommes tout aussi vulnérables, en particulier à cause de notre ruralité.

Nous faisons par ailleurs vraiment un travail de pionnier sur la maladie mentale au Pays de Galles. Dans ma région, nous avons deux ou trois villes qui sont parmi les premières dans le pays à traiter de cette question. Il y a une prise de conscience des autorités, et ces personnes ne sont pas discriminées. Les personnes atteintes de démence ont souvent une vie longue et très complète. Il est à important de les soutenir à prendre place dans la collectivité. Nous avons beaucoup d’initiatives de soutien à la citoyenneté sur ce sujet.

Comment le résultat du référendum sur l’ UE affecte les services sociaux?

Je pense que le Brexit est incroyablement risquée tant pour la santé que pour les services sociaux. Nous avons beaucoup de gens qui travaillent dans les services sociaux qui viennent d’autres pays d’Europe – comme c’est le cas  pour de nombreuses industries – donc s’il y a  des changements importants qui limitent les déplacements et la venue de travailleurs européens, nous serons en difficulté.

Il y a aussi un grand nombre de fonds européens qui soutiennent nos services d’intervention précoce, comme le « Flying Start » et « familles d’abord ». Le premier ministre a promis d’essayer d’assurer que chaque centime engagé de financement de ces projets soit maintenu. Mais il demeure une incertitude et nous ne pouvons pas savoir ce qu’il va en être.

En tant qu’officier de service, je suis tenu à la réserve et ne pas prendre de position politique mais je pense que beaucoup d’entre nous reconnaissent que le vote de sortie de l’UE va provoquer beaucoup de défis supplémentaires, et il est difficile d’y voir des avantages.

 Photo : Neil Ayling photographié pour the Gardian Photograph: ADSS Cymru

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