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L’utopie numérique de la dématérialisation / ASE : ces 3 lettres qui font peur aux familles / Une parenthèse d’apaisement

Utopie Numérique : de la dématérialisation à l’exclusion des droits

Ne manquez pas ce n°72 de « Maux d’exil » la lettre du Comede, le Comité pour la santé des exilé·e·s. Il fait état de la situation des personnes étrangères en attente de régularisation victimes du « Tout Numérique ». Plusieurs articles sont particulièrement intéressants et nous montre ce qu’il faudrait changer :

  • Démarche en ligne et entraves à l’accès aux droits pour les personnes étrangères. La transformation numérique de l’administration entraîne une évolution profonde du rôle de l’usager qui nous concerne tous. Il ne fait pas de doute que les ressortissants de pays tiers à l’Union européenne sont de facto ceux qui sont les plus durement mis à l’épreuve de cette dématérialisation, explique Daniel Agacinski, délégué général à la médiation du Défenseur des droits.
  • Dématérialisation ? Ou déshumanisation ? : Danièle Sené, infirmière, et Mady Denantes, médecin, font partie d’une équipe dite « consultation précarité » de l’association Asalée. Les expériences de terrain qu’ils décrivent sont un plaidoyer en défaveur de la totale dématérialisation des services qui s’est nettement accélérée pendant la crise Covid. Cela constitue une inégalité sociale de santé supplémentaire au détriment des plus précaires.
  • CAF : drapeau rouge pour algorithmes opaques. Le Comède donne la parole au collectif « Changer de Cap ». Les calculs de droits et versements des prestations, mais aussi les contrôles des CAF sont gérés par des algorithmes opaques, qui ne traduisent pas toujours la loi comme ils le devraient, explique le collectif. Pourtant, l’informatique pourrait aussi être un puissant outil contre le non-recours, ce qui coûterait à l’Etat « un pognon de dingue ».
  • Erreur 404 : de « pause-café » à rendez-vous connecté : Bénédicte Maraval et Anne Legoff, assistantes sociales au Comede, parlent de l’évolution de leur profession. « Nous devons nous adapter non pas à un public de plus en plus complexe, mais à des administrations n’appliquant pas le droit tel que prévu par les textes ».  Des administrations devenues de moins en moins accessibles. Aux compétences juridiques nécessaires en cas de refus d’ouverture des droits, s’ajoute une (r)évolution de nos métiers : la dématérialisation.

 

Télécharger le N° 72 de « Maux D’exil » du Comede

 


« J’ai l’impression que mon enfant vient de mourir » : plongée parmi des familles confrontées à l’Aide sociale à l’enfance

La journaliste de France 3 Centre Val de Loire, Ambre Chauvanet, donne la parole à trois familles qui ont été confrontées aux services de la protection de l’Enfance. Elle donne aussi la parole aux professionnels, notamment une assistante familiale et une psychologue de la cellule de recueil des informations préoccupantes (CRIP). Ces mots tels « L’Aide sociale à l’enfance », « signalements », « maltraitance », « juge des affaires familiales », « placement en famille d’accueil ou en foyer »… Ces mots font peur aux familles » explique-t-elle.

Ces histoires singulières ne sont pas à charge contre l’ASE même s’il y a des remises en cause. Elles nous montrent la complexité des situations qui passent par la convocation devant le juge des enfants ou celui des affaires familiales, car à l’origine de certaines affaires, les couples se déchirent pour obtenir la garde des enfants. Ce ne sont pas les services sociaux qui sont toujours à l’origine des signalements, loin de là.

“Comme la Protection de l’Enfance manque cruellement de moyens et que les éducateurs sont débordés, ils n’ont pas le temps, je pense, d’étudier chaque dossier », estime Justine, ancienne éducatrice choquée par ce qu’elle appelle les placements arbitraires. « Ce manque de moyens conduit les travailleurs sociaux à se fier à leur jugement arbitraire et à leur vision du monde pour décider d’un placement ou non”, estime-t-elle. Un diagnostic qu’elle applique à “tous les professionnels qui entrent en jeu auprès des familles”.

« Mes parents avaient décidé que, tant qu’on leur retirerait leurs enfants, ils continueraient d’en faire » indique  Arnaud, placé en foyer suite aux attouchements de son père.

Pour Clémence, assistante familiale, tout est une histoire d’attention, de moyens et de temps. Mais, surtout, de sensibilité. « Quand on voit qu’un enfant n’est pas bien, on n’hésite pas, on demande un rendez-vous avec l’éducateur spécialisé. On travaille avec l’enfant pour son bien-être”, assure-t-elle. « C’est très compliqué de se reconstruire avec un parcours cassé, avec des ruptures. Les facteurs de résilience sont très importants » expliue de son côté Viviane, psychologue de la CRIP. (les prénoms ont été remplacés) (Lire l’article de France 3 Région Centre Val de Loire)

Lire aussi :

  • Protection de l’enfance : une politique déresponsabilisée | Le Média Social (« Quand un système est trop fractionné, plus personne n’est responsable des dysfonctionnements et plus personne ne détient le pouvoir sur les organisations pour apporter des solutions ». Une analyse de Jean-Luc Gautherot, ingénieur social, qui dans une tribune libre, décortique les travers notre système de protection de l’enfance.)

 


À Montreuil, le centre d’hébergement d’urgence des Sorins offre une parenthèse d’apaisement

Cet article nous montre à quoi servent les centres d’hébergement d’urgence qui assure une mission de réassurance et de « soin social » à des familles qui ont vécu des parcours très détructurants pour ne pas dire plus. Le ou la journaliste (ce n’est pas précisé) qui a réalisé ce reportage nous donne à voir tout ce que peut apporter un centre situé à Montreuil et qui est géré par le Samu Social de Paris.  Installé depuis juin au centre d’hébergement d’urgence un couple raconte avec pudeur son parcours chaotique.

« On se rend compte de la chance que l’on a eu en venant ici“, explique la jeune maman. “Lorsque j’ai découvert la cuisine, la table à manger, je n’en revenais pas. La première fois qu’on est resté seul tous les trois, on a dansé, on était fou de joie.“ Le couple était auparavant hébergé en hôtel : « A l’hôtel, la cuisine fermait à 21h00, se souviennent-ils. Comme il y a avait plus de 300 personnes, il fallait faire la queue pour réchauffer la nourriture. Souvent c’était impossible. Et, la chambre était toute petite, il y avait des cafards et des punaises partout.”

“La plupart des familles qui sont ici veulent s’en sortir, c’est-à-dire trouver un logement et construire une vie comme tout le monde. Mais chaque cas est différent. Pour les personnes qui n’ont pas de papiers, le parcours sera plus long. C’est pour cela que l’on propose un accompagnement global.”explique la travailleuse sociale Yenifer Lema, “Le centre reste une structure collective, les résidents signent un contrat de séjour, il y a un règlement intérieur“. Mais quelle respiration pour les familles ! (lire l’article de 94citoyens.com)

Lire aussi :

 


Ne manquez pas non plus :

 

Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser.

Photo : Image de DCStudio sur Freepik

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