Cyberviolences : un constat alarmant
Les données collectées par l’IFOP auprès des Français sur les cyberviolences et le cyberharcèlement dressent un état des lieux inquiétant : 41% des Français déclarent avoir été victimes de cyberviolences et 31% admettent en avoir commis. Les violences en ligne sont un phénomène extrêmement répandu qui cible en particulier les jeunes et les personnes appartenant à des minorités.
La lutte contre ces violences repose encore en majorité sur les victimes, qui, faute de recours satisfaisants en matière de signalement et de procédure judiciaire, développent des stratégies d’autodéfense ayant tendance à restreindre leur liberté d’expression. Dans leur article pariculièrement documenté Etienne Mercier, Adeline Merceron, Amélie Marmuse et Sophie Morin expliquent que les personnes appartenant à des groupes minorisés sont particulièrement visées par les violences en ligne : 85% des personnes LGBTQIA+ et 71% des personnes racisées déclarent en avoir été victimes.
Les Français ne savent pas à qui s’adresser en cas de cyberviolence ou de cyberharcèlement. La méconnaissance de la loi et la banalisation de ces violences encouragent l’impunité des auteurs. Si une victime sur cinq déclare s’être rendue à la police ou à la gendarmerie pour porter plainte, moins de la moitié de ces plaintes (47%) ont donné lieu à des poursuites judiciaires et deux tiers (67%) des personnes qui ont fait la démarche d’aller porter plainte se sont vues refuser ce dépôt.
(lire l’article : Ipsos Féministes contre le cyberharcèlement par Ipsos France
Le moral des jeunes fortement affecté par la crise sanitaire
La crise sanitaire pèse fortement sur le moral des jeunes : interrogés en mars et avril 2021 par l’INJEP et le Credoc, ils sont 59 % à avoir le sentiment que leur vie actuelle correspond à leurs attentes. Un jeune sur deux considère ainsi la pandémie comme une période très pénible à vivre. Ceux qui ont été interrogés dans cette étude mettent particulièrement en avant les difficultés d’ordre psychologique et le sentiment d’isolement, avant même les difficultés socio-économiques qui sont bien réelles.
61 % des jeunes indiquent avoir rencontré trois à cinq sources de difficultés différentes (cela va de la perte de motivation jusqu’à la perte d’emploi). Cela influe sur leur moral alors qu’ils ne sont que 27 % qui déclarent à avoir passé la crise sanitaire sans rencontrer de difficulté particulière. Le tableau qui suit est édifiant
(Lire l’article de l’INJEP) – (Télécharger le rapport)
« Une affaire d’argent » : les dérives de l’aide alimentaire
C’est un business très lucratif pour la grande distribution. Enzo Dubesset, journaliste à Reporterre explique que » l’aide alimentaire est devenue une véritable filière économique permettant d’écouler la surproduction de l’agro-industrie. « L’aide alimentaire est devenue un véritable débouché économique pour tout ce que la filière agro-industrielle produit en trop », explique Bénédicte Bonzi, docteure en anthropologie sociale et autrice d’une thèse sur le sujet.
Pour la chercheuse, il s’agit désormais d’un « marché de la faim », dont les bénévoles des associations sont devenus les petites mains. Et le marché est grand : en 2020, 5 à 7 millions de personnes ont eu besoin d’y recourir. En 2010, ils étaient 3,5 millions.
Le Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) et constitue un des piliers de la politique sociale européenne. Le troc a été abandonné pour un échange marchand des plus classiques. Grâce à ce fonds, les États membres, comme la France via FranceAgriMer, lancent des appels d’offres sur le marché européen pour se fournir, à bas coût, en nourriture et la redistribuer aux associations.
Le système est pervers. Il permet aux grandes surfaces de défiscaliser tout en faisant des économies sur le traitement des invendus. « Le système de conventionnement met les associations en concurrence. Les grandes surfaces ont l’ascendant et peuvent se permettre de dire “Si vous ne prenez pas tout, pas la peine de repasser la semaine prochaine, on trouvera quelqu’un d’autre” », raconte Bénédicte Bonzi, qui a pu observer ces pratiques lors de cinq années de recherches passées en compagnie des Restos du cœur. Article très intéressant qui permet de comprendre comment le don alimentaire est devenu un véritable business. (lire l’article de Reporterre)
lire aussi
- Étude. Comment la pandémie confine les jeunes dans le tout-numérique | L’Humanité
- Alençon. « Un salaire en dessous du seuil de pauvreté » : les travailleurs du CHRS Coallia manifestent | Ouest-France
- Précarité énergétique : un « accompagnement » nécessaire pour bénéficier des aides | linfodurable.fr
- Sans logement, pas de boulot ; sans boulot, pas de logement | Syndicalisme Hebdo (CFDT)
- Voyons-nous les « migrants » comme étrangers à l’humanité ? | The Conversation
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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser
2 Responses
Bonjour Didier
merci merci pour tous ces articles et le boulot que cela représente pour toi et les personnes avec toi !
je relaye très souvent aux membres du mouvement vos articles et notamment ce jour ceux ci dessus.
pour info concernant la participation nous venons de sortir à ATD Quart monde un livret appelé « Réussir la participation de toutes et tous : petit guide pour agir » car nous sommes de plus en plus sollicités pour former ou parler de la démarche du croisement des savoirs.. Bref à faire lire pour tout ceux qui se pose la question de la participation notamment des personnes les plus pauvres.
https://www.atd-quartmonde.fr/reussir-la-participation-de-toutes-et-tous-petit-guide-pratique-pour-agir/
avec toute mon amitié et mes félicitations encore pour ton blog !!
Isabelle Bouyer – déléguée nationale d’ATD Quart-Monde
Bonjour Isabelle.
Merci de ton message qui m’encourage dans ce travail. Je viens de télécharger le guide. C’est un gros travail que vous avez mené là ! Je vais tenter prochainement d’en faire un article. Mais vu sa consistance je vais avoir du mal à tout résumer ! Je compte reprendre certains aspects qui me tiennent à cœur sur la participation des personnes aidées / accompagnées. Je connais des professionnel(le)s qui auraient bien besoin de cet ouvrage. L’intérêt est aussi qu’il est clair et compréhensible par tous. Il ne s’embarrasse pas de termes techniques et reste très accessible (cela ne m’étonne pas, je connais les pratiques d’ATD sur ce sujet).
Bon courage à toi et à tes équipes pour la suite des travaux que vous avez engagés.
Bien Cordialement
Didier