Il y a quelque chose de réjouissant et de rafraîchissant dans ces Jeux Olympiques de Paris 2024. Le nationalisme cocorico n’est pourtant pas ma tasse de thé, ni le « on est des champions ». Je sais comme vous que le sport de haut niveau nécessite un engagement sans faille des athlètes. La grande majorité d’entre eux se sacrifient énormément pour quelques heures de bonheur avec à la clef des montées d’adrénaline et de dopamine qui apportent un plaisir incommensurable. Cela fonctionne aussi pour le public qui suit leurs exploits sportifs avec passion, voire dévotion.
Je n’apprécie pas non plus la débauche de moyens engagés. Le coût de ces jeux me paraît plus qu’excessif alors que tant de besoins ne sont pas satisfaits. Je préférerais que cet argent serve des politiques qui manquent de moyens : logement, rénovation de logements, moyens pour nos services publics, pour les crèches et les EHPAD, pour l’action sociale dont la politique est devenue une peau de chagrin. Pourtant, il y a quelque chose de réjouissant dans ces jeux. Ne boudons pas notre plaisir.
La cérémonie d’ouverture : Un moment unique
La cérémonie d’ouverture, par exemple, a été une belle surprise. Elle nous a montré ce que savent faire les intermittents du spectacle, le monde de la culture vivante, accessible et tolérante. Rien que de voir et d’entendre les réactions rageuses d’une extrême droite qui se déclare choquée, je sais que les organisateurs ont tapé juste, là où il faut. Ceux qui déversent leur fiel contre ce qu’ils appellent le wokisme en seront pour le frais. Le grand public ne s’est pas trompé et les médias de Bolloré ne sont pas parvenus à éteindre cet enthousiasme qui porte les valeurs de tolérance.
Cette droite-là abhorre les artistes de couleur ou ceux qui, selon elle, s’en prennent à ce qu’ils appellent les valeurs chrétiennes de la France. Tout cela me paraît désormais si clair dans leur façon étroite de penser la France que cela me réjouit. Je suis également réjoui par les prestations des artistes, de Marie-Antoinette à la tête coupée qui chante avec une telle force, des styles musicaux qui se sont croisés avec harmonie et surprises. Quant à la scène de bacchanale, devenue pour certains une satire de la Cène, icône religieuse, quel mauvais procès. Où est le Christ ? Où sont les apôtres ? S’il suffit de réunir des personnages d’un seul côté de la table prenant la pose avec symétrie pour blasphémer une image religieuse, on n’est pas sorti de l’auberge. D’ailleurs certains chrétiens ne se sont pas trompés : ils parlent d’une susceptibilité qui frôle le ridicule.
Les critiques nous montrent les limites d’une partie de l’opinion décomplexée qui montre son vrai visage : celui de l’intolérance et du racisme. Même Trump s’y est mis. C’est dire ! On ne pouvait en attendre pas moins de ce grand défenseur de la religion, adepte de relations sexuelles tarifées qui ne choquent pas ses amis chrétiens. Un déferlement de haine en ligne est en cours. Il émane de ce que certains appellent la fachosphère très souvent adepte de ce type de pratiques. Suite à ce type d’attaques en ligne ciblant Thomas Jolly, une investigation a été lancée par les autorités judiciaires. Le metteur en scène, chargé de concevoir le spectacle inaugural des JO, a été victime d’un flot de messages hostiles sur internet. Et que dire de la situation de L’artiste Barbara Butch, la DJ de la cérémonie d’ouverture ? Visée par des insultes antisémites, grossophobes et sexistes, ainsi que par des menaces de viol et de mort, elle a, elle aussi, porté plainte.
Pour autant, le grand public ne s’y est pas trompé. Il a généralement apprécié ce spectacle original et déjanté qui a mis en avant les clichés de notre pays, ses excès et sa tolérance ouvertement affichée. C’était sympa comme tout.
Les dépenses : un sujet de controverses
Bon, d’accord, les millions dépensés pour un tel spectacle peuvent vraiment faire grincer des dents, surtout celles et ceux qui connaissent les conditions de vie de misère, qui vivent la pauvreté. Alors que les associations caritatives manquent de bras et de moyens, il manque cette dimension sociale qui caractérise la vraie solidarité. C’est un fait.
On comprendra bien que tout cet argent pour trois heures de détente et de symboles censés nous marquer à vie ne plaisent pas à tout le monde. Fallait-il mettre autant d’argent dans ce spectacle ? Ne pouvait-on pas faire plus sobre ? Et que dire de la façon dont les rues de Paris ont été vidées des SDF, cette population considérée comme indésirable malgré tous les discours sur ces jeux dits « inclusifs ». Ne méritent-ils pas mieux notre attention ? Il y a à dire et à critiquer sans aucun doute, mais une fois n’est pas coutume, je n’ai pas envie de bouder mon plaisir.
La diversité : une richesse inestimable
Mon plaisir, et le vôtre aussi, je l’espère, c’est aussi de faire connaissance avec tous les athlètes bleus, blancs, blacks et beurs. Ils sont la France, quoiqu’en disent celles et ceux qui pensent que la couleur de peau, la religion et l’origine de ses parents devraient les empêcher de devenir français. Parmi tous les compétiteurs et compétitrices qui portent vaillamment les couleurs de notre pays, combien sont d’origine étrangère sans avoir à nier leur parcours et celui de leurs parents et grands-parents ?
Imaginez une France rabougrie qui ferme ses frontières aux étrangers. Finie la grandeur de la France tant du point de vue sportif, social et culturel et même économique. Car qui a besoin des Français d’origine étrangère si ce n’est toute la nation entière ? Ces jeux nous le démontrent à tous les instants. Quelle joie de voir ces athlètes qui ont choisi d’être français et qui sont parvenus à vaincre l’adversité.
La naturalisation de certains n’a sans doute pas été une partie de plaisir. Bon, je me doute que quand on est déjà un champion dans son domaine, il est certainement plus facile de devenir français. Mais tous ne l’ont pas été du jour au lendemain. L’arrivée en France des générations précédentes, si elle avait été empêchée, nous aurait privés de ce bonheur de voir cette France qui porte haut les couleurs du pays. Les sportifs portent haut ces valeurs de liberté, d’égalité et surtout de fraternité dans la diversité.
Un message de tolérance et d’ouverture
À l’heure où les propos racistes se multiplient, où l’intolérance envahit les réseaux sociaux, il est bon de se rendre compte que la France, c’est autre chose. Il y a quelque chose dans ces jeux qui nous montre combien les valeurs de tolérance, de respect des différences, quelles qu’elles soient, sont des moteurs puissants d’une nation ouverte au monde sans discrimination.
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ne sont pas seulement une célébration du sport. Ils sont aussi une célébration de la diversité, de l’inclusion de l’acceptation de l’autre dans ses différences. Ils rappellent à chacun de nous que la France est belle dans sa diversité et sa capacité à accueillir et intégrer.
Voici quelques liens qui peuvent illustrer et compléter l’article, basés sur les sources que j’ai utilisées :
- Site officiel des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 – Pour des informations d’actualité sur les Jeux.
- Vision de Paris 2024 – Pour comprendre les objectifs et la philosophie des Jeux de Paris 2024.
- Cérémonie d’ouverture de Paris 2024 – Pour plus de détails sur la cérémonie d’ouverture innovante sur la Seine.
- Engagements de Paris 2024 pour une société plus inclusive – Pour en savoir plus sur les initiatives d’inclusion et de diversité.
- Génération 2024 – Les Jeux de Paris 2024 – Pour des ressources éducatives sur les Jeux.
- Semaine Olympique et Paralympique – Pour des informations sur cet événement annuel de promotion du sport chez les jeunes.
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