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Il y a de la maltraitances dans des crèches / ASS : ne pas crouler sous l’administratif / Le syndrome de l’aidant

Un rapport d’inspection dénonce des maltraitances sur les enfants dans les crèches

L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) tire la sonnette d’alarme dans un rapport publié mardi. Il met en lumière la qualité d’accueil très inégale dans les crèches en France. Il appelle à des réformes profondes pour prévenir les maltraitances envers les enfants. Ce rapport avait été commandé suite à la mort d’un bébé de 11 mois dans une crèche privée à Lyon en juin dernier. Les auteurs du rapport ont visité 36 établissements publics et privés et diffusé un questionnaire auquel ont répondu des directeurs, des salariés de crèches et des parents. Les résultats sont particulièrement inquiétants.

Des situations s’apparentant à de la maltraitance ont été rapportées par de nombreux adultes interrogés. Il est question d’enfants oubliés sur les toilettes, privés de sieste, laissés en pleurs jusqu’à ce qu’ils s’endorment, ou maltraités physiquement. Le ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe, a assuré que l’ensemble des recommandations du rapport sera pris en compte et souhaite agir rapidement. Des mesures devraient être annoncées au printemps dans le cadre du « service public de la petite enfance ».

Selon l’Igas, améliorer la qualité d’accueil nécessite un renforcement des contrôles, une augmentation des taux d’encadrement et du niveau de qualification des professionnels. Le mode de financement des établissements devrait être conditionné à des objectifs de qualité. Le rapport souligne également l’importance de remédier au manque d’attractivité des métiers de la petite enfance, qui constitue un facteur aggravant autant que symptôme des difficultés à bien accueillir les enfants. Les effets d’annonces engagés par le gouvernement suffiront-ils à faire taire ce scandale ? C’est une question que l’on peut légitimement se poser. (lire l’article de l’AFP publié par Médiapart)

 

Lire aussi un article sur ce sujet très complet

 


Assistant de service social : ne pas crouler sous l’administratif

Le président de l’Association nationale des assistants de service social (ANAS), Joran Le Gall est interrogé par Pascal Nguyên, journaliste spécialisé au Média Social Emploi. Il souligne le poids grandissant des tâches administratives dans le travail des assistants sociaux. Selon lui, cette situation est due à l’augmentation du nombre de dispositifs nécessitant une entrée administrative. Brigitte Bourguignon, ancienne présidente du HCTS avait déjà pointé ce problème en 2015, indiquant dans son rapport que le travail social était de plus en plus associé aux mesures administratives et de moins en moins à la créativité et l’accompagnement.

Joran Le Gall, avec qui je reste en relation, m’avait fait part de la situation qu’il relate. Il lui a fallu deux mois pour rassembler toutes les pièces nécessaires à l’octroi d’une aide du fonds solidarité logement pour une personne qu’il accompagnait. Les assistants sociaux doivent ainsi jongler avec de nombreux documents provenant de divers organismes tels que les services fiscaux, Pôle emploi, la sécurité sociale, la CAF, les employeurs, et les services de cantine ou de transport. Les outils informatiques et les règles comptables contribuent également à la bureaucratisation du travail social, ce qui peut engendrer une perte de sens pour les professionnels.

Afin d’éviter une bureaucratisation excessive et une perte de sens dans leur travail, il est recommandé aux assistants sociaux d’être organisés, de maîtriser les outils bureautiques et de bien connaître les services ressources à solliciter. Mais trop de choses reposent sur leurs épaules et les services ne s’en préoccupent pas. L’encadrement doit aussi trouver un équilibre entre la nécessité de rendre compte aux tutelles et aux financeurs et celle de réduire la charge administrative. Le président de l’ANAS recommande de donner la parole aux travailleurs sociaux lors des réunions de service et d’organiser des rendez-vous d’équipe réguliers pour échanger sur les situations rencontrées. Il faut aussi rappeler sans cesse la finalité sociale de l’action des assistants sociaux au quotidien. (lire l’article du Média Social Emploi)

 


Le syndrome de l’aidant : les signes qui doivent alerter

Janine-Sophie Giraudet Janine-Sophie Giraudet Médecin rhumatologue, signe là un article intéressant publié par le Vidal en ligne. Il intéressera les travailleurs sociaux qui interviennent avec des aidants bénévoles. Cet article rappelle que selon une enquête de la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES), en 2021, plus de 9 millions de personnes ont déclaré offrir une aide régulière à un proche en situation de handicap ou de perte d’autonomie en France. Ces aidants jouent un rôle fondamental, mais peuvent se retrouver confrontés au « syndrome de l’aidant », résultant d’un épuisement physique et psychologique. Les signes de ce syndrome incluent le stress chronique, le découragement, les troubles du sommeil, la fatigue physique, les problèmes de dos et les palpitations.

Les aidants, souvent non préparés à cette situation, agissent généralement sans demander de soutien, ce qui peut accentuer leur épuisement. Une enquête Ipsos menée en 2020 en France a révélé qu’environ un aidant sur deux constate un impact négatif sur sa vie sociale ou familiale (45 %) et sur sa santé (53 %). De plus, trois quarts des participants ressentaient un besoin de répit pour souffler (74 %).

La stratégie de mobilisation et de soutien en faveur des aidants 2020-2022 « Agir pour la santé des proches-aidants » préconise l’instauration d’un « réflexe proches aidants » chez les professionnels de santé. Il s’agit d’aider les aidants à se reconnaître et à exprimer leurs difficultés, puis de les guider vers des médecins du travail ou des assistants sociaux pour envisager la mise en place d’aides ou de prestations spécifiques, telles que le congé de proche aidant, des aides humaines à domicile, des structures d’accueil temporaire ou un soutien psychologique spécifique.

Le « réflexe aidants » implique également d’offrir à l’aidant vulnérable une consultation médicale spécifique pour faire un point sur sa santé. Les professionnels de l’accompagnement doivent être en alerte et repérer les aidants en difficulté, vulnérables ou épuisés, afin de prendre soin d’eux. En 2023, une nouvelle stratégie nationale « pour les aidants » devrait permettre de renforcer l’offre de répit. (lire l’article du Vidal)

 


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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser

photo : 23  freepik.com

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Une réponse

  1. Le prendre soin (le Care) ne s’acquière pas au bout d’une année de travail ,prendre soin de l’autre que ce soit en petite enfance ou en grand âge demande de la patience, de l’espérance de la loyauté….
    Aussi ses intervenants au grand cœur ont besoin d’une reconnaissance ,qui a quasiment disparue de nos jours que se soit par l’Etat ou par les familles.
    on assiste à la polyvalence des équipes faute de bras et à l’épuisement des intervenants.
    Les tâches et les plannings doivent être allégés . En effet le travailleur du prendre soin devrait exercer à 85% du temps smicar et payé à 100% à cause des difficultés émotionnels physiques et organisationnels ,

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