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Erreur de jeunesse…

Ils sont cinq ados se tenant piteusement debout devant le tribunal pour enfants. Ce ne sont pas des bandits, juste des pieds nickelés qui ont perturbé leur commune, pendant six mois.

Gargarisés par leur impunité et à la recherche de toujours plus d’adrénaline, ils ont pourri la vie de leurs voisins : vol de scooter et détérioration de voiture (que l’on brûle ensuite pour effacer les traces d’ADN), hangar fracturé pour y prendre des motoculteurs qu’on laisse ensuite à l’abandon dans les marais, courses de MotoCross dérobés dans un garage ouvert par effraction, moutons laissés à divaguer après avoir ouvert leur enclos, cabanons visités au fond des jardins pour y prendre tronçonneuse et pinces coupantes…

Et summum du défi : compétition pour savoir qui rapporterait le plus de valves de pneus de voiture. Qui dit qu’il n’y a qu’en ville qu’on s’amuse ? Ils ont bien rigolé lors de leurs équipées sauvages menées tard dans la nuit.

Deux ans plus tard, ils rient moins devant leurs juges. Et la quinzaine de victimes assistant à leur procès n’ont pas vraiment goûté la plaisanterie.

Les parents présents n’en mènent pas large. Les mamans éclatent en sanglot. Les papas sont écrasés de la honte. Seul un môme confie à son copain « J’ai téléphoné à ma daronne. Elle avait oublié ». Il se présentera seul à son procès.

La gendarmerie n’a eu qu’à surveiller le « Bon coin » et recueillir les témoignages. Dans un bourg de quatre milles habitants, difficile de rester longtemps discrets. Trois heures seront nécessaires pour démêler les vingt cinq affaires traitées.

Cinq ados  à quelques encablures de leur majorité.

Ils ont grandi. Ils ont mûri. Ils ont compris. Ils sont en voie d’intégration : scolarisés, en apprentissage, en stage de la mission locale. Leurs éducateurs confirment leur bonne évolution.

Le tribunal les déclarera coupables, mais ne prendra pas de sanction pénale. Juste quelques dizaines de milliers d’euros à rembourser au civil.

Fallait-il vraiment être plus sévère ?

 

Cet article fait partie de la série « un été avec Jacques Trémintin » que je vous propose en juillet et en aout avec l’aimable autorisation de son auteur que je remercie (Article paru dans le numéro 1265 de Lien Social du 21 janvier 2020. A retrouver sur www.tremintin.com )

 

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