Lien social a lancé un appel aux travailleurs sociaux qui continuent à agir comme ils le peuvent sur le terrain malgré l’épidémie. Sous l’intitulé « Terrain- Journal de bord », son site publie depuis le 18 mars les témoignages qui lui parviennent. En voici une rapide présentation. Une majorité a choisi de s’exprimer de façon anonyme, ce qui permet de libérer la parole.
Note 25/03 : « les liens ne renvoient plus directement sur les témoignages. Il vous faut remonter le fil des infos publiées sur la page pour retrouver les bons intervenants)
Paola Dumont
Paola est assistante sociale et travaille en CHRS : « Je ne sens ni inquiétude, ni panique dans notre équipe. Mais, si nous pensons pouvoir assurer sur quinze jours, qu’en sera-t-il si cela doit durer des mois ? » (lire son témoignage)
Annette
Annette est éducatrice spécialisée auprès d’enfants handicapés : « On nous rebat les oreilles avec les « gestes barrières », compliqués avec un public pour qui les notions de distance et d’hygiène sont floues ! » (lire son témoignage)
Lise D.
Lise est éducatrice spécialisée en foyer : « Nous, travailleurs sociaux, sommes toujours motivés pour travailler auprès des enfants et des personnes fragiles. Mais, sans rien pour nous protéger, à devoir gérer nos inquiétudes et celles des publics accueillis, cela devient impossible. » (lire son témoignage)
G.
G. est coordinateur petite enfance : « le secteur de la petite enfance chauffe ! Les professionnels de l’accueil individuel et les micros-crèches ne comprennent pas qu’elles doivent rester ouvertes dans certains départements et pas dans d’autres » (lire son témoignage)
B,
B est monitrice éducatrice dans un service d’urgence : « Alors que nos bases éducatives nous imposent une réflexion autour du travail de séparation, le risque de propagation du virus, lui, nous impose un balayage des pratiques éducatives au profit d’un nettoyage sanitaire. » (lire son témoignage)
F. G.
Pour F. G. est chef de service en résidence sociale : « La misère et la détresse ne se confinent pas. Les angoisses et les craintes non plus. Pour respecter les consignes sanitaires, les portes des établissements se ferment mais elles laissent béantes les blessures et les peurs. » (lire son témoignage)
L.S.
Pour L. S., assistante sociale hospitalière au sein d’une clinique et d’un centre de réadaptation : « Nous avons la consigne de faire sortir le plus de patients possibles. D’abord pour faire de la place pour les personnes victimes du Covid-19 qui pourraient arriver. Mais, il y a aussi pour les malades présents, le risque de contagion que constitue la vie en collectivité » (lire son témoignage)
L.M.
L. M. est éducateur spécialisé en MECS. Il y a beaucoup de questions … et peu de réponses : « Notre travail, à l’année, de gestion des angoisses et des représentations, nos valeurs et notre mobilisation tant éthique que professionnelle ne nous mettraient-ils pas en danger ? » (lire son témoignage)
C.B.
C. B est monitrice éducatrice dans un service d’urgence explique « Alors que nos bases éducatives nous imposent une réflexion autour du travail de séparation, le risque de propagation du virus, lui, nous impose un balayage des pratiques éducatives au profit d’un nettoyage sanitaire. »
Adeline Lavigne
Adeline est Educatrice Spécialisée, Diplômée en Sciences Humaines. « Dans cette houle qui déferle sur l’Humanité toute entière, capable d’un anéantissement conséquent, certains demeurent, bien présents. ILS sont là, ILS subsistent, ILS résistent » écrit-elle dans son long récit (lire son témoignage) *
Vous noterez aussi l’article d’Yves Faucoup sur son blog Médiapart qui publie un recueil de témoignages de travailleurs sociaux en établissement ou en milieu ouvert, confrontés aux exigences du confinement. Bravo Lien Social et Bravo Yves !
Merci aussi à vous pour ce que vous faites et ce que vous écrivez en ce temps si difficile et exceptionnel. Que Lien Social soit aussi remercié pour ouvrir ainsi ses colonnes en donnant la parole au terrain.
Rubrique réalisée avec Tom Léducspé
Photo : dessin de Jiho avec son aimable autorisation
2 Responses
Nous travailleurs sociaux avons le droit médical, pourquoi nous refuse t-on…
Bonjour.
Je suis ludovic Appollinaire.
J’interviens auprès de personnes en situation de handicap, personnes âgées et personnes isolées.
Je suis indépendant dans les Côtes-d’Armor.
Diplômé AMP.
Je suis dépité de voir des personnes et journalistes avec des masques qui appartiennent aux professions médicales. Moi à ce jour j’interviens avec un masque fait maison et beaucoup de savon liquide. Nous travailleurs sociaux avons le droit médical, pourquoi nous refuse t-on d’avoir le matériel nécessaire pour accompagner au mieux nos patients ?
Pharmacie = médecins et IDE.
Nous travailleurs sociaux, nous ne ne comptons pas. En tout cas, j’espère que tout ira mieux pour la France. Restons chez-nous.
MAISON LASaap
Ludovic Appollinaire
Educ en SESSAD, nous réfléchissons à la création d un listing de paramètres inquiétants voire alarmants qui justifieraient une intervention urgente auprès de l’enfant.
Nous sommes en lien de manière régulière avec les familles depuis le début du confinement, mais nous ressentons la nécessité d organiser davantage notre évaluation afin de justifier les besoins en vue eventuelles interventions nous amenant à sortir l enfant de la famille ( 2h max ).
Vos réflexions seront les bienvenues.
Merci.