Connaissez-vous les qualités attendues pour être travailleur social (dans un monde idéal…) ?

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Nous savons tous que le monde parfait n’existe pas ! Mais ce n’est pas une raison pour renoncer à  regarder les qualités de dizaines de milliers de travailleurs sociaux. En effet, la pratique professionnelle apporte beaucoup que l’on soit éducateur, assistante sociale, conseillère en économie sociale et familiale, pour ne citer que ces professions. Qu’est-ce qui finalement devrait nous caractériser « en tant que » travailleur social ?

La maturité et la « croissance personnelle

Le processus des années de formation initiale, outre l’acquisition de connaissances spécifiques, conduit à acquérir une forme de maturité. Il est important   de réaliser que « nous grandissons » en  aidant les personnes, mais aussi durant la période de formation. Un exemple : si vous devez comparer entre qui vous étiez au début de vos études et ce que vous êtes devenu après une ou 2 années d’expérience de travail, vous pourriez dire, que vous n’êtes plus la même personne. Ainsi, pour ma part au début j’étais toujours pressé de terminer le travail en allant à mon propre rythme alors qu’aujourd’hui je pense essentiel de savoir travailler au rythme de mon interlocuteur en repérant les moments clés où je peux le solliciter afin que lui aussi « grandisse » et cela de la façon dont il est prêt à accepter de le faire.

La créativité

Dans la profession, nous risquons de nous installer dans une routine qui nous conduit à reproduire la même chose encore et encore. Cela peut provoquer des frustrations et une forme de stagnation de nos propres vies. Nous avons la grande nécessité d’être créatifs et, sans cesse nous remettre en question.  Cela nous conduit à mesurer ce que nous sommes capables de réaliser, d’accepter nos limites et de chercher à les dépasser. La créativité est aussi une capacité à trouver des réponses nouvelles et originales alors que les réponses « traditionnelles » ne fonctionnent plus.

L’auto-observation

C’est ce processus où nous nous impliquons activement et travaillons sur nous même. Il nous faut dépasser notre amour-propre et développer une forme de sensibilité.  Les situations nous obligent à accepter le regard des autres tout en gardant l’estime et la confiance de soi. Il s’agit de ne pas nous perdre dans des circonstances dont certaines, dramatiques, nous bouleversent. Nous avons en quelque sorte l’obligation de mener ce travail d’introspection qui nous conduit à prendre conscience de nos émotions, de les comprendre afin que celles ci n’interfèrent pas de façon négative dans la relation d’aide que nous tentons d’instaurer. Ne nous ne perdons pas dans le travail, mais prenons aussi du temps pour nous « connecter » à nouveau avec nous-mêmes.

La maîtrise de soi

C’est pour certains, l’une des caractéristiques les plus importantes. Nous avons parfois à faire avec des personnes très désagréables ou provocatrices. Rester à l’écoute et comprendre le sens de leur façon de nous parler est parfois très difficile. Elles ont parfois des comptes à régler et ce n’est pas vous qui êtes visé(e) mais ce que vous représentez. Mais l’important demeure votre réaction. La personne attend de vous un comportement adapté qui ne soit pas du même niveau de ce qu’elle développe. La maîtrise de soi implique une maîtrise de vos pensées, de vos sentiments, le choix des mots que vous utilisez, de vos gestes, de votre attitude. Tout cela demande une certaine autodiscipline.

Le courage

Je me suis rendu compte au fil du temps que les travailleurs sociaux ont besoin de beaucoup de courage dans l’exercice de leurs professions. Nous avons à prendre des décisions qui nous engagent et pour lesquelles il existe des risques pour nous-mêmes et les autres. La crainte que l’on peut parfois rencontrer est liée au courage. Un courage qu’il faut avoir pour assumer des décisions ou encore des positions parfois très difficiles. C’est un des moteurs de la pratique professionnelle.

La sensibilité

C’est un concept à utiliser avec précaution, car il est à double sens tant pour nous-mêmes que  pour les personnes que nous accompagnons. Dans nos professions, nous abordons les personnes avec les valeurs fondamentales de respect, l’autodétermination, la confidentialité et utilisons des compétences de base telles l’attention, l’écoute, l’empathie… Tout cela nécessite une capacité à être sensible. Ce n’est pas une faiblesse (sensiblerie) et il ne s’agit pas non plus de plaindre la personne. C’est plutôt une capacité à ressentir les moments adéquat pour proposer telle ou telle chose, percevoir ce qui est acceptable ou ne l’est pas pour la personne que nous rencontrons. Bref, nous devons très souvent agir avec tact et sensibilité.

Le non-jugement

Je me permets d’ajouter cette dimension qui me parait essentielle dans notre travail. Dès lors que nous jugeons le comportement ou les propos d’une personne, nous entrons dans le doute sur ses compétences et ses capacités.  Nous quittons le domaine de la bienveillance pour nous mettre dans une position haute qui sans doute nous protège, mais n’apporte pas d’élément structurant pour la personne accompagnée. Le non-jugement est une des composantes de la relation d’aide en travail social.

Il y aurait beaucoup à écrire sur chacune de ces caractéristiques. Elles justifient à elles seules des développements, des chapitres particuliers en vue de mieux les définir notamment dans leur opérationnalité.

Si nous devions résumer tout cela dans un monde idéal, un travailleur social serait alors… 

… un professionnel qui, grâce à sa formation, a acquis une certaine maturité qui lui permet de faire preuve de créativité dans les réponses qu’il apporte. Ce professionnel continue à apprendre des autres tout étant capable d’analyser ses actes et ses émotions. Il reste maître de lui dans des situations parfois extrêmes. C’est une personne sensible en capacité de percevoir ce qui est souvent caché afin de pouvoir agir avec tact au bon moment auprès des personnes qu’il accompagne. Ce professionnel doit régulièrement faire preuve de courage pour affronter certaines situations d’adversité. Il ne juge pas les personnes qu’il accompagne, car il a pour mission de les aider professionnellement dès lors qu’elles ont fait appel à lui.

 

Note : J’ai utilisé pour cette note un texte intitulé « CHARACTERISTICS OF A SOCIAL WORKER«  dont je me suis inspiré tout en apportant des éléments parfois très différents du texte initial.

Photo : pxhere.com (CCO)

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Une réponse

  1. Merci pour cet article
    j’ajouterais le questionnement permanent pour penser sa pratique : questionnements éthiques, questionnements sur les actes professionnels posés (ajustement, temporalité,..),… une forme d’intranquillité qui ne devrait pas se transformer en charge mentale au regard des pressions de la charge de travail, de l’absence parfois de solutions, du contexte local et global du travail social

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