Métiers de l’accompagnement social et médico-social : une revalorisation en pointillé
Ce coup de pouce de 183 euros mensuels qu’instaure un décret paru ce 29 avril, fait grincer des dents, écrit Thomas Beurey sur Localtis. L’autorité territoriale arrêtera la liste des bénéficiaires « au regard des critères d’attribution qu’elle retient ». Cela risque d’être différent d’un département à un autre…
Dans l’ensemble, les représentants syndicaux ont accueilli fraîchement la prime de revalorisation, craignant que les départements rechignent à l’accorder ou soient sélectifs quant à leurs bénéficiaires. Ils auraient préféré que soit octroyé un complément de traitement indiciaire, de surcroît à un ensemble de personnels plus vaste que celui prévu par le décret, rappelle le journaliste.
Côté employeurs, les réactions n’ont pas été plus favorables, précise-t-il. « Bien au contraire. Les représentants des départements ont estimé que leur avis n’avait pas été respecté ». » …/… si l’attribution de la prime est « juridiquement » facultative, elle est « en pratique politiquement obligatoire ». Ils [les Départements] soulignaient qu’à la clé, la facture pourrait être salée pour les collectivités, puisque dans le scénario où tous les employeurs adoptent la prime – pour l’ensemble des personnels concernés – elle devrait avoisiner 235 millions d’euros par an. (lire l’article de Localtis)
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Éducateur de rue, profession en danger…
Ils sont 3 600 en France, au plus près des jeunes en difficulté. La profession d’éducateur spécialisé de rue a bien changé depuis 1972, date de sa création, rappelle Clara Bolzinger dans le journal l’Humanité. « S’inscrivant initialement dans une logique de solidarité, le métier est de plus en plus soumis à des impératifs de rentabilité ». Or, depuis les années 2000, les professionnels sont confrontés à un changement des politiques départementales.
Petit à petit, les missions changent : « Le département leur demande de plus en plus de faire de la prévention de la délinquance ou de travailler sur le numérique ». « Dans le sud de la France que les restrictions budgétaires ont atteint leur paroxysme. Fin décembre 2021, le département ardéchois a décidé de suspendre entièrement le financement de la prévention spécialisée. Étant affiliée à la protection de l’enfance, l’institution a l’obligation de fournir ce service, mais pas de le financer ». Cherchez l’erreur.
La mutation du métier se poursuit avec l’idée de fusionner les conventions collectives en une seule moins avantageuse. Cela inquiète les professionnels. Pour faire valoir leurs revendications, (contre la course à la productivité et la « casse » de leurs conventions collectives) deux jours de grève consécutifs sont programmés. Le 31 mai et le 1er juin, les éducateurs spécialisés de rue alerteront sur leurs conditions de travail et tenteront d’interpeller leur département ainsi que la Dases qui financent leurs structures. (lire l’article de l’Humanité)
Envoyé spécial : Les téléspectateurs outrés par le sort de Marie-Claude, privée de sa retraite depuis 2 ans et demi
France 2 a récemment diffusé un reportage sur les « naufragés du numérique ». Naufrage est bien le terme adapté face au témoignage de cette retraitée qui n’a rien touché pendant plus de 2 ans, tout simplement parce qu’elle ne dispose pas d’internet et ne sait utiliser un ordinateur ou un smartphone.
« Les téléspectateurs n’en reviennent pas ! » écrit le journal l’Alsace qui rejoint les propos de Télé 7 jours. Les 2 journaux relaient les réactions des internautes sur les réseaux sociaux. « Sur Twitter, beaucoup ont été surpris qu’elle n’ait pas réussi à trouver une assistance sociale plus tôt : « C’est bizarre, ça se fait très bien par adresse postale », « La mairie est là pour ça »… D’autres ont été indignés qu’elle se retrouve dans une situation aussi démunie. Au-delà de ses difficultés à se servir d’Internet, le cas de Marie-Claude illustre le fait que l’illectronisme s’accompagne souvent d’un isolement, d’une incapacité à trouver la bonne personne pour se faire aider ». (lire l’article de l’Alsace) (lire l’article de télé 7 jours) (voir ou revoir l’émission Envoyé Spécial du 28 avril 2022)
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