« Les conditions de travail et d’accueil ne sont plus décentes »
Retour sur les manifestations de mardi. de nombreux médias ont abordé le sujet sous l’angle des revendications. France Bleu Vaucluse avait invité Vincent Fritsch, éducateur à la Protection judiciaire de la jeunesse et et co-secrétaire du SNPES, le syndicat national des personnels de l’éducatif et du social.
« Le mouvement vient de loin. Ça fait une dizaine d’années que le travail social est en grande difficulté. Le 7 décembre dernier, il y a eu justement une première semonce avec un appel à la grève et des mobilisations sur le plan national : 50.000 personnes étaient dans les rues partout en France pour battre le pavé.
Mais à ce jour, rien n’a évolué. Et ce qu’on constate quand même depuis plusieurs années, c’est qu’il y a une dégradation des conditions de travail, et donc une dégradation de l’accueil du public » dit-il au micro de Adèle Bossard,
- Environ 600 « oubliés du Ségur » manifestent à Rennes : « l’impression d’être invisible ! » | Ouest France
- Les « oubliés » de l’aide sociale manifestent à Valence et Privas | France Bleu
- Sarthe. « On en a ras-le-bol ! » : les travailleurs sociaux dans la rue pour dénoncer leurs conditions de travail | Actu Le Mans
- Vosges. Public ou privé, un même mal-être pour les travailleurs sociaux | VosgesMatin
- Montpellier. Grève : les travailleurs sociaux au bord de l’explosion | Métropolitain
- Les travailleurs sociaux sont en colère | Epinal infos
- Les autres articles de presse sur la manifestation sont ici
Les assistant(e)s de service social de l’Éducation Nationale mobilisé(e)s avec les enseignants
Lien Social publie sur son site le communiqué de presse du SNUASFP FSU, qui porte la parole des assistants de service social de l’Éducation nationale. Ces professionnels étaient en grève hier et donnent à voir la situation dans laquelle ils se trouvent.
Il n’y a que 2600 ASS scolaires pour 12 millions d’élèves, jamais la charge de travail n’a été aussi forte. Or la crise sanitaire a amplifié le nombre d’élèves en situation de décrochage scolaire, situations pour lesquelles le service social est en première ligne. De leur côté les assistant(e)s de service social du travail ne sont que 300 pour plus d’un million de personnels et n’ont connu aucune création de postes depuis plus de dix ans.
Les difficultés familiales et éducatives sont exponentielles, nécessitant un accompagnement social soutenu au sein des établissements scolaires. La précarisation grandissante des familles s’ajoute à tous ces sujets. Seulement 50 postes partagés entre le service social en faveur des élèves et les infirmières scolaires qui sont annoncés pour la rentrée 2022, très loin des besoins constatés sur le terrain.
« Les assistant.es de service social sont à bout et n’arrivent plus à mener leurs missions dans de bonnes conditions malgré leur engagement quotidien ». L’épuisement professionnel ne
cesse de progresser et se manifeste tant par une hausse des arrêts maladie que par toujours plus de demandes de ruptures conventionnelles et de départs dans d’autres administrations. (lire le communiqué de presse du SNUASFP FSU)
Dans la Drôme, on expérimente la « Sécu » de l’alimentation
Cette enquête de Reporterre est particulièrement intéressante à l’heure où les familles modestes se serrent la ceinture. « De chacun selon ses moyens, à chacun selon sa faim. » C’est là tout l’esprit du marché qui réunit, chaque mercredi soir, une poignée de producteurs locaux autour de l’ancien lavoir de Dieulefit, dans la Drôme provençale. Depuis quatre mois, cette bourgade de 3000 habitants est le théâtre d’une expérimentation visant à rendre concret le principe du « droit à une alimentation durable » explique Enzo Dubesset
« Le principe est simple. Nous proposons trois prix » explique Camille Perrin élue municipale depuis 2020 en charge des questions alimentaires est cofondatrice du « marché du lavoir ». En fonction de leurs revenus du moment, les clients choisissent l’un des trois prix et payent l’ensemble de leurs courses en suivant la grille tarifaire qui y correspond.
- Un « prix du maraîcher », qui permet au producteur de couvrir ses coûts et de se payer à un niveau décent,
- Un « prix solidaire » à 125 % de ce prix
- Un “prix accessible’’ à 65 % »,
Cette pratique ne vient pas de nulle part. Elle correspond à un modèle bien réfléchi, celui de la «Sécurité sociale de l’alimentation» (SSA). À l’échelle nationale, un collectif informel regroupant onze associations le porte dans le débat public depuis plus de deux ans. Leur objectif est « d’intégrer l’alimentation dans le régime général de la Sécurité sociale », tel qu’il a été mis en place en octobre 1945 par Ambroise Croizat. L’article apporte beaucoup de précisions sur ce modèle qu’il faudrait pouvoir développer un peu partout en France (lire l’article de Reporterre)
lire aussi
- Enquête : Y a-t-il moins de places d’hébergement d’urgence pour les sans abri cet hiver, à Lille ? | Lille Actu
- Travail social et valeurs de la République, un lien à recréer : une tribune libre signée Paul Alexandre Voisin, éducateur spécialisé et élu local | Le Média Social
- Village solidaire à Aytré : « Après 25 ans dans la rue, je suis enfin au chaud », confie un bénéficiaire | France Bleu
- Jérôme, l’ancien sans-abri, retourne en maraude dans la rue pour aider les autres | France 3 Bretagne
- Descente de la police aux frontières dans un gymnase ouvert pour loger des sans-abris | rue89 Strasbourg
Photo : Vincent Fritsch, éducateur à la Protection judiciaire de la jeunesse (capture d’écran vidéo France Bleu)
La sélection des articles a été réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre. Merci à elle