Comment le travail social est-il devenu un métier à risque ?
Marcel Jaeger s’interroge dans un article publié par le site « The Conversation ». Les meurtres d’Audrey Adam le 12 mai dans l’Aube et de Cyril Pierreval, directeur d’un centre d’accueil à Pau en février – ont réactivé cette question mais, elle n’est pas nouvelle, précise-t-il. « Le malaise est consubstantiel à des métiers qui sont nés en réponse à des situations de crise sociale et économique ».
Il fait état de deux phénomènes qui alimentent un sentiment de perte totale de reconnaissance sociale des travailleurs sociaux : les comportements violents à leur encontre, de la part des personnes qu’ils accompagnent et les effets spécifiques de la crise sanitaire due au Covid-19. Cette montée en tension intervient dans un contexte social et économique très préoccupant, écrit-il. Parmi les phénomènes les plus marquants, l’auteur note une longue liste avec la massification de la pauvreté et de la précarité, la multiplication de problèmes psychopathologiques sur fond de perte de moyens de la psychiatrie publique, le vieillissement de la population, l’isolement des individus, la remise en cause des valeurs démocratiques par des basculements dans la radicalité… Ces éléments sont aujourd’hui bien documentés par le Haut Conseil de la santé publique et par l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES), en particulier dans son Atlas 2020 de la santé mentale en France. (lire l’article sur The Conversation)
Protection de l’enfance : le gouvernement prêt à renforcer l’accompagnement des majeurs
Emmanuelle Lucas du journal La Croix nous apprend que le secrétaire d’État à l’enfance Adrien Taquet a accepté, mardi 6 juillet, de muscler son projet de loi sur la protection des enfants. Il a notamment annoncé un meilleur accompagnement à leur majorité, ainsi que l’interdiction de la réévaluation de l’âge pour les mineurs non accompagnés.
Le secrétaire d’État est intervenu sur un terrain où plus personne ne l’attendait : la sortie de l’Aide sociale à l’enfance (Ase). Adrien Taquet a annoncé que garantie jeune universelle « sera systématiquement proposée aux jeunes sortant de l’Aide sociale à l’enfance et que les contrats jeunes majeurs seront obligatoirement proposés pour les jeunes sans solution ».
ONU : Les dépenses d’aide sociale ont permis de contenir la pauvreté liée à la pandémie…
… Mais le fossé s’est creusé entre les pays riches et les pays pauvres, selon un nouveau rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Le rapport, intitulé « Atténuer la pauvreté », présente de nouvelles données sur la manière dont les dépenses d’aide sociale ont empêché une partie de la population de sombrer dans la pauvreté. Il reconstitue les modalités de redistribution mises en œuvre à partir d’enquêtes auprès des ménages de 160 pays, couvrant 96,5 pour cent de la population mondiale, pour estimer les augmentations de la pauvreté mondiale induites par la pandémie
Les pays riches ont dépensé jusqu’à 212 fois plus par habitant que les pays pauvres au titre des aides sociales pour amortir un choc économique sans précédent. Il y a eu des différences considérables en ce qui concerne les aides au revenu mobilisées par les pays riches et les pays pauvres pour atténuer la pauvreté. Au niveau mondial, 2.900 milliards de dollars ont été investis dans des politiques de protection sociale, mais seuls 379 milliards de dollars ont été dépensés par les pays en développement. (lire l’article en français de présentation du rapport du PNUD)
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La sélection des articles a été réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre. Merci à elle
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