« Dyslexique », « hyperactif », « HPI »… Ces diagnostics qui se multiplient en milieu scolaire
Cécile Charazas Doctorante en Sciences de l’éducation à l’université de Bordeaux explique dans un article que les « diagnostics scolaires » explorés et soutenus par des chercheurs et praticiens de différentes disciplines ne font pas consensus. La médicalisation des difficultés scolaires est paradoxale : en effet, tendre vers la réussite de tous les élèves passerait par un étiquetage de plus en plus exhaustif des difficultés rencontrées par chacun. Elle a mené une enquète en interrogeant quarante-sept acteurs de l’éducation et du soin sur leur pratiques face aux enfants dits « en difficulté »
Les entretiens qu’elle a menés ont mis en lumière des manières très disparates de repérer ces « troubles » dans les classes, avec par exemple une forme de « diagnostic autonome » de la part de certains enseignants, sans consultation médicale, et parfois même sans bilan orthophonique. Elle précise que selon un inspecteur de l’éducation nationale, une part conséquente d’enfants sont envisagés comme étant porteurs de troubles dys – au sein de l’école, sans même avoir rencontré de médecin pour objectiver ce diagnostic.
Le problème est que le fait de reconnaître un enfant comme porteur de tel ou tel trouble produit déjà un effet, connu sous le nom d’étiquetage, selon la théorie de Becker, qui met en garde contre de potentiels effets de mise en conformité avec l’étiquette apposée. L’enfant désigné dysgraphique ou hyperactif pourrait bien avoir du mal à se dégager de cette désignation… (lire l’article de The Conversation)
Oraux : des étudiants du social abasourdis par le manque d’organisation de leurs épreuves
Étudiants pour devenir moniteurs, éducateurs ou éducatrices spécialisées, des Calaisiens ont dû faire face à une organisation chaotique de leurs oraux de fin d’année : jury ou dossier absent, convocation ou annulation à la dernière minute, le stress des examens a laissé place à la colère contre le rectorat. Amélie Soirant raconte les expériences malheureuses de plusieurs étudiants : » Léa ne mâche pas ses mots quand elle raconte ce qu’elle a vécu et ce dont elle a été témoin. Elle raconte ce qui est arrivé à une de ses camarades de promotion.
« Elle passait son oral à Dunkerque la semaine dernière Il n’y avait qu’un seul juré. Elle a appris ce mercredi qu’en fait elle devrait repasser l’oral, car il faut obligatoirement deux jurés. Elle devra le repasser avant le 28 juin. Alors qu’elle devait partir en vacances. » Les deux étudiants ont aussi un sentiment d’abandon. « On a appelé le rectorat, mais on n’a pas eu de réponse. Pendant toute la semaine, on n’a pas eu de nouvelles du rectorat. Une référente de l’IRTS les a appelés pour avoir des informations…. (lire l’article du phare dunkerquois)
À Lille les étudiants travailleurs sociaux ont lancé une pétition
Ils demandent une réévaluation des modalités d’examens suite à de multiples dysfonctionnements. Ils en veulent beaucoup au Rectorat en charge de l’organisation des examens oraux. La liste est longue :
- le rectorat de Lille a envoyé les convocations par mail à 23h quelques jours avant la date d’oral.
- Il n’a pas convoqué les membres du jury, amenant les étudiants à se déplacer sans pouvoir passer l’épreuve ou alors la passant avec un seul jury sur deux.
- Il a perdu le mémoire de certains étudiants et n’a pas inscrit certains étudiants sur les listes de passage au mémoire.
- Il a convoqué les jurys sans convoquer des étudiants.
- Il oblige les étudiants à passer par les sessions de rattrapage alors que les étudiants ont honoré leur passage de mémoire.
- Il a annulé l’épreuve orale du mémoire la veille en soirée par mail.
Les conditions ont été les mêmes pour les moniteurs éducateurs que pour les éducateurs et bien évidemment le rectorat de Lille ne remboursera pas les frais de route engagés. (lire et signer la pétition des étudiants)
Muriel Darmon, une sociologue à l’hôpital
En enquêtant sur la prise en charge des anorexiques ou des victimes d’AVC, la sociologue Muriel Darmon montre combien les facteurs sociaux interviennent dans les parcours de soin nous explique la journaliste Frédérique Letourneux qui l’a interrogée.
« Il existe un lien entre pathologies et classes sociales » déclare Muriel Darmon. « les classes populaires cumulent davantage de comorbidités. Les corps sains et malsains sont construits socialement par des modes de vie, des situations au travail, des expositions à des facteurs de risques, un rapport au monde médical. Autrement dit, les facteurs qui provoquent les AVC, comme l’hypertension artérielle non traitée, le diabète, l’obésité, le manque d’activités physiques sont plus fréquents parmi les classes populaires… Au-delà de ce constat, ces patients subissent une double peine : davantage touchés par l’AVC, ils récupèrent moins bien… » (lire l’article de Sciences Humaines)
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La sélection des articles a été réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre. Merci à elle