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« Supprimons le travail social ! » / Béziers : les travailleurs sociaux n’en peuvent plus / La vie avec 883 euros de retraite

Supprimons le travail social !

Voilà qui est radical ! La tribune de Sylvie Kowalczuk, dans Lien Social, n’y va pas par quatre chemins. Assistante de service social et formatrice, elle nous rappelle combien la logique économique du toujours moins conduit à mettre les services à genoux (ils sont exsangues) et à recruter des salariés non formés.

Supprimons la formation ! ainsi, nous répondrons aux maux qui minent notre secteur. Le tableau qu’elle publie est certes provocateur, mais tout autant révélateur. Si on reprend les constats du Conseil Économique, Social et Environnemental qui s’est penché sur la perte d’attractivité de nos métiers voici ce que cela peut donner :

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Pas mal non ? Voilà de quoi donner des idées à nos dirigeants qui auront ainsi de simples réponses opérationnelles, permettant encore et toujours de réaliser des économies. Mais voilà, d’après Sylvie, « recruter des personnes non formées et non diplômées entraîne un déni des exigences éthiques, déontologiques, des savoirs en sciences sociales dans leur propension à œuvrer pour une réelle émancipation de la personne ». Ah bon ?

Quel message renvoie-t-on en recrutant des personnes sans qualification à tous les professionnels qui ont pris la peine de se former ? « Il suffit de supprimer les savoirs théoriques, cette précieuse praxis, dialectique entre action et théorie. Après tout, ce n’est que du blabla. Et surtout, ça empêche les gens de développer leur réflexivité, et donc d’être chiants (autrement dit contrariants) ».

Tu as le blues Sylvie quand tu écris que « la professionnalisation obtenue de haute lutte par les assistants sociaux, au début du siècle dernier, rend son dernier souffle avant trépas » ? Tiens, nous dit-elle, « ça me fait penser que j’irai bien voir ce mec qui se prenait pour un dentiste… Après tout, pour arracher une dent, il suffit de tirer dessus. C’est à la portée de tous ». (lire la tribune de Sylvie Kowalczuk, dans Lien Social)

 


Mouvement de grève sans précédent chez les travailleurs sociaux dans le Biterrois

Que se passe-t-il dans les services sociaux du Conseil départemental de l’Hérault ? Ce n’est pas un, mais quatre préavis de grève qui ont été déposés cette semaine dans le Biterrois par la CGT, explique Stefane Pocher de France Bleu Hérault. Les assistantes sociales et les éducateurs spécialisés du service territorial de solidarité  (STS)  au nord ouest de Béziers sont les premiers à avoir tiré la sonnette d’alarme.

« Depuis des mois, des alertes ont été lancées par le personnel sans que le Conseil départemental soit en mesure concrètement d’y répondre. La situation est intenable. Le personnel est épuisé », explique Benjamin Karchen, le représentant de la CGT au Conseil départemental  « On se retrouve autant en souffrance que les personnes que nous accompagnons. Voire plus en souffrance. » « Les arrêts maladie, non remplacés, ne se comptent plus. »

« C’est frustrant de ne pas pouvoir remplir notre mission. Des familles sont en grande difficulté. Une facture impayée, une impossibilité pour certaines d’acheter à manger. On doit prioriser l’urgence. C’est à dire que nous devons faire le choix entre une aide financière ou une coupure de courant. Nous sommes sur des délais de rendez-vous longs, trop longs. Nous sommes contraints de ne pas faire certaines missions.(lire l’article de France Bleu)

 


« Bernadette, la vie avec 883 euros de retraite » Épisode 1 : La stratégie de la débrouille

France Inter nous invite à découvrir des « portraits sensibles de héros ordinaires » à travers une série de reportages qui donnent la parole à des personnes qui vivent un quotidien difficile. Cet épisode donne la parole à « Bernadette ». À soixante-dix-sept ans, elle doit se débrouiller seule avec une toute petite retraite. Elle habite un petit deux pièces au rez-de-chaussée d’une résidence H.L.M en bordure de Reims. « J’ai eu des difficultés dans la vie, mais j’ai toujours payé mon loyer et mon électricité. Je ne veux pas être expulsée, ni qu’on me coupe le chauffage. Je préfère manger un quignon de pain dur, mais les factures, ça, non ! » dit-elle.

Bernadette a commencé à travailler à quatorze ans dans un orphelinat de Reims puis, à seize ans, elle entre dans une maison de couture où elle passe son CAP. Elle se marie à dix-neuf ans, a six enfants avec son époux, Roger. Suivent cinq autres qu’elle aura avec trois différents compagnons. « À chaque fois, je croyais que c’était le bon, et puis, à chaque fois, je me faisais avoir. Il finissait par me quitter et je me retrouvais toute seule, comme une con, avec les enfants. »

« Je paye 270 euros de loyer ; 204 euros d’électricité-gaz. J’ai ma mutuelle, mon assurance logement, mon assurance décès. Après avoir déduit tout cela, je vous assure qu’il ne reste plus grand chose pour vivre. » explique-t-elle. Pour s’en sortir c’est la débrouille : meubles de récupération, coin anti-gaspi du supermarché où l’on vend des produits proches de la date limite au plus bas prix. Il y a aussi le colis du Secours Populaire, une fois par mois, les brocantes pour les vêtements et les livres, les expéditions chez Cora avec ses copines à la recherche des lots en promotion qu’elles se partageront ensuite. Ce reportage fait partie d’une série intitulée « les vies françaises » réalisé par Charlotte Perry. (lire l’article de France Inter)

 


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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser.

 

Photo créé par wayhomestudio – fr.freepik.com

 

 

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