Bonjour et bienvenue à cette revue de presse qui nous plonge au cœur de l’actualité du travail social et des politiques publiques ! Entre la fermeture de l’ETSUP, école emblématique du secteur, les débats passionnés sur la protection de l’enfance et l’avenir incertain des CCAS, chaque article vous invite à comprendre les enjeux sur ces sujets d’actualité. C’est une sélection qui ne vise pas l’exhaustivité ! Sans oublier les multiples liens susceptibles de vous intéresser… Bonne lecture !
Travail social : l’ETSUP, école de référence, va fermer ses portes

L’annonce de la fermeture imminente de l’ETSUP, École Supérieure du Travail Social, provoque une onde de choc parmi ses étudiants et l’ensemble du secteur social. Cette école est emblématique : Cinq femmes militantes de l’action sociale et du droit de vote des femmes ont créé cette école des surintendantes d’usine (1er mai 1917). Depuis bien du chemin a été parcouru. Il est clair qu’un arrêt de cette structure est innaceptable au regard de ce qu’elle représente. Mais bon, signe des temps ce sont les difficultés économiques qui ont eu raison de ce centre de formation pas comme les autres.
Dans un communiqué publié par le Média Social, les étudiants expriment leur incompréhension et leur colère. Ils rappellent que les difficultés financières de l’école ne datent pas d’hier, mais s’expliquent par une série de choix de gestion contestés : vente précipitée des anciens locaux, projet de construction mal maîtrisé à Arcueil, et location dispendieuse d’étages à la tour Montparnasse. Cela bien au-delà des capacités réelles de l’établissement. Ces décisions, prises sans expertise immobilière et dans une communication jugée opaque, ont mené à une dégradation progressive des conditions d’études et à un sentiment d’abandon chez les étudiants et le personnel pédagogique.
La situation s’est aggravée avec l’échec du plan de sauvegarde mis en place à l’automne 2024. La région Île-de-France, principal financeur, a décidé de suspendre son soutien, précipitant l’école vers une liquidation judiciaire annoncée pour le 3 juillet 2025, à moins qu’un repreneur ne se manifeste. Mais qui est intéressé pour sauver l’école qui s’inscrit dans l’histoire même du travail social ?
Pour les étudiants, l’incertitude est totale. Ils posent de multiples questions : « Quid du déplacement vers de nouvelles écoles, quelle continuité dans les cursus ? Quid de la licence, notre formation étant en double diplomation en partenariat avec l’Université de Nanterre ? Quid des filières qui n’existent qu’à l’Etsup (Educateur-ices Techniques Spécialisé-es) ? Quid des redoublant-es ? Quid des étudiant-es sous contrats d’allocation d’études ? Quid des étudiant-es alternants ? Quid des étudiant-es étranger-ère-s venu-es en France pour un projet de formation qui n’existera plus l’année prochaine ? Quid des étudiant-es en reconversion professionnelle pour qui l’engagement dans la formation a nécessité nombre d’aménagements et sacrifices ? ».
Dans un texte publié par la CGT, la fermeture de l’ETSUP est décrite comme l’effondrement d’un modèle centenaire, né de l’après-guerre et porteur de valeurs de justice sociale, d’émancipation et de transmission. Le texte accuse non seulement une gouvernance défaillante, marquée par le turn-over des directions. Il dénonce aussi des méthodes managériales brutales. Le syndicat s’élève face à ce qu’il nomme « la dilapidation d’un patrimoine immobilier qui devait assurer l’avenir de l’école ». Le chantier d’Arcueil, laissé à l’abandon, symbolise ce gâchis : « L’ETSUP est à l’image de ce chantier : un champ de ruines là où il y avait transmission, espoir et savoir ».
Comment vous dire combien cette nouvelle est triste et dramatique. Au-delà des constats amers, les communiqués des étudiants et de la CGT en appellent à la mobilisation. Ils refusent que la disparition de l’ETSUP soit perçue comme une simple fatalité ou une conséquence inévitable de la concurrence. Ils rappellent l’importance de préserver une formation de qualité pour les futurs travailleurs sociaux. garants d’un accompagnement digne des personnes les plus vulnérables. « Ce qui meurt aujourd’hui, ce n’est pas une association – c’est une promesse sociale trahie », conclut le plaidoyer syndical, invitant chacun à refuser la résignation et à défendre l’héritage de l’école. (lire l’article des pros de la petite enfance)
Sources
- L’Etsup, une école de travail social centenaire menacée de fermeture | Le Média Social
- Le communiqué des étudiants Publié par le Média Social
- ETSUP : Plaidoyer pour une fin qui n’aurait jamais dû arriver | SNPEFP CGT
La protection de l’enfance mérite mieux qu’un procès permanent

Vous le savez, la protection de l’enfance en France traverse une période de profonde remise en question, souvent alimentée par des drames médiatisés. Dans une tribune parue sur le site du Nouvel Observateur, Stéphane Troussel, président du département de Seine-Saint-Denis, et Nadia Azoug, conseillère départementale tentent de « redresser la barre et remettre les pendules à l’heure. Tous deux rappellent d’abord que l’attention politique et médiatique est aujourd’hui plus forte, elle s’est malheureusement construite sur une succession d’événements tragiques. Le rapport récent de la commission d’enquête parlementaire, avec ses 92 recommandations, témoigne de cette prise de conscience tardive. Pourtant, disent-ils, derrière les gros titres, ce sont près de 397.000 enfants qui sont protégés malgré la saturation des lieux d’accueil, la pénurie de professionnels et des conditions de travail dégradées.
Les auteurs de cette tribune insistent sur la complexité de la situation. Ils soulignent que la crise de la protection de l’enfance ne saurait être dissociée des difficultés rencontrées dans d’autres domaines comme l’éducation, la santé ou le logement. Ils rappellent que la réussite de cette politique, décentralisée et placée sous la responsabilité des départements, dépend d’une coordination étroite avec l’État, la Justice et l’Éducation nationale. Les récentes avancées législatives restent insuffisantes sans un engagement financier et réglementaire plus fort pour soutenir les acteurs de terrain.

Au-delà des dysfonctionnements, ils nous mettent en garde contre une vision uniquement négative et sensationnaliste du secteur. Pour eux, cette approche alimente la stigmatisation des enfants placés, souvent perçus comme des « jeunes à problèmes ». Cela invisibilise les professionnels du social, dont l’engagement quotidien reste peu reconnu. Ces deux élus d’un Département particulièrement concerné déplorent que les réussites individuelles et collectives, pourtant nombreuses, soient rarement mises en avant. Ils rappellent aussi les progrès réalisés ces dernières années en matière de prise en compte de la parole des jeunes ou de sécurisation des parcours.
Ce plaidoyer invite à changer de regard sur la protection de l’enfance, à valoriser les réussites et à engager une mobilisation collective dépassant la simple réaction aux crises. Stéphane Troussel et Nadia Azoug appellent à faire de la prise en charge des enfants vulnérables une priorité partagée. Ils refusent la spirale de la défiance et de la stigmatisation. On ne peut que leur donner raison ! (lire la tribune sur le site du Nouvel Observateur)
Lire aussi :
PJJ et accueil des mineurs : mieux organiser les contrôles au sein des structures | ASH
Les CCAS doivent rester obligatoires

L’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas) exprime une vive inquiétude face à la suppression annoncée de l’obligation de création des Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS) dans toutes les communes. C’est une mesure présentée dans le cadre du « Roquelaure de la simplification ». Pour l’Unccas, cette décision risque bien évidemmment de fragiliser profondément la politique sociale de proximité, qui repose sur ces structures locales.
Rappelons que les CCAS sont des établissements publics autonomes, dotés d’une personnalité morale. Ils disposent d’un budget autonome avec un conseil d’administration pluraliste associant élus, représentants associatifs et personnalités qualifiées. Ils incarnent un modèle démocratique et partenarial unique, garantissant la transparence, l’expertise et l’impartialité dans l’accompagnement social des populations les plus vulnérables. Leur rôle dépasse celui d’un simple guichet administratif. Ils sont souvent les interlocuteurs de référence pour les habitants des communes. Ils apportent des réponses humaines et coordonnées sur le long terme.
La suppression de leur caractère obligatoire, déjà partiellement entamée par la loi NOTRe en 2015 pour les communes de moins de 1.500 habitants, a déjà montré des effets négatifs. Cela s’est traduit par des ruptures de parcours, une dilution des responsabilités et une complexification des démarches indique l’UNCASS.
L’Union Nationale dénonce également le manque de concertation autour de cette réforme majeure. L’association, qui représente depuis près d’un siècle les CCAS, regrette de ne pas avoir été consultée, ce qui va à l’encontre des principes de co-construction des politiques publiques. Elle appelle donc au retrait de cette disposition et à l’ouverture d’un dialogue véritable avec tous les acteurs concernés. L’objectif affiché par l’Unccas n’est pas de freiner la simplification, mais de préserver un service public social de qualité, accessible et efficace. (lire l’article de l’UNCCAS)
Lire aussi à ce sujet :
- La discussion sur LinkedIn suite à la publication du communiqué de l’UNCCAS | LinkedIn
- Simplification : l’idée de CCAS facultatifs refait surface, l’Unccas bondit | Localtis
- L’inquiétude de l’Unccas face à la suppression annoncée de l’obligation de création des CCAS | Le Média Social
- PLF 2025 : que proposent les centres d’action sociale pour répondre à l’urgence ? | ASH
Lire aussi :
- Lutte contre l’exploitation sexuelle des mineurs : lancement de la cartographie nationale des acteurs mobilisés | Droit d’Enfance (une bonne initiative avec une carte interactive en ligne qui nous montre qu’il y a des « trous dans la raquette »).
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- L’inquiétude de l’Unccas face à la suppression annoncée de l’obligation de création des CCAS | lemediasocial.fr
- Roquelaure de la simplification : les CCAS doivent rester obligatoires | unccas.org
- Qui veut encore soutenir le travail social et socio-éducatif ? | lalibre.be
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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser.
Photo : Dmyrto_Z sur DepositPhotos
Une réponse
Quelles terribles nouvelles !