Bonjour et bienvenue à cette revue de presse ! Aujourd’hui, voici une sélection d’articles au cœur de l’actualité sociale avec des histoires parfois surprenantes. Découvrez ainsi comment les Jeux Olympiques sont perçus par les habitants du quartier Franc-Moisin à Saint-Denis, où l’effervescence olympique contraste avec les préoccupations quotidiennes. Il y a aussi l’histoire de Thomas, un jeune homme de 24 ans qui accueille chez lui des enfants confiés par l’ASE. Enfin explorez les initiatives pour améliorer le bien-être des enfants vulnérables avec le « P’tit guide de l’attachement » de nos cousins du Québec En bonus, j’ai ajouté une enquête du mag des ASH intitulée « Handicap et Insertion un effet J.O. pour les plus fragiles ? » C’est dans son numéro d’été… N’oubliez pas non plus les multiples liens qui vous en apprendront de bien bonnes (comme cette façon incroyable et plutôt scandaleuse d’obtenir un arrêt de travail en trois minutes) Bonne lecture !
« Les JO, on s’en fout, on veut du boulot ! » : au Franc-Moisin à Saint-Denis, des Jeux si près et si loin
On peut apprécier les jeux olympique et s’intéresser tout autant à celles et ceux qui n’en profitent pas. Dans son article pour L’Humanité, Cyprien Boganda dresse un portrait saisissant du quartier Franc-Moisin à Saint-Denis. Il nous montre le contraste frappant entre l’effervescence olympique et la réalité quotidienne des habitants de ce quartier populaire à quelques centaines de mètres du site. « Le tumulte du stade tout proche, son ballet incessant de forces de sécurité et ses sandwichs jambon-fromage à 12 euros ». Malgré la proximité géographique avec le futur village olympique, les résidents du Franc-Moisin se sentent très éloignés de l’événement, exprimant des préoccupations plus pressantes liées à l’emploi, au logement et à la pauvreté qu’ils subissent.
Le journaliste souligne le sentiment d’exclusion ressenti par de nombreux habitants du quartier vis-à-vis des Jeux Olympiques. Il rapporte des témoignages de résidents qui expriment leur indifférence et aussi leur frustration, face à un événement qui ne leur apporte pas de bénéfices concrets. Les promesses d’emplois et de retombées économiques liées aux JO sont accueillies avec scepticisme par une population qui fait face à des taux de chômage élevés et à des conditions de vie précaires. « Dans une zone où près de 50 % des jeunes sont au chômage et où plus de 40 % des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté, l’événement frappe les esprits davantage par sa démesure que sa dimension sportive » écrit-il.
« Le soir de la cérémonie d’ouverture, la presse internationale a chanté les louanges d’une France « fracturée », « réconciliée avec elle-même ». Jacky est sceptique. Mère au foyer de 38 ans, elle a suivi l’événement à la télévision. Elle a adoré certains passages, surtout le show d’Aya Nakamura – « une prestation absolument magnifique ». Mais toutes les paillettes au monde ne suffiront pas à réconcilier les deux rives du canal. « Quand vous traversez le pont, il y a un décalage criant de niveau de vie, explique-t-elle. J’ai été acheter du pain tout à l’heure, je n’arrive pas à me sentir chez moi. En repassant la passerelle dans l’autre sens, vous marchez entre les gravats et les rats morts. » Cette France dont on ne parle pas devrait aussi avoir droit de cité. (Lire l’article de l’Humanité en accès libre)
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À seulement 24 ans, il accueille chez lui des enfants en difficulté
C’est assez surprenant. Cet article rédigé par Martine De Saint Jan publié sur Actu.fr nous plonge dans l’histoire de Thomas, un jeune homme de 24 ans. Il a pris la décision d’accueillir chez lui des enfants en de l’aide sociale à l’enfance et d’en faire son métier. Cette initiative, rare à son âge, soulève des questions profondes sur la responsabilité sociale et l’engagement citoyen. Est-ce le manque de candidatures et les besoins actuels d’assistants familiaux qui justifient son recrutement ? Pas vraiment apparemment. En devenant un si jeune assistant familial, Thomas incarne ce que pourrait être une nouvelle génération de jeunes adultes prêts à s’investir.
Thomas explique que sa décision a été motivée par un désir profond d’aider les autres et de faire une différence dans la vie de ces enfants. « Je veux leur montrer qu’ils ont de la valeur et qu’ils peuvent réussir, malgré les épreuves qu’ils ont traversées, » dit-il. À une époque où l’individualisme semble souvent primer, l’engagement de Thomas nous rappelle l’importance de la solidarité et de l’empathie.
L’article décrit également ce à quoi Thomas est confronté. Accueillir des enfants en difficulté nécessite non seulement de la patience et de la compréhension, mais aussi une formation adéquate. Thomas en a suivi une pour devenir assistant familial. Il est considéré en capacité pour gérer des situations complexes. Il mentionne que chaque enfant a des besoins uniques et que son rôle est de les accompagner de manière personnalisée. Le jeune quimpérois bénéficie de l’aide de travailleurs sociaux et d’autres professionnels qui l’accompagnent dans son rôle. Il insiste sur le fait que ce travail ne peut pas être accompli seul et que la collaboration est essentielle pour le bien-être des enfants. Cette observation nous invite à réfléchir sur la nécessité de renforcer les réseaux de soutien pour les familles d’accueil et les enfants en difficulté. (Lire l’article d’Actu.fr)
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Le P’tit guide de l’attachement : Un outil utile pour les professionnels et les parents
En petite enfance, les besoins des enfants sont nombreux et variés, et il est essentiel de disposer des ressources adéquates pour y répondre efficacement. C’est dans ce contexte que le P’tit guide de l’attachement, a été publié par Parsem, un organisme à but non lucratif en économie sociale Québécois. Il s’avère être un outil précieux pour les professionnels du secteur. Ce guide propose des axes d’intervention prioritaires pour enrichir les pratiques et améliorer le bien-être des enfants, en s’appuyant sur des données et des recommandations solides.
Pourquoi ce guide est-il essentiel ?
Une enquête québécoise sur le développement à la maternelle (EQDEM) de 2017 a révélé une augmentation du nombre d’enfants vulnérables à leur entrée en maternelle. Les domaines affectés incluent la santé physique et le bien-être, les compétences sociales, la maturité affective et le développement cognitif et langagier. Face à cette réalité, le P’tit guide de l’attachement offre des solutions concrètes pour renforcer les compétences des professionnels et améliorer les conditions de développement des enfants.
Le guide de Parsem propose plusieurs pistes pour améliorer la situation des enfants vulnérables. Parmi celles-ci, on retrouve l’offre de services de garde éducatifs de qualité, le soutien social des familles et des communautés, ainsi que l’accompagnement des enseignants et des intervenants. Le guide insiste également sur l’importance de l’acquisition de compétences spécifiques par les professionnels pour mieux répondre aux besoins des enfants vivant dans des contextes de vulnérabilité. Le « P’tit guide » met en avant ces bénéfices en proposant des stratégies concrètes pour soutenir les enfants et leurs familles.
Le guide ne se contente pas de proposer des solutions pour les enfants. Il s’intéresse aussi au bien-être des parents et des professionnels. Un parent bien accompagné et rassuré dans son rôle est moins stressé, plus compétent et en meilleure santé. De même, les intervenants qui se sentent soutenus et capables de faire une différence dans la vie des enfants sont plus heureux, moins sujets à l’épuisement. Cette dynamique crée un cercle vertueux où chaque acteur du milieu de la petite enfance bénéficie de l’amélioration des conditions et des compétences des autres. Pour en savoir plus sur les recommandations et les stratégies proposées par le P’tit guide de l’attachement, nous vous invitons à consulter le guide complet sur le site de Parsem. (Découvrir le guide) (Site de Parsem)
Bonus
Handicap et Insertion un effet J.O. pour les plus fragiles ?
Le numéro de juillet et août des ASH (Actualités Sociales Hebdomadaires) que j’ai reçu dans sa version « papier » me donne envie de vous parler d’un article particulier : « Handicap et insertion : un effet JO pour les plus fragiles ? ». C’est un dossier qui nous présente le sport adapté et ses déclinaisons à travers 9 reportages un peu partout en France et Outremer. C’est court mais éclairant.
Il y a un entretien avec Gilles Veille Marchiser, sociologue spécialisé dans la question de la pratique du sport. Il apporte un témoignage intéressant sur cette thématique. Il nous rappelle que le sport à visée sociale s’est développé entre les années 70 et 80, malgré un certain désintérêt des éducateurs spécialisés. À cette époque, le sport, perçu comme une activité bourgeoise, était souvent associé à la sélection et à l’exclusion. Cependant, grâce à la politique de la ville initiée au début des années 80, l’État a pris des engagements forts, notamment en créant des équipements sportifs de proximité et en formant des professionnels à l’éducation socio-sportive.
C’est dans les années 90 que le sport a véritablement acquis ses lettres de noblesse auprès des travailleurs sociaux, devenant un outil essentiel de la politique de la ville. Cette période a marqué un tournant où le sport a été reconnu pour son potentiel d’inclusion et de développement personnel. Malheureusement, cette dynamique positive a été interrompue pendant la présidence de Nicolas Sarkozy, où la logique du sport social a été délaissée au profit du concept de « sport santé ».
Le sociologue souligne que le sport est une activité caméléon. Il est capable de prendre différentes couleurs selon les contextes et les objectifs. Utilisé par des régimes autoritaires, il peut diffuser des valeurs de compétition et de sélection. En revanche, dans des démocraties, il peut promouvoir des valeurs d’inclusion et de solidarité. Le concept de « sport santé » est une démarche récente, née d’une prise de conscience à la fin des années 2000, notamment à la suite d’un rapport de l’Inserm sur les effets néfastes de la sédentarité sur la santé.
Cet article nous invite à réfléchir sur le rôle du sport dans notre société et sur la manière dont il peut être utilisé pour favoriser l’insertion des personnes en situation de handicap. Il nous rappelle également l’importance de politiques publiques cohérentes et durables pour soutenir ces initiatives.
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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser