Bonjour et bienvenue à cette revue de presse ! Découvrez le rapport annuel 2024 de la Défenseure des droits, Claire Hédon, sur les droits de l’enfant, qui met directement en lien ce sujet avec la crise climatique. Nous regarderons aussi les statistiques de la pauvreté et de la précarité révélées par l’Observatoire des inégalités. Enfin, une fois n’est pas coutume, nous parlerons d’une revue, « VST » dont le numéro qui vient de paraitre interroge notre rapport à l’obéissance au sein de nos institutions. Il y est question des tensions qui existent entre exigences institutionnelles et éthique professionnelle dans le travail social. N’oublions pas les multiples liens susceptibles de vous intéresser. Bonne lecture !
Défenseure des Droits : retour sur la Journée internationale des droits de l’enfant
Le rapport annuel 2024 du Défenseur des droits sur les enfants nous parle de l’impact de la crise environnementale sur les droits fondamentaux des jeunes générations. Cette crise, caractérisée par le réchauffement climatique, l’effondrement de la biodiversité et la pollution généralisée, menace directement le droit à la vie, à la santé et à la dignité des enfants. Le Comité des droits de l’enfant de l’ONU souligne que plus de 99% des enfants dans le monde sont exposés à au moins un facteur de risque climatique et environnemental, avec des conséquences particulièrement graves pour les plus jeunes.
Face à ces enjeux, la Défenseure des droits a formulé plusieurs recommandations pour mieux protéger les droits des enfants. Elle préconise notamment l’adoption d’un traité international contraignant pour la protection de l’environnement et l’introduction dans le Code de l’environnement d’une disposition législative sur le respect des droits fondamentaux des enfants. Le rapport insiste également sur la nécessité de garantir l’accès des enfants aux ressources vitales et à un cadre de vie sain, en améliorant la qualité de l’air, de l’eau et de l’alimentation, ainsi qu’en rénovant les bâtiments scolaires et les lieux d’accueil qui les concernent.
L’éducation à l’environnement est un autre axe majeur du rapport. Le Défenseur des droits recommande de renforcer les outils et la formation des enseignants. Claire Hédon souhaite une évaluation de la mise en œuvre effective de cet enseignement dans les établissements scolaires avec un développement des projets pratiques et pédagogiques pluridisciplinaires dès la maternelle. Elle souligne aussi l’importance de prendre en compte la parole des enfants dans l’élaboration des décisions publiques, notamment en intégrant leur présence dans les organes de consultation en matière de droit de l’environnement.
Pour marquer la Journée internationale des droits de l’enfant le 20 novembre 2024, le Défenseur des droits avait organisé une journée de présentation du rapport annuel. Plus de 3.400 enfants ont participé à une consultation nationale sur leur droit à un environnement sain. La journée a été l’occasion de valoriser leur travail réalisé et de leur offrir une tribune pour échanger avec divers acteurs du monde de l’enfance. Des débats ont réuni des représentants publics et institutionnels ainsi que des acteurs associatifs et des jeunes .
Claire Hédon, Défenseure des droits, a souligné que malgré un cadre législatif solide et des engagements forts pris par la France en matière de protection de l’environnement, les actions publiques demeurent insuffisantes face aux défis posés par le dérèglement climatique. Le rapport formule 20 recommandations visant à protéger les droits des enfants face aux dégradations environnementales, garantir leur accès aux ressources vitales et à un cadre de vie respectueux, et les accompagner dans la défense de leur droit à un environnement sain. (lire la présentation de la journée) (lire la synthèse du rapport de la Défenseure des Droits) (Télécharger le rapport)
Observatoire des inégalités : ce qu’il faut savoir sur la pauvreté en France
La journaliste Flora Peille nous résume dans les ASH l’essentiel de ce rapport. On y apprend que La grande exclusion continue de gagner du terrain. Le rapport annuel 2024-2025 de l’Observatoire des inégalités dresse un portrait détaillé de la situation. Il révèle que 5,1 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, soit 8,1% de la population française. Ce chiffre est calculé sur la base d’un revenu mensuel de 1.014 euros par personne, après versement des prestations sociales et familiales.
Ce rapport a pour intérêt de préciser plusieurs facteurs d’exposition à la précarité. L’âge apparaît comme un élément déterminant, avec la moitié des personnes précaires âgées de moins de 30 ans. Les enfants et les jeunes adultes sont particulièrement touchés. Ils affichent respectivement des taux de pauvreté de 11,4% et 10%.
Sans surprise, les familles monoparentales sont également fortement impactées, avec 19,2% d’entre elles considérées comme pauvres. Le chômage reste un facteur majeur, un quart des chômeurs étant en situation de précarité. Contrairement aux idées reçues, le travail ne protège pas totalement de la pauvreté, avec 1,1 million de travailleurs vivant sous le seuil de pauvreté.
L’origine géographique joue aussi un rôle important dans l’exposition à la précarité. Les personnes immigrées sont particulièrement vulnérables, avec un taux de pauvreté de 18,8%. Les ressortissants du Maghreb sont les plus concernés. Ils affichent un taux trois fois supérieur à celui des personnes nées en France. Les territoires d’outre-mer connaissent, eux aussi, des situations particulièrement inquiétantes, avec des taux de pauvreté atteignant 77% à Mayotte et 53% en Guyane.
En métropole, certaines zones urbaines concentrent aussi de forts taux de pauvreté, comme Aubervilliers (42%) ou le 3ème arrondissement de Marseille (52%). Face à cette situation qui n’est pas des plus rassurantes, l’Observatoire des inégalités propose plusieurs pistes d’action. Parmi elles, la remise à plat du système des minima sociaux, l’assouplissement des conditions d’accès au travail pour les étrangers, le renforcement des moyens alloués aux travailleurs sociaux. Il est aussi préconisé la régulation du marché du travail pour lutter contre la précarité de masse, et la relance d’une politique ambitieuse de logement social. (Lire l’article des ASH) (se procurer le rapport de l’observatoire des Inégalités)
Lire aussi
- Observatoire des inégalités : la pauvreté touche d’abord les jeunes | Enfance Jeunesse Infos (abonnés)
- Jeunes immigrés célibataires urbains : l’observatoire des inégalités présente les visages les plus touchés | Banque des Territoires
Le nouveau numéro de la revue Vie Sociale et Traitements (VST) intitulé « Obéir au travail ? » vient de paraitre. Il aborde une problématique particulière dans le champ du travail social et du soin : les tensions entre les exigences institutionnelles et l’éthique professionnelle dans un contexte de néo-management.
Ce numéro explore les conditions permettant aux professionnels de maintenir leur « identité de métier ». Leur sentiment d’appartenance à une institution à vocation soignante, est mise à mal dans un environnement de travail de plus en plus instable. Il examine la variété des comportements adoptés par les professionnels face aux prescriptions institutionnelles, allant de l’obéissance à la résistance.
La revue soulève des questions fondamentales sur les implications psychiques et éthiques de l’acte d’obéir ou de désobéir au travail. Elle s’interroge sur les raisons qui poussent les individus à agir d’une manière ou d’une autre, et sur les conséquences de ces choix en termes d’engagement ou de désengagement professionnel. Un aspect central de cette réflexion concerne les marges de manœuvre dont disposent les travailleurs sociaux pour gérer les injonctions paradoxales et préserver leur intégrité professionnelle. Le numéro examine comment les professionnels naviguent entre les exigences administratives et le besoin de flexibilité pour répondre aux situations uniques qu’ils rencontrent dans leur pratique. Pour lire plus et accéder à l’intégralité des articles de ce numéro, rendez-vous sur le site de Cairn.info ou celui des éditions Érès.
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Sur l’e-communauté « inclusion sociale » du CNFPT cette semaine :
- Le « Rapport sur la pauvreté en France, édition 2024-2025 » vient de paraitre
- Le nombre de diplômés en travail social décline inexorablement depuis plusieurs années
- Les précarités alimentaires se développent en France. Se former avec le CNFPT pour mieux agir dans votre collectivité
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Photo : capture d’écran de la première page du Rapport de la Défenseure des Droits
Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser