Revue de presse : L’abbé Pierre accusé de violences sexuelles / La redistribution diminue la pauvreté / Femmes à la rue

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Bonjour et bienvenue à cette revue de presse ! Aujourd’hui, nous allons aborder des sujets importants et graves qui ont récemment fait l’actualité. Tout d’abord, nous allons parler des accusations à l’encontre de l’abbé Pierre, auteur présumé de violences sexuelles. Nombreux sont celles et ceux qui n’en reviennent pas. Ensuite, nous verrons comment la redistribution des richesses en France fortement combattue par la droite politique contribue à réduire la pauvreté et les inégalités. Nous nous intéresserons ensuite aux « galères » des femmes victimes de violences conjugales pour vivre dans un logement sécurisé. Enfin, nous découvrirons les stratégies mises en place par les adolescents pour lutter contre le « doomscrolling », cette pratique consistant à faire défiler sans fin des contenus anxiogènes sur nos écrans. Vous trouverez aussi un grand nombre de liens qui nous mentre que l’actualité sociale est prolixe cet été. Bonne lecture !

 


L’abbé Pierre accusé de violences sexuelles : trois questions sur le rapport qui incrimine le fondateur d’Emmaüs

Ce sont des accusations graves à l’encontre de l’abbé Pierre, personnage iconique et adulé de la lutte contre la pauvreté en France. Il est accusé de violences sexuelles par sept femmes, selon un rapport publié mercredi dernier par Emmaüs France, Emmaüs International et la Fondation Abbé Pierre. Les faits se seraient déroulés entre la fin des années 1970 et 2005, deux ans avant son décès. Les victimes décrivent des situations similaires : des gestes et paroles « inappropriés » lorsqu’elles se retrouvaient seules avec l’abbé Pierre. L’une des victimes était mineure au moment des premiers faits.

Plus précisément les faits rapportés incluent des contacts physiques non sollicités, des propositions sexuelles, des propos à connotation sexuelle et des tentatives de contacts physiques. Une des victimes affirme avoir été mineure au moment des premiers faits. Les témoignages font état de situations similaires, notamment des contacts non désirés sur la poitrine des femmes. Les victimes décrivent un sentiment de sidération face à ces actes, en raison du statut et de l’image publique de l’abbé Pierre.

Le rapport, réalisé par le cabinet Egaé spécialisé dans la prévention des violences sexistes et sexuelles, souligne que ces comportements étaient connus au sein de la communauté Emmaüs. Certains dirigeants auraient été alertés dès 1992, et des mesures de précaution auraient été prises, comme le fait de conseiller aux femmes de ne pas rester seules avec l’abbé Pierre. Les témoignages montrent la difficulté pour les victimes de s’exprimer face à une personnalité aussi respectée et adulée. Une victime explique : « Comment vous faites quand c’est Dieu qui vous fait ça ? »

Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre saluent le courage des femmes qui ont témoigné. Ils reconnaissent que ces révélations « bouleversent » leurs structures et « changent profondément le regard » porté sur celui qui a incarné la lutte contre les inégalités sociales. Un dispositif de recueil de témoignages et d’accompagnement, strictement confidentiel, a été mis en place pour les personnes ayant été victimes ou témoins de comportements inacceptables de la part de l’abbé Pierre. (lire l’article de France Info) (lire le rapport d’enquête)

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La redistribution diminue d’un tiers le nombre de personnes pauvres

Alors que nombre de politiques de droite et d’extrême droite s’en prennent aux allocataires des minimas sociaux accusés d’être des « profiteurs », cette étude de la DREES remet les pendules à l’heure. Les statistiques démontrent que la redistribution des richesses en France, via les prestations sociales et la fiscalité directe, joue un rôle essentiel dans la réduction de la pauvreté et des inégalités. En effet, pour les 9,1 millions de personnes considérées comme pauvres en France métropolitaine, c’est-à-dire disposant d’un niveau de vie inférieur à 1 158 euros par mois, les prestations sociales non contributives représentent en moyenne 38% de leur revenu disponible. Cette part diminue fortement à mesure que le niveau de vie augmente.

Mais l’effet de la redistribution ne se limite pas à soutenir les revenus des plus modestes. Elle permet aussi de réduire significativement le taux de pauvreté, qui passerait de 21,4% à 14,5% de la population en son absence, soit une baisse de 6,9 points. Cet impact est particulièrement marqué pour certaines catégories de population, comme les familles monoparentales avec au moins 2 enfants (-20,3 points), les moins de 20 ans (-11,5 points) ou encore les personnes handicapées (-9,8 points).

Au-delà de la pauvreté, la redistribution contribue également à atténuer les inégalités de niveau de vie entre les plus riches et les plus pauvres. Ainsi, le rapport entre le niveau de vie des 20% les plus aisés et celui des 20% les plus modestes passe de 8,2 à 4,5 grâce à l’action combinée des prestations sociales et de la fiscalité directe.

En conclusion, n’en déplaise aux tenants de la réduction des prestations sociales, cette étude met donc en lumière le rôle essentiel joué par les mécanismes de redistribution pour lutter contre la pauvreté et réduire les inégalités en France. Même si des disparités importantes persistent pour certains groupes de population. Elle souligne l’importance de maintenir et d’adapter ces dispositifs pour garantir une plus grande justice sociale. (Lire le communiqué et consulter les statistques de la DREES)

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Après les violences conjugales, la rue

Dans la lutte contre les violences conjugales, l’accès à un logement sécurisé pour les femmes victimes est toujours un enjeu majeur. C’est ce que démontre une nouvelle fois un article très détaillé grâce à des témoignages publié par Virginie Menvielle et Léa Guiraud sur StreetPress. Il relate le parcours de femmes ayant fui leur domicile à Lille pour échapper à leur conjoint violent. Ces femmes se retrouvent souvent dans des situations précaires, contraintes de vivre dans la rue, dans des squats ou des foyers d’hébergement.

Face à cette situation, certaines femmes n’ont pas beaucoup de choix. C’est le cas de Sarah, qui a fui son domicile avec ses deux enfants et qui vit désormais dans un squat à Lille. « Je préfère vivre ici plutôt que de retourner chez mon mari », explique-t-elle. Mais la vie dans un squat est loin d’être facile. « On n’a pas d’eau chaude, pas de chauffage, pas de cuisine. On vit dans des conditions insalubres », déplore-t-elle.

D’autres femmes se tournent vers les foyers d’hébergement, mais ces structures sont souvent saturées et ne peuvent pas répondre à toutes les demandes. C’est le cas de Fatima, qui a passé plusieurs semaines dans un foyer avant de se retrouver à la rue. « Je ne savais pas où aller, j’ai erré dans les rues pendant plusieurs jours avant de trouver un endroit où dormir », raconte-t-elle.

Ces témoignages nous montrent la nécessité de renforcer les dispositifs d’accueil et d’accompagnement pour les femmes victimes de violences conjugales. L’article de StreetPress présente l’action de l’association Solfa qui permet des mises à l’abri à l’hôtel dans le Nord. Elle fait aussi appel à des solutions alternatives citoyennes, comme Un abri qui sauve des vies. L’association recense les personnes qui ont des logements suffisamment grands pour accueillir une femme et potentiellement ses enfants pendant quelques jours, semaines, voire mois. (lire l’article de Street Press)

 


Bonus

Lutter contre le « doomscrolling » : les stratégies des adolescents

Connaissez-vous le phénomène du « doomscrolling » ? Cette pratique consiste à faire défiler sans fin des contenus anxiogènes sur nos écrans. Peut-être avez-vous pris cette habitude prise comme des millions d’internautes. En tout cas c’est le sujet d’un article intéressant publié sur The Conversation. L’auteure, Anne Cordier professeure à l’Université de Lorraine, explore les stratégies mises en place par les adolescents pour lutter contre cette pratique, tout en soulignant que ce problème concerne l’ensemble de la société.

Le doomscrolling n’est pas l’apanage des jeunes. Les adultes sont tout autant concernés, comme le souligne Nicolas, 14 ans, qui pointe du doigt l’usage intensif de Facebook par son beau-père. Cette réalité invite à une réflexion plus large sur notre rapport aux écrans, quel que soit notre âge.

Les adolescents, désormais conscients des effets néfastes de cette pratique, développent diverses stratégies pour y faire face. Certains activent le mode « Avion » ou « Ne pas déranger » de leur téléphone pour favoriser leur concentration. D’autres, comme Geoffrey, 17 ans, choisissent de ne pas installer certaines applications jugées trop chronophages. La désinstallation temporaire d’applications est également une tactique courante, notamment en période de révisions intenses.

L’article met en avant une approche éducative pour aider les jeunes à résister à la captation de l’attention. Plutôt que d’imposer un contrôle strict, il est suggéré de sensibiliser aux mécanismes de l’économie de l’attention et d’encourager une utilisation plus consciente des médias numériques. L’auteur recommande aussi de s’abonner à des « médias positifs » pour contrebalancer le flux d’informations anxiogènes.

En fin de compte, l’article invite à considérer le ralentissement face à l’accélération comme un enjeu politique majeur. Prendre le temps de la réflexion et de la maturation de la pensée est présenté comme une qualité citoyenne essentielle dans notre société hyperconnectée. (Lire l’article publié par The Conversation)

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Photo : Tag de l’abbé Pierre | Vivie Zizounaï | Flickr

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