Bonjour et bienvenue à cette revue de presse ! Aujourd’hui, nous vous proposons un tour d’horizon sur des sujets qui touchent au cœur de notre société. De la protection de l’enfance en danger, avec un avis alarmant du CESE, à la santé mentale des Français, en passant par les galères de la justice des mineurs, cette sélection d’articles accompagnée d’une douzaine de liens vous offre un éclairage sur certains enjeux actuels dans notre secteur. Les chiffres sont éloquents, les témoignages intéressants et des propositions concrètes sont faites. Bonne lecture !
La protection de l’enfance est en danger, le CESE a adopté l’avis
Cette fois-ci ce ne sont pas les collectifs de travailleurs sociaux qui le disent mais le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Il vient d’adopter un avis qui confirme l’état de la protection de l’enfance dans notre pays. Cet avis, présenté par Josiane Bigot(Groupe Familles) et Elisabeth Tomé-Gertheinrichs. nous décrit une crise systémique qui menace le bien-être de milliers d’enfants dans le pays.
Les chiffres sont éloquents : 344.682 mineurs ou jeunes majeurs sont pris en charge par l’aide sociale à l’enfance, soit une augmentation de 18% depuis 2011. Plus inquiétant encore, 2.000 enfants étaient dans la rue en août 2024, dont près de 500 âgés de moins de 3 ans. Face à cette situation, plus de 70% des juges pour enfants admettent avoir déjà renoncé à prendre des décisions de placement d’enfants en danger, faute de solutions adaptées.
Le CESE pointe du doigt plusieurs dysfonctionnements majeurs : l’absence de statistiques fiables, le manque d’évaluations et de contrôles, l’insuffisance des ressources et des moyens budgétaires, ainsi qu’une gouvernance complexe et mal coordonnée. Les rapporteures soulignent un décalage entre le cadre protecteur des lois existantes et leur application concrète sur le terrain. Elles qualifient la protection de l’enfance de « cas d’école de la non-effectivité des politiques sociales ».
Pour remédier à cette situation, le CESE formule 20 préconisations articulées autour de quatre axes principaux. Il appelle l’État et les départements à assumer leurs responsabilités et à coordonner le pilotage de la protection de l’enfance. Il recommande également de protéger efficacement l’enfant malmené par le système, de faire respecter les droits des enfants, et de garantir une prise en charge par des professionnels suffisamment nombreux et bien formés. Parmi les mesures proposées, on trouve la création d’un code de l’enfance, l’instauration d’une autorité nationale indépendante de contrôle des structures d’accueil, et l’amélioration des conditions de travail et de rémunération des personnels du secteur. (lire l’article du CESE) (Lire l’avis du CESE)
Lire aussi
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- Tous les voyants au rouge : le secteur de la protection de l’enfance dans la rue | France Bleu
- Mineurs en danger : les députés relancent une commission d’enquête sous la pression des scandales | Mediapart
Enfin ! C’est clair et net
Santé mentale : plus d’un Français sur trois est en état de souffrance psychologique
Cet article rédigé par Julien Chabrout pour L’Express nous apprend que plus d’un tiers de la population française (36%) se trouve en état de souffrance psychologique. C’est étude récente menée par l’institut CSA pour la Fondation FondaMental qui le dit. Les résultats sont préoccupants notamment parce que cette situation touche particulièrement les jeunes, avec 64% des 18-24 ans concernés, ainsi que les femmes, dont 41% sont affectées. Les causes du stress et de l’anxiété des Français sont multifactorielles. Il s’agit notamment de la solitude, de la crainte de la précarité et de la peur du déclassement. Ainsi, plus d’un Français sur quatre déclare vivre des épisodes de solitude et n’avoir presque personne à qui parler.
L’enquête met en avant les principales sources de mal-être psychologique. En tête de liste, on retrouve le stress lié au travail, suivi de près par les difficultés financières et les problèmes de santé. Ces facteurs contribuent à créer un environnement propice au développement de troubles mentaux, dont les plus fréquents sont la dépression et l’anxiété. Face à cette réalité, les Français semblent de plus en plus conscients de l’importance d’agir. En effet, 93% des personnes interrogées considèrent qu’il est essentiel de prendre soin de sa santé psychologique au même titre que de sa santé physique. Cependant, l’accès aux soins reste problématique, avec des délais d’attente pouvant atteindre plusieurs mois pour consulter un professionnel.
Cette étude met en évidence la nécessité de développer des politiques de prévention efficaces et d’augmenter les ressources allouées à la psychiatrie publique. Comme le souligne la professeure Marion Leboyer, directrice de la Fondation FondaMental : « Il faut absolument que la santé mentale devienne une grande cause nationale. » On en est loin et à l’heure des coupes budgétaires, il ne faut pas s’attendre à de grands bouleversements sur ce sujet. (lire l’article de l’Express)
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- Ça bouge au sein des assos concernées par la santé mentale | France Assos Santé
- La santé mentale dans la ligne de mire des économies budgétaires | La Tribune
- Santé mentale, grande cause nationale 2025 : les propositions de la Mutualité Française | Mutualité Française
24e Assises des avocats d’enfants : comment se porte le droit des mineurs en France en 2024 ?
Les 24èmes Assises des avocats d’enfants, qui se tiendront les 29 et 30 novembre nous alertent sur l’état préoccupant du droit des mineurs en France. Samantha Gallay, avocate spécialisée dans ce domaine, dresse un bilan inquiétant de la situation actuelle.
En matière pénale, la réforme du Code de la Justice pénale des mineurs (CJPM) peine à atteindre ses objectifs trois ans après sa mise en place. Le manque d’investissement budgétaire, matériel et humain entrave le bon fonctionnement du nouveau système. Les tribunaux pour enfants sont confrontés à une surcharge de travail, tandis que les éducateurs doivent assumer de nouvelles missions avec des effectifs en baisse. Cette avocate souligne l’importance de rappeler le principe fondamental de la primauté de l’éducatif sur le répressif. Cette évidence n’est plus du tout prise en considération.
La situation n’est guère meilleure en assistance éducative. Les mesures prononcées par les juges des enfants sont souvent mises en œuvre avec des mois de retard, voire restent inexécutées. Cette situation laisse les enfants vulnérables dans des environnements dangereux. De plus, certaines mesures sont appliquées dans des milieux inadaptés, faute de moyens ou de formation suffisante, ce qui peut engendrer de nouvelles violences pour des enfants déjà fragilisés.
Pour améliorer la situation, Samantha Gallay préconise sans surprise un investissement réel dans la justice des mineurs et une réflexion globale impliquant tous les acteurs du secteur. Elle insiste sur la nécessité de favoriser les alternatives au placement et à l’emprisonnement, en renforçant les mesures éducatives permettant une réelle réinsertion. L’avocate souligne également l’importance d’une présence systématique de l’avocat en assistance éducative, au moins pour tous les enfants considérés comme jugés de discernement, afin de garantir leur meilleure prise en charge grâce à une défense cohérente avec le respect des droits de l’enfant. (lire l’article de Village de la Justice)
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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser