Son parcours de réussite fait plaisir à voir. Oise Hebdo lui donne la parole pour présenter son histoire : en effet, le jeune Jason est originaire de Beauvais. Placé très jeune dans une famille d’accueil à Noailles, il raconte ses passions, mais aussi son parcours d’enfant de l’Aide Sociale à l’Enfance. Il explique que dès l’âge de 16 ans il avait des rendez-vous à l’ASE pour préparer son avenir à la majorité. Il a obtenu son bac avec mention. Je ne suis pas à plaindre, dit-il alors qu’il est interrogé par Nicolas Aubouin pour Oise Hebdo. « Je suis tombé sur une bonne famille, il ne me manquait rien du tout »…
France 3 Haut de France a aussi réalisé un reportage sur le parcours de ce jeune dont le métier « d’influenceur » puis de mannequin en font rêver plus d’un. Confié à l’aide sociale à l’enfance (ASE) en 2003 alors qu’il était un bébé, il a été placé en famille d’accueil dans l’Oise, deux ans plus tard, avec son frère. « J’ai eu beaucoup de chance, parce qu’on quittait une situation très difficile avec nos parents, et on est arrivés avec des séquelles de ce qu’on avait vécu. La famille a su nous habituer à voir du monde, nous aider à oublier ce passé et à nous construire », raconte-t-il la journaliste Romane Idres .
« On n’a jamais manqué de rien sur le plan matériel non plus. Ce qui est plus difficile, c’est sur le plan affectif. Quand on est en famille d’accueil, ce n’est pas du tout comme une adoption. Ce ne sont pas nos parents. On a des éducateurs, des rendez-vous réguliers avec l’ASE, et tous les ans, il y a des jugements pour savoir ce qui va se passer ensuite, décider si on peut retourner chez nos parents ou si on doit changer de famille d’accueil par exemple. »
La journaliste explique que dans cette enfance teintée d’incertitude, Jason Lukasi a grandi un peu plus vite que les autres. Aujourd’hui, il relativise et évoque son passé avec philosophie. « Bien sûr j’ai eu des manques, j’ai manqué de mes parents, mais je vais être honnête, j’ai eu une belle enfance. Ce parcours m’a permis de me construire, d’acquérir de la maturité plus vite et de comprendre que ma vie et mon avenir ne dépendaient que de moi-même, parce que si j’échoue, je suis seul, je ne peux pas compter sur mes parents, et je n’ai plus l’ASE. »
Jason espère inspirer d’autres jeunes issus de la protection de l’enfance. « J’ai envie de leur donner de la force. Je connais les épreuves qu’ils traversent, et je veux leur dire que dans cette difficulté, il faut essayer de briller », conclut-il.
(lire l’article d’Oise Hebdo) (lire l’article de France 3 Hauts-de-France)
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- À Montreuil, une « Passerelle » pour lutter contre les nouvelles formes de précarité | Action contre la faim (« On accompagne des personnes qui sont dans des situations d’insuffisance alimentaire, dans des situations de privation, préférant donner plus à manger à leur enfant avant de combler leurs propres besoins. Pour autant, ce sont à 90% des personnes qui ne sont pas des bénéficiaires réguliers de l’aide alimentaire associative »)
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Photo : Jason Lusaki – photo extraite de son compte Twitter