Une pensée particulière lors de cette journée est émise en direction des réfugiés victimes des guerres. Dans les pays d’Europe, ce sont des travailleurs sociaux qui sont chargés d’accueillir les familles qui ont fuit des bombardements au péril de leurs vies pour tenter de se protéger. Elles sont nombreuses en Grèce, en Allemagne et en Turquie. Beaucoup moins en France et dans d’autres pays qui hésitent ou refusent même parfois de s’engager malgré les conventions internationales qu’il faut respecter dans de telles situations.
Cette journée mondiale mise en oeuvre par la Fédération Internationale du Travail Social (IFSW) vise chaque année à placer le projecteur sur les enjeux et les missions du travail social dans tous les pays du monde. Chaque année les initiatives se multiplient avec des thèmes différents. En 2016 celui qui a été retenu porte sur « la promotion de la dignité et la valeur des peuples »
vous trouverez ici un poster de la journée en français à télécharger et à imprimer que vous pouvez, si vous le souhaitez, afficher ensuite dans votre bureau ou salle d’attente. Une façon particulière de rappeler que le travail social est uni internationalement, porteur de valeurs partagées entre tous les pays adhérents à l’IFSW (il sont nombreux et certains concernent des pays en guerre ou en conflits ouverts) Malgré la « folie des hommes » qui provoquent des désastres dans certaines populations, les travailleurs sociaux restent unis et solidaires entre eux. Il est donc important et utile d’afficher nos convictions à travers cette journée en sachant qu’elle est commémorée aujourd’hui par des centaines de milliers de travailleurs sociaux de tous les pays.
La première édition de cette journée internationale remonte à 1983. Chaque année, un thème est retenu, celui de 2016 nous invite à réfléchir sur le respect des droits des peuples… En France, la conférence parlementaire qui s’est récemment tenue le 10 mars à l’assemblée nationale, s’est placée sous son égide. Mais il y a aussi cette année, 2 manifestations d’envergure programmées en Europe, à Genève et à Vienne.
Elles portent sur le rôle du travail social face à la situation des réfugiés et des personnes déplacées. Des millions de personnes fuient leur lieu de vie pour survivre. Elles sont à la recherche de la sécurité, au péril de leur vie. Elles ont recours à des voies d’évacuation dangereuses et sont menacées par les trafiquants et autres criminels qui profitent de leur détresse. Les raisons de la migration interne et internationale forcée sont multiples : la discrimination, l’oppression et l’expulsion de l’opposition politique, ethnique ou religieuse ainsi que celle des minorités. Il y a aussi d’autres raisons tels les conflits violents d’origine humaine, les catastrophes naturelles et les changements climatiques, les expropriations de terres pour la construction de barrages, les projets d’urbanisation, l’accaparement des terres, etc.
Les travailleurs sociaux sont en première ligne et ont souvent la responsabilité d’aider et d’accompagner les demandeurs d’asile et des réfugiés dans des lieux plus sûrs. Ils sont mobilisés pour mettre en oeuvre un soutien psychosocial jusqu’au retour dans le pays d’origine ou de transit vers un autre pays. Si l’asile est accordé, Ils interviennent jusqu’à ce que les réfugiés soient économiquement intégrées et devenus autonomes.
Comment interviennent les travailleurs sociaux dans ces situations ? Ils utilisent de multiples méthodes et techniques à leur disposition pour aborder et tenter d’atténuer les difficultés et stress liés à la situation des migrants: conseils individuels et familiaux; groupes et le travail communautaires; accompagnement éducatif et social, apprentissage de la langue du pays d’accueil; transmission des connaissances des modes de vie et des institutions; formation et renforcement des capacités de chacun pour une bonne adaptation et intégration dans les systèmes éducatifs et économiques; mise en réseau avec le milieu culturel, sociale et si nécessaire des communautés religieuses de leurs compatriotes mais aussi de la population locale; organisation du bénévolat soutien de jour et orientation dans les lieux permettant l’insertion par le travail auprès d’entreprises locales; préparation au retour des réfugiés pour leur rapatriement dans leur pays avec de bonnes conditions. Il y a aussi la promotion et le lobbying pour les droits des réfugiés; et cette liste est loin d’être exhaustive.
Pour relever ces défis, il est rappelé qu’il est essentiel que les intervenants en travail social soient qualifiés et aient bénéficié de formations adaptées, qu’ils connaissent et respectent les normes éthiques de leurs professions et qu’ils continuent de se former pour un travail spécialisé avec des populations extrêmement vulnérables et souvent traumatisés.
Une attention particulière est portée à Genève aujourd’hui en direction de l’ONU afin :
• de mettre en évidence le rôle du travail social, de ses valeurs, les principes éthiques et les méthodes de travail avec les réfugiés et déplacées en présentant des exemples de bonnes pratiques,
• d’explorer les possibilités de coopération entre les agences de l’ONU et les organisations de travail social international pour réactiver, renforcer et élargir la coopération existante et coordonner des actions
• de plaider pour une utilisation plus efficace du potentiel du travail social dans la promotion des droits de l’homme et du développement social, y compris le soutien et la promotion des programmes de formation en travail social ainsi que des associations professionnelles