Pourquoi aux États-Unis, les grandes compagnies privées font-elles appel aux travailleurs sociaux ?

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La demande de travailleurs sociaux n’a jamais été aussi grande aux États-Unis. Le Bureau américain des statistiques du travail avait annoncé une croissance de l’offre d’emploi de 19% plus importante que la croissance moyenne de l’emploi dès 2016 jusqu’en 2022. Et cela continue aujourd’hui.

« Why private companies are taking on social workers » par J Juan Macias, (1)

« Le besoin de travailleurs sociaux dans les milieux professionnels et administratifs à but non lucratif est reconnu. Mais ce sont désormais les entreprises privées du monde entier qui commencent à reconnaître leur valeur à travers les compétences transférables qu’ils peuvent apporter dans le monde du travail. De plus en plus, les entreprises recherchent des professionnels qui peuvent les aider prendre en compte et répondre à une série de questions; Cela va de la sécurité, à la santé et le bien-être des employés en passant aussi à l’amélioration de la performance financière, sociale et environnementale de l’entreprise.

Les travailleurs sociaux sont performants.

Ils maîtrisent des situations complexes grâce au nombre important d’expériences cliniques qu’ils rencontrent. Ils n’ont jamais été en meilleure position pour prospérer et prendre place dans un cadre d’emplois non traditionnels au sein du secteur privé à la condition qu’ils s’inscrivent avec rigueur dans les exigences posées par les entreprises.

Les travailleurs sociaux sont performants dès lors qu’il s’agit de comprendre le comportement humain, la motivation, le poids des relations interpersonnelles, ainsi que les défis qui sont posés aux salariés. Les travailleurs sociaux d’entreprise assument de nombreuses fonctions. Ils aident les employés à gérer les exigences de la vie professionnelle et de la vie personnelle et familiale. Ils aident aussi les entreprises à bâtir des relations positives avec leurs salariés. Ils interviennent sur les risques psychosociaux et font face à des personnes qui rencontrent des difficultés dans leur quotidien tels la dépendance aux produits toxiques, la violence conjugale, le divorce lorsque ces questions pénètrent l’entreprise. Mais ils peuvent aussi s’inscrire dans des équipes de travail de coaching permettant aux salariés d’être plus productifs en aidant à résoudre les conflits et à gérer le changement.

Des nouvelles formations

L’Université de Californie du Sud avec son école de travail social a créé un programme de formation non traditionnel qui reconnaît ce besoin des entreprises de disposer de travailleurs sociaux spécifiquement formés à leur intention. Ce programme s’adresse aux étudiants de niveau Master intéressés pour appliquer leurs compétences auprès des organisations qui ne recrutent pas généralement des diplômés en travail social. Les étudiants peuvent choisir entre deux options : le travail social et les relations d’affaires dans une société mondialisée ou la planification et l’administration au sein des organisations communautaires, inscrites dans des process de travail « non traditionnels ».

Son programme met l’accent mise sur une approche et une action sociale éthique qui exclue la violence et met en avant des valeurs positives dans le lieu de travail.Le monde du travail et des affaires conduit les étudiants à penser globalement et à réfléchir sur l’impact des sociétés influentes. Les étudiants évaluent le niveau de leurs interventions avec d’un côté ​​ micro (individuel et familial) de l’intervention, et de l’autre, macro (le changement organisationnel et le développement du programme.)

De même, l’organisation communautaire enseigne aux étudiants d’appliquer leurs compétences en leadership émergent dans la planification, la gestion et l’administration aussi bien auprès d’organismes à but non lucratif et qu’auprès d’établissements privés de l’industrie. Compte tenu des défis mondiaux comme les catastrophes naturelles d’origine humaine, les épidémies et les difficultés de développement durable, les élèves apprennent aussi à être innovant et interdisciplinaire.

Les stages « non traditionnels » en travail social sont l’occasion pour les étudiants d’appliquer ce qu’ils ont appris des situations réelles sous la supervision d’un professionnel. Les étudiants sont en mesure de travailler aux côtés de chefs d’entreprises pour évaluer leurs services, choisir des indicateurs de performance adaptés, en lien avec des objectifs d’aide et de mise en œuvre des stratégies de gestion du changement et de la performance. Dans une autre entreprise, les stagiaires ont conçus et mis en œuvre une formation pour les superviseurs et les employés pour améliorer la communication interne et la productivité.

Le programme en cours obtient de très bons résultats. Il a déjà permis de placer les travailleurs sociaux dans des banques, dans le plus grand studio de cinéma et de télévision dans le monde et une multinationale deuxième cabinet de services professionnels aux États-Unis. Les intitulés d’emploi vont de directeur des relations avec les employés à partenaire d’affaires senior dans les partenariats gouvernementaux et communautaires.

Un travail reconnu et porteur de sens

Lorsqu’on demande aux étudiants pourquoi ils ont choisi le travail social comme leur profession, la plupart d’entre eux disent que c’est de redonner sens à leur travail et leur permet de faire la différence. Alors, pourquoi ne le travail social dans le secteur privé n’aurait-il pas de sens ? Parce que les objectifs et les missions se chevauchent souvent.

Aux États-Unis, les entreprises multinationales sont de plus en plus conscience de l’importance d’une approche globale auprès de la population, et s’interrogent sur l’avenir de la planète et la question du profit. Elles commencent à comprendre l’importance de contribuer à la communauté qui les soutient, et mesurent combien cela peut affecter leur succès et croissance à long terme. En fait, la plupart engagent des efforts de responsabilité sociale des entreprises dans des domaines traditionnellement pris en charge par le travail social, y compris le développement communautaire, la sécurité publique, l’éducation, la santé publique et de la diversité. »

Bref vous l’avez compris de plus en plus d’entreprises et les organismes sans but lucratif embauchent des travailleurs sociaux. Cela serait bénéfique pour toutes les parties concernées.

(1) : J’ai traduit ce texte de J Juan Macias, directeur adjoint de la formation professionnelle pour l’Université de Californie du Sud de l’école de travail social publié sur le hub du travail social hébergé par le journal « the Gardian ».


Photo : étudiants de l’École de Travail Social de L’université de Californie du sud

 

Note : Cet article a été initialement rédigé et publié une première fois en janvier 2021

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