Violences conjugales : 121 femmes ont été tuées en 2018
Les chiffres, communiqués mercredi par la délégation aux victimes du ministère de l’Intérieur, sont en légère baisse par rapport à ceux de 2017. Il n’empèche, le rapport est accablant. Et il ne faut pas se tromper : « malgré les politiques engagées, le nombre de tentatives d’homicide augmente ». Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. « Le plus souvent, il n’ y pas préméditation des faits. « Dans 4 cas sur 5 c’est un passage à l’acte soudain », détaille Emmanuelle Lagarde. Le meurtre intervient au domicile, lors d’une dispute conjugale ou parce qu’il y a eu un refus de séparation. Dans plus de 1 cas sur 2, le meurtrier a bu ou pris de la drogue »… (lire l’article de FranceTV Info)
Marlène Schiappa annonce un Grenelle contre les violences conjugales, mais pas de moyens supplémentaires.
Le journal Le Monde s’interroge : Est-ce un énième coup de com ou véritable ambition politique ? Les associations qui accompagnent les femmes victimes étaient pour le moins circonspectes, précise le journal. Une campagne de sensibilisation ainsi qu’une «consultation citoyenne» sont annoncées alors que chaque année, au moins 219 000 femmes sont victimes de violences physiques et-ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint. Les travailleurs sociaux sont bien placés pour connaitre et agir face à cette réalité. Mais Il faut « Sortir des opérations de communication » et mettre des moyens comme le fait le gouvernement espagnol dans son pays. (Lire l’article du Monde)
L’exemple espagnol où des moyens sont engagés
En Espagne, un « pacte national contre les violences sexistes » a été signé dès 2017 par les différentes forces politiques du pays, à l’époque où Mariano Rajoy était encore chef du gouvernement. Cet accord prévoit bien, un investissement d’un milliard d’euros sur cinq ans, soit 200 millions par an précise le journal 20 minutes qui est allé vérifier l’information. « Ce pacte implique l’union d’un grand nombre d’institutions, d’organisations et d’experts dans la formulation de mesures visant à éliminer la violence à l’égard des femmes ». (Lire l’article de 20 minutes)
Protection de l’Enfance : Quel pacte ?
C’est la question que pose Lien Social. «Le pacte pour l’enfance, c’est l’ensemble de ma politique» , expliquait, le 26 juin dernier, le secrétaire d’État chargé de la protection de l’Enfance, Adrien Taquet, aux journalistes qui tentaient d’avoir des précisions sur le calendrier des annonces concernant la réforme de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Le communiqué du ministère indiquait «remettre cette politique publique à hauteur d’enfant», mais encore ? Des annonces étaient attendues lors des assises de la protection de l’enfance ces 4 et 5 juillet à Marseille. Finalement des « bribes de mesures » ont été annoncées loin d’être à la hauteur des enjeux. …/… Il n’y a eu «Aucune véritable réponse aux préoccupations exprimées par les professionnels de terrain », souligne la commission de mobilisation du travail social d’Ile-de-France. Faut-il rappeler que le manque de places d’accueil et la dégradation sans précédent des conditions de prise en charge des enfants confiés par le juge, la surcharge des structures d’accueil,contribuent à dégrader le travail des professionnels ? Le sujet est-il tabou ? (lire l’article de Lien Social)
Travailleurs sociaux et entrepreneurs sociaux : tous ensemble ?
La montée des entreprises sociales et parallèlement le déclin relatif du modèle associatif crée des peurs et des crispations. Interrogé par Noël Bouttier, le président du Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves), Jonathan Jérémiasz, après avoir présenté son parcours estime que « les entrepreneurs et les travailleurs sociaux ont parfois tendance à se distinguer en s’auto-caricaturant ». pour lui » Certains entrepreneurs arrivent sur les territoires avec une posture qui manque de finesse. De même, certains travailleurs sociaux se sont éloignés de la cause qu’ils doivent défendre, tout simplement parce qu’ils ont refusé de se remettre en question ». Il plaide pour une rencontre qui donne à voir aux futurs professionnels la complexité de l’univers de l’autre… (lire l’article du Média Social)
et aussi
Avec les vacances scolaires, les expulsions locatives de familles sans solution de relogement reprennent
Les préfectures et les bailleurs choisissent cette période pour exécuter les décisions de justice. Avec un objectif : terminer le processus avant la rentrée scolaire. Le Monde cite ce témoignage : « Ils ont attendu 9 heures, mercredi 26 juin, ma fille, âgée de 7 ans, étant à l’école, pour arriver à cinq, un huissier, un serrurier, trois policiers, et me prier d’évacuer », raconte Sarah (elle a souhaité garder l’anonymat). La jeune femme de 28 ans s’y attendait. « Mon jugement, pour une dette de loyer de 4 000 euros que m’avait laissée mon ex-compagnon, remonte à août 2017. J’avais déjà mis à l’abri les jouets de ma fille, mais j’ai dû abandonner les meubles, le canapé, le frigo… Ils ont refermé la porte, changé la serrure et je me suis retrouvée sur le trottoir avec trois sacs et un Caddie, …/… Le commissaire m’a affirmé que c’était les consignes du nouveau préfet de ne pas s’occuper de ça et que je devais aller voir mon assistante sociale. » La journaliste Isabelle Rey-Lefebvre précise que cette femme était pourtant reconnue comme relevant du dipositif DALO dont on mesure ici l’efficacité. (Lire l’article du Monde)
La photo est issue d’une affiche de prévention contre les violences conjugales
La sélection des articles a été réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre (merci à elle pour sa veille professionnelle)
Une réponse
En lien avec votre article sur les violences conjugales, plasticienne engagée, j’ai réalisé une installation dans un centre d’art sur le violences faites aux femmes. Intitulée « Loi n°2010-769 », elle rend tristement hommage aux 130 femmes décédées en 2018 en France et à toutes les autres décédées dans le monde, victimes de leur partenaire ou ex-partenaire. A découvrir : https://1011-art.blogspot.com/p/loi-n2010-769_2.html
Mais aussi « This is not consent » sur la culture du viol : https://1011-art.blogspot.com/p/thisisnotconsent.html
Ces séries ont été présentées à des lycéens lors des Journées de la Femme 2017, 2018 et 2019. Quand l’art contemporain ouvre le débat. Une solution pour discuter dès le jeune âge de ce problème qui paraît insoluble …