Connaissez-vous le code illustré de déontologie des assistant·e·s de service social ?
En 1950, l’Association Nationale des Assistant(e)s de Service social (ANAS) diffusait la première version de son code de déontologie. La puissance des principes énoncés et des engagements revendiqués par la profession prenaient la forme d’un texte dactylographié dont l’austérité contrastait avec la profondeur et l’importance. Très vite, les professionnels se sont emparés de ce texte de référence pour nourrir leur réflexion et s’orienter dans l’action. Après des remaniements au fil du temps, ce code de déontologie demeure un repère structurant pour la profession. Mieux encore, des travailleurs sociaux issus de multiples formations s’en inspirent et l’utilisent aujourd’hui comme une ressource pour leur travail. Désormais, c’est un code de déontologie illustré que vous propose l’ANAS
Les dessins illustrent chaque article du code, soit en apportant un éclairage, soit en instaurant une dose d’humour et d’humanité. Les dessins de Fanny sont vraiment agréables et tapent l’œil au bon endroit. N’hésitez pas à vous procurer ce code ou mieux encore, en offrir un à votre collègue préféré(e). Celui ou celle qui par exemple, ne comprend pas bien pourquoi la déontologie garde une place aussi importante dans vos pratiques. Présenté comme cela, le code de déonto a pris un sacré coup de jeunesse. Il intéressera aussi tous les jeunes professionnels et les étudiants. Chaque exemplaire est mis en vente sur Le site de l’ANAS au prix de 10 € + 2,32 € de frais de port (France), supplément d’affranchissement pour l’étranger.
HCTS : les entretiens du Livre Blanc
Le Haut Conseil du Travail Social organise une série d’entretiens-auditions de travailleurs sociaux, d’employeurs, de formateurs, d’étudiants, de personnes accompagnées, de personnalités, d’experts, d’universitaires. Elle vise à nourrir le « Livre Blanc du travail social » qui sera remis en juillet à la Première Ministre et au Ministre des Solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées. Les organisateurs souhaitent s’inscrire dans une démarche de co-construction. Certains diront qu’il s’agit d’un rapport de plus et que les mesures tardent à venir. Ils n’ont pas tort, pour autant il faut encore et toujours rappeler aux pouvoirs publics la nécessité de prendre des mesures significatives pour lutter contre la désaffection de nos métiers.
Or quelles sont ces mesures et quelles priorités faudrait-il engager ? La demande des hausses des salaires est certes nécessaire mais ne suffit pas. Revaloriser les métiers du travail social passe aussi par une série de mesures organisationnelles et d’orientations qu’il faut clairement identifier.
Pour cela, il faut vous inscrire en ligne via cette page IdealCO. Rappelons que ce « Livre blanc » a pour principale ambition d’élaborer des recommandations concrètes à un moment de perte d’attractivité particulièrement intense des professions du social et du médico-social. Difficultés majeures de recrutement dans tous les secteurs, turn-over des professionnels, crise de « vocation » des jeunes générations qui se détournent des centres de formation… autant de sujets auxquels des solutions doivent être apportées.
L’expertise des travailleurs sociaux et des personnes accompagnées sur ce sujet est essentielle. Vous pouvez partager à tous vos réseaux respectifs sans restrictions : https://hello.idealco.fr/hcts-entretiens-livre-blanc/ . La première journée sera consacrée à « donner la parole » à un certain nombre d’acteurs lors d’un webinaire : travailleurs et intervenants sociaux, personnes accompagnées, étudiants en travail social ; là où la plupart des rapports ces dernières années ont bien plus mobilisé les manageurs et encadrants hiérarchiques des différentes instances du champ social et médico-social que les professionnel(le)s dits de « de première ligne ».Sauvez et diffusez la date : Les échanges du jeudi 16 février (de 9h.00 à 17h.00) auront pour terme » L’expertise des travailleurs sociaux et des personnes accompagnées ».
Vous pouvez aussi noter dans vos agendas la 2ᵉ journée des « entretiens du Livre blanc du travail social » : le thème est différent puisqu’il s’agira de « (Re)penser le travail pour mieux transformer le social ». Ce sera le 28 février prochain.
Inscrivez-vous, faites inscrire vos équipes, nous disent les organisateurs. Les journées seront organisées en quatre séances de 1h30. Deux avec des travailleurs sociaux, une avec des personnes accompagnées, une avec des étudiants en travail social qui n’ont pas été oubliés.
Retour à domicile
Éducatrice de rue, B.M. travaille au sein d’une équipe qui va à la rencontre des personnes vivant à la rue, au détour de maraudes et de signalements qui nous sont faits via le 115 (numéro pour les sans abris). Elle se trouve ainsi être témoin « de ce désespoir qui grandit dehors, de cette dignité qui s’amenuise, de ces têtes qui se baissent ». Les travailleurs sociaux continuent de les voir et de les écouter. Qui sont ceux que l’on veut invisibiliser et que l’on préfère cacher jusque dans les vides-ordures ?
B.M. qui ne donne pas son nom pour respecter un devoir de réserve nous présente la situation d’une personne à la rue. « Il a très froid et depuis deux jours, il n’arrive plus à marcher. Comme il a précisé qu’il dormait dans un local poubelle d’une tour d’immeuble, eh bien, il lui a été conseillé d’appeler le numéro pour les sans-abris ». Le 115 ce numéro qui trie les demandeurs d’hébergement en fonction de leur situation.
Il est difficile à trouver ce Monsieur et pourtant, le récit est éclairant. « Perplexes, nous voyons une trappe s’ouvrir péniblement dans un mur. Un homme nous fait signe, il s’extrait comme il peut de ce trou et tombe à nos pieds, image à peine croyable. Il ne nous regarde pas, parle d’une voix tout juste audible : il nous parle du froid, de la douleur à un de ses pieds, de l’autre pied, qu’il ne sent plus, et que ça l’inquiète parce qu’il n’arrive plus à bouger.
« Dans une société qui produit toujours plus de précarité et de richesse, il en reste, des gens dehors, on les voit. Il en reste, de la pauvreté, des gens qui ne rentreront jamais dans les cases, dans vos cases. Terminée, l’inconditionnalité ! Maintenant, faut mériter. écoutez ce cri de colère d’une éducatrice qui nous raconte sans détours le réel de son travail. « Fermez les yeux tant que vous pouvez, ne nous écoutez pas, vous pourrez toujours dire que vous ne saviez pas » conclut-elle. (Lire l’article en accès libre de son blog sur Médiapart)
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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser.
Image : illustration du code de déontologie de l’ANAS par la dessinatrice Fanny