Lien Social nous apprend que les assistantes sociales scolaires « haussent le ton ». Il y a de quoi. Elles ont tout simplement été « oubliées » du rapport « flash » rédigé par la mission « relations Ecole-Parents ». Ce rapport a été remis fin janvier par les députées Aurore Bergé et Béatrice Descamps au ministre de l’Éducation nationale. Dans un communiqué le syndicat UNSA souligne : » Si nous saluons leur souhait de voir évoluer la place donnée aux familles à l’Education Nationale, nous regrettons que ce dernier omette totalement l’existence, la place et le rôle du service social en faveur des élèves à l’Education Nationale. »
Le SNASEN UNSA dans son communiqué a donc rappelé aux députées en charge de ce rapport l’existence du service social en faveur des élèves et de ses missions définies par un décret en date du 22 mars 2017 qui précise ses priorités nationales. Parmi celles-ci certaines sont celles qui correspondent point par point au sujet du rapport et de la mission flash des deux parlementaires : « soutenir et accompagner les parents dans leur fonction éducative, mettre en place des actions de soutien à la parentalité dans le cadre de la scolarité et concourir au renforcement de la coopération entre l’école et les parents ». Cela fait un peu désordre et cette info est digne d’un écho dans le canard enchaîné…
Depuis ce communiqué les déléguées UNSA ont rencontré le 20 février Mme Descamps députée en charge de la Mission flash . Celle-ci a reconnu son erreur d’appréciation. Le syndicat précise : « notre service a été effectivement oublié car il n’a pas été auditionné (aucune organisation syndicale d’assistants et de conseillers techniques du SSFE , ni la DGESCO) ». Lors de cette rencontre la députée a reconnu que le rôle du service social en faveur des élèves « mérite une meilleure visibilité ». C’est un minimum effectivement.
Ce n’est pas la première fois que ce type de mésaventure survient aux assistantes sociales scolaires. Ségolène Royal lorsqu’elle était ministre de l’éducation déléguée à l’éducation scolaire (1997-2002) avait axé toute sa politique de prévention en faveur des élèves en s’appuyant sur les infirmières scolaires sans faire état de la profession et de la mission des assistantes sociales de l’Education Nationale. Une collègue à l’époque m’avait soufflé que la belle-mère de Ségolène Royal étant de la profession, elle ne pouvait en ignorer la réalité. Pour elle visiblement, ce n’était pas un acte manqué ni un oubli, mais une volonté de minimiser leur rôle. C’est du moins ce qu’en avait perçu à l’époque certaines collègues du service social en faveur des élèves. Cette fois-ci il n’en n’est rien. C’est tout simplement un oubli ! Un oubli qui fit un peu désordre quand même ..
Le rapport étant remis, il faut espérer que les propositions des assistantes sociales scolaires de l’UNSA seront étudiées et intégrées dans les préconisation mais rien n’est acquis loin de là. Voici en quelques lignes quelques préconisations :
- Le manque des moyens du service est récurrent : Le SNASEN UNSA dénonce le sous-effectif du service social en faveur des élèves depuis de nombreuses années sans être entendu
- La mission est menée mais rien n’avancera sans la création de postes supplémentaires pour répondre aux besoins non satisfaits dans ce domaine.
- Le Ministère de l’Education Nationale et les politiques doivent reconnaître et valoriser le service social en faveur des élèves car il peut, s’il en a la volonté s’appuyer sur des professionnel(le)s qualifié(e)s et expérimenté(e)s sur la question des relations école-parents. Le service social en faveur des élèves possède une expertise sur ce sujet.
La photo est issue du site du SNASEN de l’UNSA, prise lors de la rencontre des déléguées Snasen le 20 février avec la députée Béatrice Descamp (à droite sur la photo)