Revue de presse | Protection de l’enfance : un électrochoc / La précarité des personnes âgées / « Nos métiers disparaitront »…

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Bonjour et bienvenue à cette revue de presse qui vous propose un tour d’horizon des sujets marquants du moment : de la protection de l’enfance qui vise une pleine refondation, à la précarité hygiénique qui touche aussi nos aînés, en passant par la mobilisation des professionnels du travail social face à la réforme des diplômes sans oublier l’inquiétante remontée de la mortalité infantile dans notre pays. Autant de thèmes forts, portés par des témoignages, des analyses et des chiffres qui éclairent notre réalité sociale. Sans oublier les multiples liens susceptibles de vous intéresser… Bonne lecture.

 


rapport enquete parlementaire N°1200Le rapport parlementaire sur la protection de l’enfance, rendu public le 8 avril dernier, a été largement salué par les associations et les départements, explique  attendent désormais des mesures concrètes de la part de l’État. La ministre des Solidarités, Catherine Vautrin, a confirmé l’élaboration d’un « plan de refondation » de l’aide sociale à l’enfance. Elle a promis la création d’une instance de pilotage partagée avec les départements, un renforcement des contrôles et une présence accrue de l’État localement.  Notez qu’il est aussi mis fin à l’idée selon laquelle une recentralisation serait la solution à la crise actuelle.

Les départements, par la voix de François Sauvadet, président de Départements de France, se disent prêts à s’engager davantage, à condition que l’État s’implique réellement. Ils rejettent cependant un contrôle trop strict des préfets et prônent une politique qui privilégie l’environnement familial de l’enfant, l’ASE devant rester le dernier recours. Le gouvernement a  de son côté identifié sept priorités pour la refondation de la politique de protection de l’enfance. Cela va de la prévention et la santé à l’accompagnement à l’autonomie des jeunes et à la refondation de la gouvernance, avec la promesse d’une meilleure coordination.

Les associations, telles que la Cnape et l’Uniopss, saluent la sévérité du constat dressé par le rapport et appellent à un véritable électrochoc pour sortir de l’immobilisme. Elles insistent sur l’urgence d’agir après treize rapports publiés depuis 2022 et soulignent l’importance de ne pas sacrifier l’attention portée aux enfants les plus vulnérables. Plusieurs collectifs et syndicats insistent de leurs côtés sur la nécessité de renforcer le service social scolaire et d’accompagner les jeunes majeurs jusqu’à 25 ans. Ils rappelent que seules des réformes concrètes et une volonté politique forte permettront de transformer ces recommandations en actions réelles (lire l’article de la Banque des territoires)

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personnes agees angle eleve chat 23 2150139685La précarité hygiénique, longtemps associée aux jeunes ou aux familles en difficulté, frappe aussi les personnes âgées, souvent sans que cela se sache. Selon L’édition 2025 du baromètre « Hygiène et précarité en France » de l’Ifop et de l’association Dons solidaires relayée par Franceinfo, de nombreux seniors sont contraints de limiter. Nombreux sont ceux qui renoncent à l’achat de produits d’hygiène de base, faute de moyens suffisants. Ce phénomène, encore tabou, s’accompagne d’un profond sentiment de honte et d’une atteinte à l’estime de soi. « Se laisser aller, ça vous met le moral au plus bas », confie ainsi une retraitée, illustrant le poids psychologique de cette précarité invisible.

Les chiffres sont révélateurs : près de 30 % des personnes âgées déclarent ne pas pouvoir acheter régulièrement des produits d’hygiène, et 8 à 9 % d’entre elles ont déjà dû choisir entre se nourrir ou se laver. Si ces proportions restent inférieures à la moyenne nationale, elles n’en sont pas moins préoccupantes. En effet, les dépenses liées à la santé et à la dépendance augmentent avec l’âge, explique la journaliste Camille Laurent qui a recueilli pour cet article de multiples témoignages.

Ce renoncement, qui peut sembler anodin, a des conséquences bien réelles : isolement social, repli sur soi, et parfois même refus de sortir de chez soi par peur du regard des autres. « On n’ose plus aller voir les amis, on se sent mal à l’aise », témoigne une autre personne âgée, soulignant la dimension sociale du problème.

L’accès aux aides reste limité pour les seniors, souvent freinés par la complexité des démarches administratives ou par une forme d’autocensure. Seuls 1 % des plus de 75 ans ont récemment sollicité une structure d’aide pour obtenir des produits d’hygiène, contre 22 % chez les personnes en grande précarité. Ce faible recours s’explique autant par une meilleure stabilité financière apparente que par la peur d’être stigmatisé ou de devoir avouer une situation difficile. L’association Les Petits Frères des Pauvres souligne par ailleurs que la fracture numérique aggrave l’exclusion, 73 % des seniors rencontrant des difficultés avec les démarches en ligne. (lire l’article de FranceInfo: )

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« Nos métiers disparaîtront » : une pétition contre la réforme des diplômes du travail social

logo petition nos metiers vont disparaitre

Le Média Social fait écho à une pétition qui a récemment été mise en ligne. Elle émane de plusieurs associations professionnelles dont l’Association nationale des assistants de service social (Anas), France ESF, de syndicats tels le Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE), la CGT, Sud Santé Sociaux entre autres.  Les organisations dénoncent une refonte des diplômes de niveau 6 qui, selon elles, risque de faire disparaître progressivement leurs métiers. (assistant de service social, conseiller en économie sociale familiale, éducateur de jeunes enfants, éducateur spécialisé et d’éducateur technique spécialisé). Pour elles cette disparition pourrait être effective dès la rentrée 2026.

Au cœur de la contestation, la réforme prévoit que trois blocs de compétences sur les quatre que comptent actuellement ces diplômes seraient désormais communs et transférables à l’ensemble des diplômes d’État du secteur. Les promoteurs de la pétition, qui sont sont représentés aux HCTS, y voient un risque d’« appauvrissement des qualifications » et une remise en cause profonde du processus de professionnalisation construit au fil des décennies.

Les organisations alertent également sur l’absence de réelle concertation autour de ce projet, porté par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS). Elles déplorent une opacité persistante, notamment sur les volumes horaires de formation par bloc. Elles rappellent que chaque métier du travail social possède sa propre culture, ses méthodes et son approche, et que cette diversité constitue une richesse indispensable à la qualité de l’accompagnement des publics. Réduire les formations à un socle commun, affirment-elles, reviendrait à nier cette réalité de terrain et à fragiliser l’ensemble du secteur. (Lire l’article du Média Social) (accéder à la pétition) (télécharger le communiqué)

 


Carte. La mortalité infantile repart à la hausse en France. Voici les départements les plus touchés

mortalite infantile INSEELa mortalité infantile repart à la hausse en France, un constat inquiétant révélé par une étude de l’Insee parue le 10 avril dernier. En 2024, 2.700 enfants de moins d’un an sont décédés, soit 4,1 décès pour 1.000 naissances, ce qui signifie qu’un enfant sur 250 n’atteint pas son premier anniversaire. Après des décennies de baisse, le taux de mortalité infantile augmente légèrement, passant de 3,5 ‰ à 4,1 ‰. Cette hausse est essentiellement due à l’augmentation des décès survenus entre 1 et 27 jours de vie, alors que la mortalité le jour de la naissance et celle entre 28 jours et un an restent stables.

La France se distingue désormais par un taux de mortalité infantile supérieur à la moyenne de l’Union européenne depuis 2015. Elle figurait parmi les pays les mieux classés il y a encore vingt ans. En 2023, la moyenne européenne s’établit à 3,3 ‰, contre 4,0 ‰ en France. Les comparaisons internationales doivent toutefois être nuancées, car les pratiques de déclaration varient d’un pays à l’autre. Certains facteurs de risque sont bien identifiés : les garçons, les naissances multiples, les mères très jeunes ou âgées, ou encore les familles issues de milieux sociaux défavorisés sont plus exposés. Les mères résidant dans les départements d’outre-mer (DOM) ou nées en Afrique subsaharienne présentent également un risque deux fois plus élevé de perdre leur bébé.

Les disparités territoriales sont frappantes. Dans les DOM, la mortalité infantile est deux fois plus élevée qu’en métropole précise Alexandra Segond sur actu.fr . le taux record si l’on peut dire revient à la Guyane (9,7 ‰) et à Mayotte (9,2 ‰). La pauvreté, l’obésité maternelle plus fréquente, la prématurité et certaines pratiques de couchage des nourrissons contribuent à cette surmortalité. En métropole, tous les départements restent sous la barre des 5 ‰, mais la Seine-Saint-Denis affiche un taux nettement supérieur à la moyenne nationale. Notre peine à enrayer cette hausse, qui interroge sur l’efficacité des politiques de prévention et l’accès aux soins dans certains territoires. (lire l’article d’actu.fr)

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ecom CNFPT

Cette semaine sur l’ e-communauté « inclusion sociale » du CNFPT (travailleurs sociaux territoriaux – CCAS et Départements –  inscrivez-vous c’est gratuit)

 


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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser.

Photo : Auteur alphaspirit sur depositphotos

 

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