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Revue de presse | Palestine – Israël : une nécessaire solidarité / Barbara dort dans les bois / L’enfer des trop-perçus CAF

Bonjour et bienvenue à cette revue de presse de début de semaine. Nous vous proposons d’abord ce communiqué de la Fédération Internationale du Travail Social (IFSW) sur le conflit Israël-Palestine. Que dire au sujet de Barbara, ce mannequin qui dort dans le bois de Vincennes ? C’est un reportage saisissant publié par Le Parisien. Autre situation assez insupportable : l’enfer des trop-perçus CAF qui affectent des centaines de milliers de nos concitoyens. L’enquête de Street-Press est édifiante. Enfin retour sur un débat : il vous est possible de suivre dans son intégralité la table ronde qu’a récemment organisé Lien Social : le sujet de la souffrance au travail n’est pas nouveau, certes, mais il faut vraiment avancer face à cette réalité… Et puis n’oublions pas non plus les multiples liens sur les sujets du moment. Installez-vous confortablement pour prendre connaissance de cette actualité. Bonne lecture !

 


Solidarity with Social Workers in Israel and Palestine

La Fédération internationale des travailleurs sociaux (IFSW) a publié un communiqué sur la situation dramatique que vivent actuellement les populations d’Israël et de Palestine. Le texte rédigé à deux mains par par Ana Radulescu, présidente de l’IFSW Europe, et Machiko Ohara, présidente de l’IFSW Asie-Pacifique, met en lumière le rôle crucial des travailleurs sociaux dans ces régions en proie à des conflits incessants. Ces professionnels, malgré les risques et les défis, continuent de fournir un soutien psychosocial indispensable aux personnes affectées par la crise humanitaire.

Les auteures du communiqué insistent sur les défis similaires auxquels sont confrontés les travailleurs sociaux des deux côtés du conflit. Ils jouent un rôle essentiel dans la réunification des familles séparées, le soutien aux personnes ayant des proches disparus ou décédés, et l’assistance aux enfants dont les parents sont manquants ou décédés. Le texte rend hommage à leur courage et leur compassion, et note que leurs actions  sont une source d’inspiration pour tous.  »

Enfin, l’article se termine par un message d’espoir et de soutien de la part des présidents de l’IFSW pour l’Europe et l’Asie-Pacifique. Ils expriment leur soutien inconditionnel aux travailleurs sociaux et appellent à une paix durable dans la région. « Nous espérons ardemment qu’une paix rapide et durable sera établie dans la région, garantissant la sécurité et le bien-être de tous les civils en Israël et en Palestine. » (lire le communiqué sur le site de l’IFSW).

 


« Je ne m’attendais pas à vivre ça » : Barbara, ex-mannequin, dort dans le bois de Vincennes

Barbara, ex-mannequin et ancienne cadre dans la fonction publique en Martinique. Elle incarne une réalité souvent occultée : celle des personnes qualifiées plongées dans la précarité et contraintes de vivre dans des conditions indignes. Arrivée en métropole avec un bagage professionnel conséquent, elle n’a pourtant pas réussi à trouver un logement digne de ce nom. Depuis trois mois, elle a élu domicile dans le bois de Vincennes. Chaque jour est une lutte. Entre la recherche de nourriture, les préoccupations d’hygiène et les menaces d’autres résidents du bois, Barbara vit une réalité qui contraste fortement avec son passé professionnel. Elle a même dû porter plainte contre un homme qui l’a menacée, illustrant ainsi les dangers auxquels sont confrontées les personnes en situation de précarité.

Cette situation n’est pas isolée. Elle met en lumière les lacunes de notre système social, qui semble désormais incapable de fournir des solutions d’hébergement dignes pour tous. Barbara a travaillé pendant plus de dix ans en tant que manager de projet dans divers secteurs, y compris l’audiovisuel et la culture. Elle critique vivement le manque de respect et de dignité dans les propositions d’hébergement qui lui ont été faites. Elle souligne que la précarité ne devrait pas être une excuse pour proposer des conditions de vie indécentes. Ses tentatives de trouver un emploi ont également été entravées par l’incompatibilité des horaires de travail avec les conditions d’hébergement temporaires qui lui étaient proposées, ce qui ajoute une couche supplémentaire de complexité à sa situation.

L’histoire de Barbara nous force à réfléchir sur les failles d’un système qui laisse tant de personnes dans une détresse sans fond. Elle pose la question de l’efficacité des mesures d’urgence et des structures d’accueil, mais aussi de la nécessité d’une réforme en profondeur pour garantir un logement digne à tous. Alors que l’hiver approche, le cas de Barbara rappelle l’urgence de trouver des solutions concrètes pour les personnes en situation de précarité, afin qu’elles ne soient pas réduites à survivre dans des conditions aussi extrêmes. (lire l’article du Parisien réservé aux abonnés) (découvrir la vidéo sur Youtube)

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L’enfer des trop-perçus : « La Caf me réclame 16.274 euros »

Autre lieu, autres galères : la journaliste Lina Rhrissi aborde dans Street-Press la triste réalité des recouvrements de « trop-perçus » ou si vous préférer d’indus d’allocations par la Caisse d’Allocations Familiales (Caf) et Pôle emploi. Ils plongent littéralement des millions de Français dans des situations financières précaires. Le reportage met en lumière plusieurs cas de personnes qui se retrouvent à devoir rembourser des sommes importantes, souvent en raison d’erreurs commises par ces organismes eux-mêmes. Sarah, une éducatrice en CDI atteinte du syndrome de Usher, découvre par exemple qu’elle doit rembourser 16.274 euros à la Caf, une somme qu’elle considère impossible à rembourser.

Le deuxième aspect abordé dans l’article est le manque d’information et de clarté de la part des organismes de protection sociale. Sarah, avant de partir en service civique à l’étranger, avait vérifié sur le site du gouvernement que son Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) serait maintenue. Elle avait même reçu une confirmation d’un conseiller. Pourtant, deux ans plus tard, elle est sommée de rembourser cette allocation. Ce manque d’information en amont crée des situations où les allocataires se sentent traités comme des fraudeurs, alors qu’ils ont agi en toute bonne foi.

Enfin, l’article souligne que les cas de fraudes sont minoritaires. La majorité des trop-perçus sont dus à des erreurs de la part des organismes ou à des situations complexes mal comprises par les conseillers… et les algorithmes de détection. Il est aussi évoqué les recours possibles pour les personnes affectées. Ainsi, elles ne savent pas que la Cour européenne des droits de l’Homme, a statué que l’organisme qui ne porte pas à la connaissance de l’allocataire les réglementations sur lesquelles se fonde une décision de remboursement est en tort. Mais le problème actuellement est que « Plus personne n’a la main sur les bugs », et ça, c’est assez dramatique. Ne manquez pas l’ensemble de ces témoignages ! (lire l’article de Street Press)

 


Bonus

Il vous est possible de suivre dans son intégralité la table ronde qu’a récemment organisé Lien Social sous l’égide de Ludwig Maquet, éducateur spécialisé qui a animé la discussion. Le sujet n’est pas nouveau. C’est celui de la souffrance au travail. Cette souffrance est exacerbée par une pressurisation continue dans le secteur social. Ce mal-être au travail est de plus en plus exprimé par les professionnels du secteur, et les conséquences peuvent être dévastatrices, allant jusqu’au burnout et pire aller jusqu’au suicide. (il est fait référence à Luc Montalbano, cet éducateur, qui a mis fin à ses jours sur son lieu de travail. Ce dernier décès en date d’un travailleur social s’ajoute à une liste déjà trop longue. Il y a des causes.

Le secteur médico-social est particulièrement touché, représentant 20% des accidents du travail liés à des affections psychiques. De plus, le rapport de juin 2020 de l’Observatoire national du suicide (ONS) indique que ce secteur est en ajoutant celui de la santé, le plus touché par les suicides. Malgré l’urgence et la gravité de la situation, l’évocation de ce sujet reste souvent taboue au sein des établissements. Face à ces constats alarmants, la table ronde pose une question cruciale : que faisons-nous ?

Aurélie Ruby-Monteil a abordé la question de la prévention des risques psychosociaux en milieu professionnel. Éducatrice spécialisée, elle a souligné l’importance de la libération de la parole et de la désobéissance éthique comme moyens de combativité face à la souffrance au travail. Elle insiste également sur la nécessité de l’analyse des pratiques pour permettre une meilleure régulation des équipes et pour renforcer les ressources personnelles des salariés. Elle considère que les instances du personnel, les syndicats et les collectifs de travail ont un rôle majeur à jouer dans la mobilisation des acteurs du travail social. Elle conclut en insistant sur le fait que les salariés doivent apprendre à protéger leur santé au travail et celle de leurs collègues, et que plusieurs instances comme les CSE, la médecine du travail et les syndicats sont là pour soutenir cette démarche. Les autres interventions toutes aussi intéressantes sont  découvrir en ligne : (accéder à la vidéo de Lien Social)

 


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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser

Photo en une : Alisdare Hickson Prise le 9 octobre 2023 Certains droits réservés

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