Bonjour et bienvenue à cette revue de presse ! Découvrez pourquoi le manque d’attractivité des métiers du social s’annonce durable, avec des chiffres alarmants révélés par la Drees publiés dans un article du journal Le Monde. De son côté le Média Social nous parle de l’évolution constante de la profession d’assistant de service social. Notez aussi les chiffres préoccupants de la pauvreté dans notre pays. Révélés par l’Observatoire des inégalités, ils sont repris par le journal Libération. Enfin, n’oublions pas les multiples liens qui abordent de multiples sujets en qui ont à voir avec le travail social. Bonne lecture !
Le manque d’attractivité des métiers du social s’annonce durable
La crise des métiers du social en France s’aggrave, comme le révèle une récente enquête de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Le journaliste Frédéric Brillet s’en fait l’écho dans le journal Le Monde. Il reprend les chiffres : le nombre d’étudiants inscrits dans les formations aux professions sociales a diminué de 14,5% entre 2010 et 2023, atteignant 57.300 en 2023, dont 83% de femmes. Cette baisse s’observe malgré l’augmentation des besoins liés au vieillissement de la population, à la multiplication des familles monoparentales et à la pauvreté.
Le problème ne se limite pas à la formation initiale. Une fois en poste, les travailleurs sociaux font face à de nombreuses difficultés. Le journaliste a interrogé Bertrand Ravon, sociologue à l’université Lumière Lyon 2. Celui-ci souligne que l’usure professionnelle touche rapidement les travailleurs sociaux. Ils doivent gérer des situations de plus en plus complexes, tant sur le plan social que psychologique. Cela les oblige à s’investir personnellement de manière intense. Les conditions de travail se dégradent également, avec une complexification des procédures, un management vertical plus présent et un contrôle accru au détriment du travail relationnel. Le manque de soutien hiérarchique et de reconnaissance institutionnelle pousse certains professionnels à douter du sens de leur métier. C’est une synthèse claire et évidente du problème qui se pose.
La rémunération insuffisante au regard des qualifications et des contraintes horaires contribue aussi à la désaffection pour nos métiers. Le journaliste cite Le Haut conseil du travail social (HCTS) et son son Livre blanc de 2023. Celui-ci rappelle que 71% des établissements du secteur rencontraient des difficultés de recrutement en 2023. Cette situation crée un cercle vicieux : les postes vacants augmentent la charge de travail des salariés restants, ce qui entraîne épuisement et absentéisme. En 2021, 90 000 professionnels ont quitté le secteur, beaucoup se dirigeant vers des emplois hors du domaine social ou de la santé.
Pour remédier à cette situation, le HCTS avait recommandé une revalorisation des salaires et la mise en place de ratios d’encadrement pour limiter le nombre de personnes prises en charge par salarié. Cependant, ces mesures se heurtent à des contraintes budgétaires et à la faible capacité de négociation des usagers des services sociaux, souvent en situation de vulnérabilité. La crise des métiers du social semble donc s’inscrire dans la durée conclut le journaliste qui pose des questions sur la capacité du système à répondre aux besoins croissants de la société. (lire l’article du Monde -abonnés)
Assistant de service social : une pratique en perpétuelle évolution
Cet article de Laetitia Bonnet du Média Social revient sur la 1/2 journée organisée par l’ANAS et l’IRTS de Nouvelle Aquitaine. Il rappelle l’évolution constante de la profession d’assistant de service social. Cette rencontre, qui s’est tenue le 5 décembre à Talence, a permis d’explorer l’histoire et l’avenir de cette profession emblématique du travail social.
L’événement a rassemblé un large public, composé d’étudiants, de professionnels et de partenaires. L’amphi affichait complet et il y avait une diffusion en direct sur YouTube. Les intervenants ont abordé différents aspects de la profession, de son histoire à ses défis actuels. Henri Pascal, historien du travail social, a retracé les origines du secteur, tandis que des étudiants et des professionnels expérimentés ont partagé leurs visions et expériences lors d’une table ronde animée par Cristina De Robertis.
Un point important soulevé lors de cette rencontre est l’évolution du regard des étudiants sur leur future profession. Si l’enthousiasme et l’idéalisme caractérisent les débuts de la formation, la confrontation avec la réalité du terrain lors des stages peut entraîner un certain désenchantement. Néanmoins, plusieurs témoignages ont montré que cette phase est suivie d’une compréhension plus nuancée du métier. Il a été mis en avant l’importance de la solidarité et de l’adaptation face aux changements organisationnels et aux contraintes du terrain. (lire l’article du Média Social – abonnés) (Photo : © IRTS Nouvelle Aquitaine)
Pauvreté en France : le retour de la fracture sociale
La pauvreté demeure un sujet de préoccupation majeure, comme le souligne le quatrième rapport sur l’état de la pauvreté publié par l’Observatoire des inégalités. Louis Maurin, directeur de l’Observatoire, et Anne Brunner, responsable des études, dressent un constat sans concession de la fracture sociale qui se creuse dans le pays. D’un côté, on observe un élan de solidarité sur le terrain, impliquant enseignants, travailleurs sociaux, associations et citoyens qui se mobilisent pour soutenir les plus démunis. De l’autre, une certaine indifférence persiste, notamment de la part des partis politiques traditionnels qui semblent peu s’intéresser à cette problématique.
Dans son article, la journaliste de Libération Anne-Sophie Lechevallier reprend les principaux éléments du rapport. Celui-ci rappelle qu’en 2022, 5,1 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté en France, soit 8,1% de la population. Ce chiffre, basé sur un seuil de pauvreté fixé à 50% du revenu médian, correspond à 1 014 euros par mois pour une personne seule. L’Observatoire des inégalités privilégie cette définition plus restrictive à celle de l’Insee, qui utilise un seuil à 60% du revenu médian. Malgré une certaine efficacité du système social pour amortir les chocs des récentes crises, la pauvreté persiste et s’est même aggravée sur le long terme, avec 1,4 million de personnes supplémentaires vivant sous le seuil de pauvreté en vingt ans.
Le rapport donne aussi à voir les inégalités face au risque de pauvreté. Les jeunes, les enfants, les familles monoparentales et les immigrés sont particulièrement touchés. Le niveau d’éducation joue également un rôle déterminant, avec 81% des personnes pauvres n’ayant pas dépassé le niveau du baccalauréat. L’emploi, bien qu’il réduise considérablement le risque de pauvreté, n’est pas une garantie absolue : 1,1 million de travailleurs vivent sous le seuil de pauvreté.
Cet article est agrémenté de plusieurs tableaux explicatifs qu’il est utile de consulter. La journaliste conclue en indiquant que les indicateurs récents de l’Insee laissent présager une aggravation de la situation. Nous irions vers une nette progression des privations. La mise en œuvre prochaine de la réforme du RSA et la multiplication des sanctions qui l’accompagnent risquent d’accentuer encore davantage cette fracture sociale. (lire l’article de Libération – abonnés)
Vite dit :
Retenez cette prise de parole Thierry Guyot, conseiller départemental délégué à l’insertion de la Nièvre. Il explique le refus de son Département d’appliquer au 1 er janvier 2025 la réforme du RSA pour les raisons suivantes :
- le manque de moyens mis à disposition de nos travailleurs sociaux
- la logique de contrôle qui ne correspond pas à notre idée de l’accompagnement
- l’idée que tout le monde peut accéder à l’emploi alors que nous ne le pensons pas
- la mise en place d’un mécanisme de radiation de masse qui n’est pas judicieux
- la difficulté de sortir du RSA liée au fait que les contrats de travail sont majoritairement très courts et ne permettent pas d’accéder à des indemnités chômage
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Vous êtes allé(e) au bout de cette revue de presse ? Bravo et merci ! Merci aussi à Michelle Flandre qui m’a aidé à la réaliser