Mais… « Que font les services sociaux ? »
Hors normes, le film d’Olivier Nakache et d’Éric Toledano, a le mérite de mettre en valeur les interventions des travailleurs sociaux. Mais l’article de Jacques-Yves Bellay parus dans la revue Esprit va plus loin et dépasse les clichés.
L’auteur rappelle que les travailleurs sociaux sont plus de 800 000 dans notre pays, « obéissant à la définition donnée par le Conseil économique, social et environnemental (Cese) en 2006 : ils ont pour vocation première « d’aider à ce qu’une personne, une famille ou un groupe de personnes ait accès aux droits que la société lui confère, et crée ou recrée des liens sociaux ».
Par essence, le travail social est en crise, depuis toujours, si l’on veut considérer qu’il est toujours en première ligne face aux mutations des sociétés. Mais l’on assiste aujourd’hui à un copier-coller des procédures managériales dans les institutions du travail social. Les directeurs sont occupés aux trois quarts par les tâches administratives et les équipes contraintes de justifier la moindre intervention. On gouverne par pôle ou projet sans avoir une vue globale de ce pour quoi on existe.
Je ne peux que « copier-coller » la conclusion de cet article tant elle me semble pertinente : « Une chose est certaine, les travailleurs sociaux n’exercent pas ces métiers par goût de l’argent, mais par conviction. Ils sont indispensables à la vie commune. En les soumettant à des contraintes excessives, on tue à petit feu l’enthousiasme. Par chance, bon nombre résistent au désespoir grâce au regard que posent sur eux les personnes accompagnées. En cela, ils sont acteurs de la seule éthique qui vaille, une relation où chacun est reconnu pour ce qu’il porte« . Comme tout cela est bien écrit ! (lire l’article de Jacques Yves Bellay publié par la revue Esprit)
L’Aide Médicale Etat, ou le fantasme du «tourisme médical»
L’Aide médicale gratuite entraine-t-elle un « tourisme médical », les étrangers venant en France uniquement pour se faire soigner ? La revue Alternatives économiques du mois de janvier fait justice de cette fausse info, en démontrant qu’il n’y a pas cet effet d’aubaine dénoncé.
Sur cent personnes éligibles à l’AME, seuls 49 en bénéficie effectivement selon une étude menée par l’IDRES et l’université de Bordeaux. Soit un taux de non-recours de près de 50 % !
Certes, cela représente 0,45 % du budget de la sécu. Mais, le coût net qui intègre les dépenses évitées pourrait bien s’avérer positif. D’abord parce que soigner à temps les problèmes de santé est bien moins onéreux qu’une fois l’affection aggravée. Ensuite, par ce qu’hospitalisés, les patients ne pourraient jamais honorer leur dette. Enfin, ces soins préviennent la propagation des épidémies.
L’AME n’est pas donc pas tant une perte pour la collectivité, mais un gain ! (lire l’article d’Alternatives Economiques)
Peut-on prouver qu’on est un enfant ?
Après avoir fait preuve d’une maturité exceptionnelle pour parvenir seuls jusqu’en France, il est demandé à ces jeunes de prouver par le récit de leur périple qu’ils sont encore malgré tout des enfants.
L’aide sociale à l’enfance attend d’eux un récit authentique, véridique, qu’elle décortique, expertise, le soumettant aux oreilles intraitables du soupçon. L’exercice imposé aux jeunes étrangers qui fuient leur pays pour trouver abri en France va pourtant à l’encontre de ce processus traumatique de morcellement amnésique et d’objectivation.
Qui aurait pu imaginer que des enfants devraient un jour prouver qu’ils sont encore des enfants, se battre pour revendiquer leur minorité ? Alors que la plupart des rites symboliques valorisent l’émancipation,l’accession à l’âge adulte. C’est la question que se pose la philosophe Julia Peker dans une tribune publiée le 12 janvier. (lire la Tribune de Julia Peker publiée par Libération)
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Les primes versées aux travailleurs sociaux publics sont revalorisées
Le régime indemnitaire des agents de la filière sociale de l’Etat et des collectivités territoriales a été revalorisé à depuis le 1er janvier 2020, s’alignant ainsi sur les montants applicables aux autres fonctionnaires de catégorie A.
Le média social nous rappelle qu’il s’agit d’un alignement en application du protocole relatif aux parcours professionnels, aux carrières et aux rémunérations et à l’avenir de la fonction publique (PPCR) Cette revalorisation des plafonds indemnitaires bénéficiera également aux assistants socio-éducatifs et conseillers territoriaux socio-éducatifs dans le versant territorial. En revanche, ce régime indemnitaire ne s’applique pas dans la fonction publique hospitalière (FPH) qui dispose d’une autre règlementation (lire l’article du média social)
Photo : Pixabay
Cette revue de presse a été rédigée pour partie par mon collègue Tom Léducspé qui comme son nom l’indique est travailleur social… Merci à lui pour ce coup de main
La sélection des articles a aussi été réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre