Quand la jeunesse se mobilise pour l’égalité
L’observatoire des inégalités a lancé pour la septième année son concours « Jeunesse pour l’égalité ». Ce ne sont pas moins de de 1 703 jeunes de 11 à 25 ans y ont participé.
Les sujets privilégiés par les adolescents concernent pour un quart d’entre eux des inégalités femmes/hommes, mais aussi les discriminations raciales et celles en fonction de l’orientation sexuelle ou vis-à-vis du handicap. La justice entre les catégories sociales et une réelle égalité dans l’accès aux études ont été mises en avant. Mais le sujet a aussi été traité de manière positive : certaines vidéos et affiches sont des appels à la solidarité et à la tolérance, prônant le respect et l’égalité.
La cérémonie de remise de prix aura lieu le 1er avril à la mairie du 3e arrondissement de Paris. Au total, douze prix seront distribués afin de récompenser trois œuvres dans chaque catégorie de support (vidéo et affiche) et par tranche d’âge.
Ça vous choque? nous oui !!! – Finalistes 11-15 ans – Prix jeunesse pour l’Égalité 2020
Accueillir l’étranger, s’ouvrir à l’étrange
J’ai particulièrement apprécié ce texte de Philippe Gaberan qui au passage nous rappelle « la raison pour laquelle l’instinct de survie commande aujourd’hui d’éteindre le poste de télévision et de se déconnecter des réseaux sociaux ; non pas pour ne plus voir et ne plus entendre, mais pour retrouver ce rien de silence sans lequel la pensée n’est plus possible ».
Philippe nous parle d’un petit livre qui nous invite à penser notre rapport à l’étranger, celui qui nous est différent et pourtant si ressemblant en même temps. « Bien avant que le chantage aux migrants n’atteigne les sommets du cynisme contemporain » écrit-il, l’été 2018 a été sa parenthèse dans l’espace et le temps pour mettre des mots sur L’Autre Monde, le monde de l’autre, une galerie de portraits réalisés par Arnaud Foulon ». Il en résulte une galerie de portraits réalisés par Arnaud Foulon et de textes qui les accompagnent écrits par Philippe Gaberan.
Tous deux sont de formation initiale éducateur spécialisé. C’est peut-être aussi pour cela qu’ils ont souhaité « aller à la rencontre de l’autre » questionner nos positionnements, apporter un regard artistique sur l’altérité, la rencontre et le vivre ensemble. « Ce petit fascicule, sa galerie de portraits et ses jeux de mots sont tout juste un pied de nez à la haine ».
L’Autre Monde, le monde de l’autre, Arnaud Foulon Philippe Gaberan (lire l’article) (Pré-commander l’ouvrage)
La Loire atlantique à l’avant-garde (comme l’Écosse)
Le Département de Loire-Atlantique vient de décider de mettre à disposition des élèves de sixième, dès la rentrée 2020, des « kits premières règles » comprenant des protections féminines et un livret pédagogique sur l’hygiène intime.
Leur distribution en distributeurs posés dans les toilettes ou à l’infirmerie sera expérimentée dans six collèges pilotes. Les conclusions permettront de généraliser l’opération dans tous les collèges à la rentrée 2021.
On ne peut que saluer cette mesure qui place la Loire Atlantique comme l’une des premières, sinon la première collectivité commençant à répondre concrètement à la problématique de ce 1,7 million de femmes dont les jeunes filles ne pouvant utiliser dans notre pays de protections hygiéniques du fait de leur précarité financière.
Le 26 février, le Parlement autonome d’Écosse votait à l’unanimité moins une abstention la proposition de loi pour la gratuité des protections périodiques pour toutes les femmes, distribuées dans des lieux spécifiques (pharmacies, clubs de jeunesse, centres locaux). (lire l’article de France 3)
et aussi
Code pénal des mineurs : vers la fin de la priorité à l’éducation ?
Passée inaperçue en plein débat sur les retraites, une réforme de la justice des mineurs est en passe de bouleverser complètement la manière dont la société considère la délinquance enfantine explique le magazine alternatif en ligne médiacoop
«Il n’y aura plus de retour en arrière possible» préviennent les éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de Clermont-Ferrand. Au sein d’un large collectif regroupant associations de défense des droits et syndicats de la protection de l’enfance et de juristes, les militants du SNPES-PJJ/FSU luttent depuis plusieurs mois contre un bouleversement majeur de la justice des mineurs : le remplacement de l’ordonnance de 1945 par un « code de la justice pénale des mineurs ».
Aujourd’hui, la dérive sécuritaire mène à des confusions graves. « À force de nous vendre des mesures répressives comme éducatives, on en vient à des absurdités. On a vu une jeune qui avait un emploi être condamnée à des travaux d’intérêts généraux sous prétexte de l’aider à s’insérer dans l’emploi », racontent les syndicalistes.
«Le texte parle de « mise à l’épreuve éducative » limitée à 9 mois, sans tenir compte d’éventuelles listes d’attente, avec la suppression du passage préalable devant le juge des enfants. C’est un délai bien trop court : on ne peut pas juger de l’efficacité du travail éducatif sur un temps aussi court. » La reconnaissance du discernement est également contestée : aujourd’hui étudiée au cas par cas, elle sera fixée à 13 ans… (lire l’article de médiacoop)
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photo : capture d’écran du film vidéo » Ca vous choque? nous oui !!! » – Finalistes 11-15 ans – Prix jeunesse pour l’Égalité 2020
Revue de presse réalisée avec le concours de Michelle Verrier Flandre
Cette revue de presse a été rédigée en partie par mon collègue Tom Léducspé… Merci à lui pour ce coup de main