Plan pauvreté : ce qui a été fait, ce qu’il reste à faire
Le journal «La Croix» dévoile les premiers éléments de bilan de la stratégie pauvreté, un an après son lancement par Emmanuel Macron. Si quelques grands chantiers comme le service public de l’insertion ou le revenu universel d’activité restent en phase de discussions, une série de mesures commencent à se concrétiser. La journaliste Nathalie Birchem a interrogé Olivier Noblecourt qui présente son action : «En un an, nous avons mis en place tous les outils annoncés dans la stratégie pauvreté, se félicite le délégué interministériel chargé de sa mise en œuvre. 99 départements et trois métropoles (Lyon, Nantes, Toulouse) ont déjà signé des conventions ou s’apprêtent à le faire. « On a d’ores et déjà des premières avancées concrètes, visibles dans la vie quotidienne des gens », affirme Olivier Noblecourt. C’est le cas notamment pour plusieurs mesures concernant la petite enfance. Pourtant le taux de pauvreté ne bouge pas explique le Huffingon Post.
14,1% des Français vivent sous le seuil de pauvreté
Dans un nouveau rapport, l’Insee note que les inégalités et la pauvreté restent stables. Il est de 14,1%, soit seulement 0,1% de plus que l’année passée. À part une baisse entre 2012 et 2013, ce taux varie peu depuis la crise économique de 2008. Cela signifie que 8,9 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté, qui s’élève en 2017 à 1041 euros par mois (en termes de revenu disponible, soit net des impôts directs). Ce montant peut paraitre élevé pour les allocataires du RSA qui ne perçoivent au maximum que 559,74 € pour une personne seule. (petite précision si la personne touche une allocation logement son RSA passe à 492,57 € soit 16,41 € par jour.)
Les Français estiment qu’il faut 1760 euros par mois pour vivre
Selon le baromètre annuel de la Direction statistique du ministère des Solidarités (Drees), « près d’un tiers des ouvriers se sentent pauvres et 90% d’entre eux estiment que les injustices sociales ne feront qu’augmenter ». Il y a donc urgence à agir.
Le Huffington Post précise que la pauvreté a augmenté chez les salariés (+ 181.000) et qu’elle a reculé chez les chômeurs, dans les mêmes proportions. Cette réalité statistique ne peut que contribuer à raviver le sentiment que « travailler ne rapporte pas suffisamment » et que beaucoup de chômeurs seraient des « privilégiés ».
De moins en moins de demandeurs d’emploi indemnisés par l’assurance-chômage
Le journal La Tribune nous explique que sur les 6,7 millions de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en septembre 2016, seulement 37% toutes catégories confondues (A,B,C,D,E) étaient indemnisés par l’assurance-chômage ». …/… « La part des inscrits à Pôle Emploi indemnisés par le système assurantiel ou par l’Etat a clairement diminué. »
La priorité actuelle du gouvernement semble plus porter sur les personne en grande pauvreté tels les allocataires du RSA. Selon le rapport « Grande pauvreté et précarité économique et sociale »du Conseil Economique et Social qui date de 1987, elle est constituée de 4 caractéristiques spécifiques. Il y a « grande pauvreté » quand celle-ci
- « affecte plusieurs domaines de l’existence »,
- « tend à se prolonger dans le temps et devient persistante »,
- « compromet gravement les chances de reconquérir ses droits »
- « compromet l’exercice de ses responsabilités par soi-même dans un avenir prévisible »
L’accompagnement des allocataires du RSA au coeur d’une nouvelle concertation
Le gouvernement a lancé lundi une concertation pour esquisser les contours d’un « service public de l’insertion », censé garantir un accompagnement aux plus éloignés de l’emploi, notamment bénéficiaires du RSA, une des mesures phares du plan pauvreté présenté il y a un an par Emmanuel Macron. Alors qu’au début du quinquennat les structures contribuant à l’insertion professionnelles des allocataires avaient vu leurs budgets fortement amputés c’est désormais l’inverse qui est annoncé.
Bonneuil-sur-Marne: Emmanuel Macron promet 100.000 postes supplémentaires en insertion
Le Président de la République l’a annoncé mardi à l’occasion de sa visite sur le chantier d’insertion d’Atelier Sans Frontières à Bonneuil-sur-Marne: « Près d’un milliard d’euros vont être consacrés, dans le budget 2020, à l’insertion par l’activité économique ». Objectif : passer de 140 000 à 240 000 personnes sous contrat en structure contribuant à l’insertion par l’économique.
Le site en ligne 914.citoyens.com explique que lors de cette rencontre avec les salariés du chantier « Les témoignages se succèdent d’employés qui, après des accidents de la vie, ont retrouvé confiance en eux en chantier d’insertion. D’autres n’y vont pas par quatre chemin et exposent leurs difficultés administratives comme cette femme âgée de 30 ans et venant du Congo qui explique se retrouver sans papiers pendant quelques mois à chacun de ses renouvellements de carte de séjour.
Photo : capture d’écran de l’enregistrement des échanges publié par le compte twitter de l’Elysée
Revue de presse réalisée avec le concours de Michelle Verrier Flandre