Didier Dubasque

Notre Dame : malaise des associations caritatives / 93 : un service social pour les « errants »/ Le lien mathématique entre pauvreté et monoparentalité

Le malaise des associations caritatives face à la générosité pour Notre-Dame

« Face au flot d’argent annoncé pour reconstruire la cathédrale, la Fédération des acteurs de la solidarité, la Fondation Abbé-Pierre ou encore l’Armée du salut rappellent qu’elles manquent de moyens » explique le journal Le Monde. «Victor Hugo remercie tous les généreux donateurs prêts à sauver Notre-Dame de Paris et leur propose de faire la même chose avec les Misérables.» Ce tweet de l’essayiste Ollivier Pourriol, a été largement partagé dans le réseau des associations. « Bien sûr la générosité pour rebâtir Notre-Dame est légitime, c’est un trésor national », souligne Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité (Fas), qui réunit 800 organisations. « Mais on aimerait que cet élan aille aussi vers les gens plus démunis, la solidarité, c’est un autre trésor national » . (lire l’article du Monde)

Un service social comme point d’ancrage pour les publics en errance

En Seine-Saint-Denis, une équipe départementale unique en France assure, depuis dix ans, un accompagnement renforcé de personnes sans hébergement stable, pour la plupart migrantes. quatre assistantes sociales leur sont dédiées. Mariette Kammerer, journaliste au Guide Familial est allé à leur rencontre. Chaque assistante sociale suit cinquante situations, provenant de tout le département. Les personnes leur sont adressées par une commission, sur proposition d’autres services sociaux. Les errances sont multiples – administratives, psychiques, affectives… ‘Il y a d’abord un travail d’écoute. Nous sommes pour eux le dernier recours, cela forge d’emblée une relation de proximité et de confiance» explique Clémence Willard, une des 4 assistantes sociales. «Ensuite, il faut tout faire de A à Z.». Au passage cette professionnelle « tacle » certains partenaires : «Les personnes se font refouler des CCAS faute d’ancrage local suffisant, elles ouvrent des droits à différentes adresses, leurs courriers se perdent : le retour à l’autonomie n’est pas possible pour ce public, tant qu’il n’est pas stabilisé quelque part. »  (lire l’article du Guide Familial)

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« Il y a un lien quasi mathématique entre monoparentalité et pauvreté »

Le sociologue Julien Damon, professeur associé à Sciences-Po, détaille dans le journal La Croix les mécanismes qui mènent les familles monoparentales à la pauvreté et les mesures qui permettraient d’en sortir. Il exprime quelques réserves sur le projet de gestion des pensions alimentaires par un organisme dédié. à la question « Comment mieux aider les familles monoparentales ? » il explique qu’il  faudrait bénéficier d’allocations familiales forfaitaires dès le premier enfant, plutôt qu’une allocation qui commence au deuxième. Mais pour lui la seule solution est soit que le couple ne se sépare pas, soit qu’il s’en reconstitue un nouveau (!). Pour lui être seul à élever un ou plusieurs enfants conduit  dans la majorité des cas à devenir pauvre inévitablement. (lire l’article de la Croix – en s’abonnant à 1 euro –)

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Jeune issus de l’ASE : La motion du collectif adopteunjeune 

Je vous avais fait part du travail mené par le collectif de travailleurs sociaux de  Limoges adopteunjeune.com que j’avais rencontré le 14 mars dernier. Le collectif vient de publier une motion que vous pouvez télécharger ici. Cette motion indique notamment  : « une majorité de travailleurs sociaux, soucieux d’éthique professionnelle et de leurs responsabilités sont soumis à des injonctions contradictoires majeures : l’obligation d’engager auprès des jeunes pris en charge les moyens éducatifs et matériels nécessaires à leur émancipation, alors que ces moyens leur sont retirés par leurs propres employeurs : suppression massive de places d’accueil, restrictions drastiques ou fin des contrats jeunes majeurs, prises en charge inexistantes ou fortement dégradées des mineurs non accompagnés, budgets de fonctionnement étriqués ».

Plus loin il est précisé  que « Les travailleurs sociaux réunis au colloque sur la Protection sociale de l’enfance en crise soutiennent le projet porté par la Présidente de la commission des affaires sociales, Mme Bourguignon rappelant les obligations légales aux départements, et imposant sur demande du jeune, un contrat jeune majeur. Par contre ils émettent les plus grandes réserves sur les réponses actuelles du gouvernement contenues dans le plan pauvreté.

Pour le collectif, la protection sociale à l’enfance exige :
– de garantir l’égalité des droits des enfants sur tout le territoire national et abolir les inégalités territoriales
– le retour à une politique de droit pour les contrats jeunes majeurs
– l’augmentation des effectifs et le respect des qualifications professionnelles
– des places en nombre dans les différentes structures
– un statut protecteur pour les assistants familiaux
– un traitement égalitaire pour tous les jeunes qu’ils soient mineurs non accompagnés ou venant du territoire national, sur le principe de l’universalité.

Enfin le collectif appelle également à « multiplier les initiatives locales voire nationales alors que des décisions majeures peuvent être prises dans le débat parlementaire qui s’ouvre enfin ». le collectif peut être contacté à l’adresse suivante  : adopteunjeune.com87[@]gmail.com>  (retirer les [crochets] autour du @)

photo : Olivier Mabelly Notre-Dame de Paris, Paris, France  Certains droits réservés

La sélection des articles a été réalisée avec l’aide de Michelle Verrier Flandre (merci à elle pour sa veille professionnelle)

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