- Jamais un gouvernement n’avait été aussi loin dans le durcissement sécuritaire contre les migrants : Prolongement de la durée de rétention, intensification des contrôles, réduction du délai de recours… Les associations dénoncent une politique de plus en plus répressive de la part du gouvernement, à contre courant de la réalité du terrain. « C’est le moment. Le moment où tout peut se jouer d’un destin collectif. Le moment où mille victoires risquent d’être, d’un coup, submergées par la faillite morale d’une nation », met en garde l’historien Patrick Boucheron dans une tribune publiée dans l’Obs.
- Le journal le Monde publie de son coté une lettre ouverte en direction du Président de la République «M. Macron, votre politique contredit l’humanisme que vous prônez !» déclare en substance cet appel. Il est signé de personnalités qui ne peuvent pas être taxées de « gauchisme » ou autre qualificatif désobligeant : Laurent Berger (secrétaire général de la CFDT), Thierry Pech (directeur général de Terra Nova), Jean Pisani-Ferry (professeur à Sciences Po), Jean-François Rial (PDG du groupe Voyageurs du monde) et Lionel Zinsou (président de Terra Nova). Ils dénoncent 2 poids et 2 mesures : « Nous nous sommes hélas réveillés dans un pays où l’on arrache leurs couvertures à des migrants à Calais. Où l’on lacère leurs toiles de tente à Paris. Où l’on peut se perdre, pieds et mains gelés, sur les pentes enneigées de la frontière franco-italienne »…
- Libération n’a pas pris de gants pour accuser le président de la République en titrant « Sarkozy en rêvait, Macron le fait » : mais voilà « «Le consensus des associations ne fait pas le consensus de l’opinion». Emmanuel Macron peut compter sur l’opinion des français largement réservés, voire hostiles vis-à-vis de l’immigration. Selon un récent sondage de l’Ifop, 64% des Français jugent ainsi «trop élevé» le rythme de l’immigration. Ils sont 57 % à souhaiter la fin du regroupement familial. Et la même proportion à refuser que la France accueille «une partie» des migrants arrivés sur les côtes grecques et italiennes, malgré l’engagement pris en 2015 d’accueillir 30.000 d’entre eux dans l’Hexagone au titre du droit d’asile.