Les pratiques professionnelles des assistant(e)s de service social sont-elles impactées par l’usage du numérique ? Oui sans aucun doute mais jusqu’où et comment ? Vont-elles bien ensemble ? Sommes-nous confrontés à de nouvelles questions éthiques qui n’avaient pas lieu d’être par le passé ? Voilà des questions qui intéresseront tous les travailleurs sociaux qui doivent débuter leur journée de travail en allumant leur ordinateur ou tablette et se connecter à leur messagerie professionnelle ou à leur logiciel « métier ». Pour répondre à ces questions, L’ANAS organise le 13 octobre prochain une journée d’étude à Paris. Je ne peux que vous inviter à vous inscrire à cette journée de formation. Le programme est copieux sur une journée. Ce sera intense.
la problématique posée par cette journée de l’ANAS est importante car comme il est précisé, les assistants de service social doivent faire face à une triple exigence : il leur faut s’inscrire dans une pratique professionnelle explicite et porteuse de sens ; il leur faut aussi être vigilant quant au respect du droit et des devoirs à l’égard des personnes et des institutions pour lesquelles ils interviennent ; enfin, ils doivent s’assurer par la formation de leur maîtrise des outils qu’ils utilisent.
Ceci conduit les professionnels à s’interroger et l’ANAS pose sans détour quelques questions assez essentielles :
– L’informatisation permet-elle aux personnes d’être mieux accompagnées par les services sociaux ?
– Quelles sont les conséquences de la « dématérialisation » ?
– De quelle information disposent les personnes sur leur dossier social numérique ?
– Quelles données doivent être saisies dans un logiciel ?
– Qui y a accès et dans quels buts, notamment dans des institutions où le dossier est partagé par différents professionnels ?
– Les “items” renseignés sont-ils destinés à constituer des statistiques anonymes ou sont-ils constitutifs du dossier social de la personne ?
– Quels sont les moyens de sécurité mis en œuvre sur ces outils ?
– Quelle est la durée de conservation des données ?
Rappelons à ce sujet la loi pour une République numérique du 7 octobre 2016. Elle complète l’article 1er de la loi Informatique et Libertés et prévoit que « Toute personne dispose du droit de décider et de contrôler les usages qui sont faits des données à caractère personnel la concernant, dans les conditions fixées par la présente loi ».
Un 2ème texte important est le règlement européen sur la protection des données personnelles paru le 27 avril 2016. Il entrera en application le 25 mai 2018. Ce règlement reconnait aux personnes la possibilité d’obtenir une information plus claire et effectivement (et non théoriquement) accessible. La protection des enfants sera renforcée avec l’instauration un recueil du consentement auprès des parents ou de leurs représentants. Un nouveau droit va apparaître. On l’appelle le « droit à la portabilté ». Il doit permettre de récupérer ses données sous une forme aisément réutilisable et de le transférer ensuite à un tiers selon la décision de la personne. Enfin le droit à la réparation d’un dommage matériel ou moral sera reconnu et permettra des actions collectives. (class actions)
La CNIL, la Commission Nationale Informatique et Liberté, sera représentée à la journée de l’ANAS par Mme Valery. Son intervention en début de matinée traitera de la question du bon usage des logiciels en travail social. Dans son intitulé la CNIL sur son site présente ses missions de la façon suivante : « Protéger les données personnelles, accompagner l’innovation, préserver les libertés individuelles ». Autant d’objectifs bien difficiles à atteindre quand on sait comment les logiciels et les pratiques se développent. Ce foisonnement tout azimut d’outils numériques est-il vraiment « contrôlable » ? Ce sera sans doute une des questions qui lui seront posé.
Ce n’est pas de logiciel et la technologie qui font la qualité du travail. C’est la façon dont ils sont utilisés. La pratique interroge le Droit : respect du secret professionnel pour la protection de la vie privée des personnes. Il semble que nous sommes dans une société ou tout peut se dire et s’écrire. C’est le mythe de la transparence administrative. Il y a là un paradoxe entre la soumission au secret professionnel et la libération de la parole telle qu’elle se pratique actuellement. Pierre DELOR, Docteur en droit, président du GEPSO (groupe national des établissements publics sociaux et médico-sociaux) viendra aborder ce sujet.
J’aurais aussi le plaisir de retrouver lors de cette journée ANAS Vincent Meyer, Sociologue, Professeur des universités en sciences de l’information et de la communication, à l’Université de Nice Sophia Antipolis. Nous avions échangé ensemble lorsqu’il était personne qualifiée au sein de l’ancien CSTS. Ses travaux reposent sur des recherches-actions qui associent les travailleurs sociaux dans l’usage des technologies du numérique. Il nous parlera de transition digitale et travail social : quels sont les usages que son équipe de chercheurs à constaté ?
Les questions éthiques seront aussi abordées l’après midi notamment avec une table ronde que je vais animer avec des représentants des personnes accompagnées (CCPA) une assistante sociale qui intervient dans un organisme de protection sociale et de Carole VEZARD CNAF, Conseillère en Politiques sociale et Familiale.
« Jusqu’où ne pas aller trop loin ou l’éthique dans le numérique ? ». C’est un juriste/médecin Bernard-Marie DUPONT, Avocat au barreau d’ARRAS, Docteur en médecine qui tentera de répondre à cette question qui nous concernent particulièrement
N’hésitez pas à vous inscrire à cette journée, parlez-en à votre employeur pour sa prise en charge financière dans le cadre de la formation continue.
Voici ici :
le programme à télécharger : PROGRAMME Journée ANAS du 13-10-2017
et
le formulaire d’inscription à cette journée : JNE ANAS 2017 numérique et pratiques professionnelles (inscription et réservation)